Mesures de simplification, réforme de l’épargne salariale et ouverture aux privatisations: le gouvernement a présenté lundi son projet de loi sur la croissance des entreprises, la « loi Pacte », texte tentaculaire destiné à rendre l’économie française « plus compétitive ».
Huit mois de gestation pour un total de 70 articles portant sur tous les aspects de la vie des PME et de leurs salariés: le projet de loi, adopté en conseil des ministres, ancre la politique du gouvernement dans la logique « pro-entreprises » défendue par Emmanuel Macron.
Ce texte balaye très large pour lever tous les verrous de l’économie française », a souligné le ministre de l’Economie Bruno Le Maire, en défendant lors d’une conférence de presse la « cohérence » de ce projet de loi fourre-tout, parfois comparé à la loi Macron.
« Nos entreprises sont trop petites, elles n’arrivent pas à affronter la révolution digitale et elles n’exportent pas suffisamment (…) Or ce sont les entreprises qui créent de l’emploi », a poursuivi M. Le Maire.
Quatre millions de sociétés, dont 3,8 millions de PME, sont actuellement recensées en France. Parmi elles, seules 125.000 sont exportatrices, quand l’Italie en dénombre 250.000 et l’Allemagne 400.000. L’objectif de Bercy est d’en avoir 200.000.
« Nous avons en France un potentiel de croissance qui est inexploité », a souligné le ministre de l’Economie, en appelant de ses vœux la mise en place d’un « nouveau modèle économique », permettant de « redéfinir la place de l’entreprise dans la société ».
Signe que ce « nouveau modèle » ne va pas de soi: huit mois auront été nécessaires pour que la loi Pacte — acronyme de « Plan d’action pour la croissance et la transformation des entreprises » — voie le jour.
Le texte, à l’origine, devait en effet être présenté en conseil des ministres le 18 avril. Mais un calendrier parlementaire surchargé et des hésitations sur certains points-clé, comme les privatisations, ont poussé l’exécutif à de multiples reports.
« Tout vient à point à qui sait attendre », a concédé M. Le Maire, qui a finalement obtenu de l’Elysée la levée des contraintes légales empêchant l’État de céder ses parts dans trois entreprises emblématiques: ADP, Engie et la Française des jeux.
un point de PIB
Outre les privatisations, la loi Pacte — inspirée des 980 propositions remises fin décembre au ministère de l’Economie par des parlementaires et des chefs d’entreprises — prévoit une batterie de mesures censées simplifier le quotidien des entrepreneurs.
Parmi elles, une redéfinition des « seuils » à partir desquels les entreprises se voient imposer des obligations fiscales et légales: le seuil de 20 salariés sera ainsi supprimé et un délai de cinq ans sera mis en place, lorsqu’un seuil sera franchi, avant que les nouvelles obligations ne deviennent effectives.
Le texte prévoit par ailleurs un guichet unique électronique pour les démarches administratives et met fin au recours obligatoire à un commissaire aux comptes pour les entreprises de taille moyenne.
Ces mesures vont « dans le bon sens », s’est félicitée dans un communiqué la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME), estimant notamment que les seuils constituaient de « véritables plafonds de verre qui brident le développement des PME ».
Conformément à ce qui a été promis ces derniers mois, l' »objet social » de l’entreprise — c’est-à-dire la façon dont les entreprises sont définies dans le code civil — sera lui modifié, pour prendre en compte les enjeux sociaux et environnementaux.
« Nous serons vigilants pour que la rédaction retenue n’introduise pas d’insécurité juridique », a promis M. Le Maire, disant ne pas vouloir « pénaliser » les entreprises mais les aider à se développer.
Le texte, qui sera débattu à partir de septembre au Parlement, ambitionne par ailleurs de développer l’intéressement et la participation, notamment au sein des petites et moyennes entreprises, où ces dispositifs sont aujourd’hui sous-utilisés.
Il assouplit enfin le fonctionnement de l’épargne retraite, de façon à doper ce produit financier, qui représente aujourd’hui à peine 200 milliards d’euros d’encours contre 1.700 milliards pour l’assurance-vie.
« Toutes ces mesures peuvent paraître techniques » mais vont « consolider notre tissu entrepreneurial » et donc « favoriser l’emploi », a affirmé M. Le Maire, en rappelant que les entreprises employaient en France 66% de la population active.
Selon une évaluation de la direction du Trésor rendue publique par Bercy, la loi Pacte devrait doper l’économie française de 0,32 point de produit intérieur brut (PIB) à l’horizon 2025, et d’un point de PIB à long terme.
Les premières start-ups à avoir démocratisé le concept en France sont « Le droit pour moi » qui offrait dès 2016 une mise en rapport directe avec un avocat pour moins de 50 euros et « Call a lawyer » qui répliquait avec une formule « 20 minutes à 20 euros » permettant un entretien téléphonique immédiat avec un avocat.
Cette nouvelle tendance répond aux réticences des chefs d’entreprise à se rendre directement chez un avocat par crainte d’une dépense trop importante. Les cabinets d’avocats, étonnament, y trouvent également leur compte en créant ainsi un premier lien avec la PME qui leur permet de décomplexer certains dirigeants.et d’amorcer une dynamique commerciale.
« Captain contrat », elle, propose une assistance en ligne pour toute démarche juridique (ouverture de société, rédaction de contrats, gestion des litiges avec les employés) ainsi que la mise en rapport avec un avocats sous 24 heures parmis la centaine qui collaborent avec la start-up.
ETI et grands comptes : quel services ?
Ces Legal Tech s’inscrivent généralement dans le cadre d’une offre plus complète qui prend en compte l’ensemble des besoins des entreprises de ces tailles. La dématérialisation sécurisée des documents est la clé de voute de ces partenariats dans la mesure où elle regroupe toutes les possibilités de stockage, de traçabilité, de consultation ou de partage de données.
Les contrats, les baux immobiliers ou encore la propriété intellectuelle et autres domaines juridiques sont alors gérés de facon sécurisée, confidentielle, collégiale et le tout dans le cadre d’une démarche « zéro papier ».
Parmis les différents prestataires qui se démarquent, on peut citer, en France, « DiliTrust », par exemple qui commercialise des solutions adaptées et bien sur, l’americain « The Diligent Group ».
Il est indéniable que ces outils, qui sont sur un marché très porteur, et qui allient efficacité, sécurité et respect de l’environnement, représentent aujourd’hui une valeur ajoutée pour nos entreprises, mais ils restent cependant des outils.
Alors les Legal Tech pourront-elles remplacer l’avocat traditionnel ? Pas nécessairement car il ne faut pas sous estimer un élément fondamental dans ce domaine: la relation humaine. c’est souvent à travers ces relations, souvent de plusieurs années, que se crée la confiance et l’intimité nécessaires à un service de conseil juridique véritablement personnalisé. Et ça, nos chefs d’entreprise le savent bien !!