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STRATÉGIES

Risque de change en Afrique ; un enjeu à prendre en compte pour les PME et ETI
Les marchés africains représentent des relais de croissance essentiels pour les PME et ETI françaises. Mais l’accès à ces marchés s’accompagne d’un facteur critique souvent mal anticipé : le risque de change en Afrique. Trop souvent sous-estimé, le risque de change constitue l’un des premiers facteurs d’érosion de la marge pour les entreprises françaises opérant en Afrique. Par Jérémie Taïeb – Dirigeant de Tikva Partners, cabinet de conseil en stratégie sur l’Afrique Qu’entend-on par risque de change ? Il s’agit du risque que la variation des taux de change entre l’euro et les monnaies locales affecte négativement la rentabilité d’une opération commerciale ou d’un investissement. Dans un environnement où la volatilité des devises africaines peut dépasser 20 à 30 % par an, l’absence de stratégie de couverture peut entraîner une érosion significative de la rentabilité. Pire : elle peut transformer un contrat bénéficiaire en perte sèche.
Trois exemples concrets :
1. Une PME industrielle exporte du matériel en Angola Facturation en dollars pour contourner la volatilité du kwanza (AOA). Mais entre la commande et le paiement, le dollar se déprécie de 8 % face à l’euro : la marge nette s’effondre. 2. Une ETI signe un contrat de maintenance en Zambie, payé en kwacha (ZMW). Le contrat est signé à 1 EUR = 25 ZMW. Trois mois plus tard, le kwacha chute à 1 EUR = 30 ZMW. Résultat : une perte de 16,7 % sur les flux encaissés localement. 3. Une entreprise agroalimentaire investit au Nigeria. Les profits sont réalisés en nairas (NGN), mais rapatriés en euros. Le gouvernement introduit des restrictions sur l’accès aux devises. Résultat : impossibilité de convertir les profits et blocage des dividendes.

Comprendre les différentes formes de risque de change

• Risque de transaction : lié à l’achat ou à la vente de biens/services en devises étrangères. • Risque de conversion : lors du rapatriement de bénéfices réalisés localement. • Risque économique : impact des variations de change sur la compétitivité prix à moyen/long terme. • Risque de liquidité en devises : difficulté à convertir la monnaie locale en devises fortes (EUR, USD), même si le taux de change est favorable.
Trois cas concrets et chiffrés
Cas 1 – Exportation en Angola (monnaie : Kwanza – AOA) • Une PME facture 500 000 USD à un client local en août 2024. • À la signature, 1 EUR = 1,10 USD. En décembre, 1 EUR = 1,20 USD. • Impact : le paiement reçu équivaut désormais à 416 667 EUR au lieu de 454 545 EUR, soit une perte latente de 37 878 EUR (8,3 % de la transaction). • Origine de la perte : absence de couverture du taux EUR/USD. Cas 2 – Prestations en Zambie (Kwacha – ZMW) • Une ETI facture 1 000 000 ZMW pour une prestation en mars 2024 (1 EUR = 25 ZMW). • Paiement en juin, à 1 EUR = 30 ZMW. • En euros, l’encaissement passe de 40 000 EUR à 33 333 EUR. • Perte effective de 6 667 EUR, soit -16,7 % sur le chiffre d’affaires prévu. Cas 3 – Rapatriement des dividendes au Nigeria (Naira – NGN) • Une filiale locale dégage 100 M NGN de résultat net • À 1 EUR = 1000 NGN, cela représente théoriquement 100 000 EUR. • Mais la banque centrale restreint l’accès aux devises pour les non-résidents : seuls 20 M NGN peuvent être convertis immédiatement. • Reste 80 M NGN immobilisés, exposés à un dévaluation continue : si le taux passe à 1 EUR = 1400 NGN, leur valeur tombe à 57 143 EUR.

Zones monétaires : risques différenciés

• Zone franc CFA (UEMOA / CEMAC) : parité fixe avec l’euro, convertibilité garantie par le Trésor français. Moindre risque de change, sauf en cas de réformes monétaires ou tensions politiques. • Pays à régimes de change flottant ou administré : Nigeria, Angola, Ghana, Zambie, Égypte. Forte volatilité, contrôle des changes fréquent. • Marchés dollarisés (RDC, Zimbabwe) : instabilité chronique des politiques monétaires locales, même en dollar.

Outils de gestion du risque de change

• La facturation en EUR ou USD limite l’exposition directe mais transfère le risque au client ce qui peut être un frein commercial. • Les contrats avec clause d’indexation c’est à dire l’ajustement automatique du prix en fonction de l’évolution d’un taux de change de référence. • La couverture via instruments financiers : • Contrats à terme (forwards) : verrouillent un taux de change à une date future. • Options de change : assurent un niveau de protection tout en laissant une marge de flexibilité. • Swaps de devises : pour les entreprises ayant des besoins croisés en devises (rares chez les PME). Attention : ces outils sont souvent inaccessibles sur les devises illiquides africaines. D’où l’intérêt de structurer les flux dans des devises convertibles (USD, EUR) et de s’appuyer sur des banques partenaires disposant d’une capacité régionale.

Stratégie recommandée pour les PME et ETI

• Cartographier l’exposition au risque de change par zone, devise, durée, fréquence des flux. • Structurer les contrats en fonction de la liquidité des devises et du degré de contrôle étatique. • Mettre en place un processus de veille sur les politiques monétaires locales, en analysant les politiques de contrôle des changes de chaque pays : les règles peuvent changer du jour au lendemain (cas du Nigeria ou de l’Éthiopie). • Recourir à des intermédiaires spécialisés ou à des bureaux de représentation sur place pour optimiser la gestion financière locale. Nos recommandations : • Éviter la facturation exclusive en devise locale, sauf si un mécanisme d’ajustement est prévu dans le contrat. • Utiliser des outils de couverture (forwards, options) dès que les montants le justifient. • Préférer, quand cela est possible, les zones CFA (Franc CFA – UEMOA et CEMAC), rattachées à l’euro, pour réduire la volatilité. Le développement ne peut s’envisager sans une stratégie robuste de gestion du risque de change en Afrique. Celle-ci ne se limite pas à un arbitrage entre EUR et USD : elle nécessite une compréhension fine des environnements monétaires locaux, de leur dynamique politique, et des pratiques bancaires locales. Une gestion active du risque de change est un marqueur de maturité financière. Et pour les PME et ETI, elle devient un levier de différenciation concurrentielle.
Benoît Boonaert, dirigeant d'H2Eau, nous explique ses solutions hydro-économes alliant sobriété énergétique et consommation d'eau réduite.
H2Eau s’engage pleinement à vos côtés dans la transition énergétique en proposant des solutions innovantes et écologiques pour maîtriser la consommation d’eau dans les bâtiments accueillant du public. Avec des économies d’eau allant jusqu’à 30 % dès la première année, l’approche d’H2Eau s’inscrit parfaitement dans une démarche de sobriété énergétique et de développement durable. En plus de réduire l’impact environnemental, elle permet à ses clients d’obtenir un retour sur investissement rapide, tout en optimisant la gestion des ressources en eau. Benoît Boonaert, dirigeant d’H2Eau, nous explique simplement comment ses solutions hydro-économes peuvent contribuer à renforcer votre sobriété énergétique tout en maitrisant les coûts liés à la consommation d’eau.  
Piloter l'entreprise comme dans un rallye
Piloter l’entreprise « aux instruments » en affichant des signaux faibles et forts, synthétiques et détaillés : c’est le must d’un suivi permettant d’anticiper le plus tôt possible les dérives et les difficultés, et d’en tirer toutes les conséquences. Et ceci dans l’intérêt bien compris de toutes les parties prenantes : internes dans l’entreprise (dirigeants, actionnaires, personnel), et externes (fournisseurs, clients, banques, organismes sociaux et fiscaux…). En d’autres termes : quelles alertes ? quels acteurs ? quelles réactions ? quels résultats ? Par Patrick Sénicourt, membre de la CCEF (Compagnie des conseils experts financiers), ancien Professeur ESCP Business School, Président de NOTA-PME SAS Pilotage temps réel et pilotage stratégique : la métaphore du rallye automobileComme dans tout système, pour piloter l’entreprise, le dirigeant doit pouvoir recevoir des signaux qui l’alertent sur des dérives et des déséquilibres susceptibles de déstabiliser ses fondamentaux et de le mener à la ruine s’il ne réagit pas. Les plus grandes entreprises sont de ce point de vue le plus souvent bien équipées tant intellectuellement que techniquement : elles se forgent leurs propres méthodes et outils (reporting, contrôle de gestion, credit management, comités stratégiques…) A l’opposé, la TPE-PME et son dirigeant manquent le plus souvent de ressources, de lucidité voire d’objectivité. Les expertises et les outils devront donc lui venir de l’extérieur, un co-pilote en quelque sorte (expert-comptable, conseil). Méthodologiquement, il nous paraît cependant crucial de distinguer ici deux niveaux distincts pour piloter l’entreprise, en recourant à la métaphore du rallye automobile a.    Le « pilotage temps réel » en cours d’étape et les alertes-écarts Dans le rallye automobile, l’unité de temps est fréquemment la journée ; pour piloter l’entreprise, c’est le plus souvent l’année (ce peut être le semestre, le trimestre, la saison…). On navigue alors « aux instruments ». Les cadrans du tableau de bord doivent permettre de suivre en temps réel la vitesse instantanée et moyenne (équivalent : le CA quotidien et cumulé), la consommation de carburant et l’usure des pneus (équivalent : les achats et consommables, les temps de fabrication), la fatigue de l’équipage (équivalent : le dirigeant et ses équipes), les écarts par rapport aux prévisions météorologiques (équivalent : la conjoncture économique et politique, les grèves…), le chrono par rapport aux autres coureurs (équivalent : positionnement concurrentiel, part de marché). Le circuit est tracé à court terme. Le pilote (comme le chef d’entreprise) est le « nez dans le volant ». Le co-pilote, muni de la feuille de route, guide une conduite optimale et prévient à l’approche des virages et des passages difficiles (équivalent : dégradation des marges, impasses de trésorerie…). Dans la PME, il s’agit de mettre en place des tableaux de bord avec les indicateurs pertinents, de les suivre et de redresser la trajectoire pour éviter la sortie de route, de perdre des secondes précieuses (prospects, clients, affaires). Toutes les PME n’en sont pas dotées. Certaines naviguent à vue. Et c’est évidemment la source la plus immédiate et flagrante des difficultés. En fait, ces tableaux de bord se concentrent principalement sur les ventes, les marges et la trésorerie. À court terme. Problème : si l’on constate sur le tableau de bord en cours ou en fin d’étape que l’on est parmi les derniers, que l’on est à court de carburant, que le pilote épuisé s’endort au volant, que l’on s’est perdu au milieu des sables, on se trouve sans doute face à un manque de préparation et de vision stratégique. b.   Le « pilotage stratégique » au bivouac (bilan périodique) et les alertes-structure Ainsi, pour totalement indispensable que soit cette instrumentation pour maîtriser et optimiser le parcours intra-étape (équivalent : intra-annuel), elle ne saurait cependant suffire à la bonne marche de l’entreprise, à son développement harmonieux, et de manière induite à la prévention de ses difficultés. Il convient dès lors de donner toute son importance au bilan d’étape et à la préparation des étapes suivantes pour piloter l’entreprise avec la hauteur nécessaire . C’est le temps du bivouac : on se pose pour réfléchir. Et là, les problématiques et leurs indicateurs sont différents, de nature stratégique et structurelle. Il importe alors d’analyser les caractéristiques de ces prochaines étapes (kilométrage, terrain, météo, position dans le classement, handicaps et pénalités…) qui trouvent leurs correspondants en entreprise dans les évolutions de la conjoncture, du secteur, des réglementations, des concentrations, de la fiscalité…En d’autres termes, comment se préparer à affronter les épreuves à venir, quelles sont nos ambitions, quels moyens doit-on réunir pour les atteindre ? Si les ressources se font rares (humaines, financières, techniques…), comment nous réorganiser, comment réviser notre stratégie (y compris plus modeste si besoin), quels niveaux de risques pouvons-nous assumer ? De l’optimisation à la reconfiguration Ayant bien établi la complémentarité entre les tableaux de bord conjoncturels du quotidien et l’analyse périodique annuelle du bilan, portons l’attention sur un KPI majeur synthétisant les forces et faiblesses de l’entreprise : la notation. a.    De l’importance de la notation bancaire, « indicateur fiscal » imparfait de l’entreprise Peu de TPE-PME s’intéressent à leur notation bancaire, sauf bien tardivement quand elle s’est dégradée et que cela se traduit par des restrictions de crédit, un coût accru des concours avec de plus grandes exigences de garanties. Ou quand un fournisseur oblige l’entreprise à payer « au cul du camion » parce que son assureur-crédit a cessé de garantir ce client devenu apparemment trop risqué. Chacun y va de sa cotation, de sa notation ou de son scoring : la Banque de France, les banques, les assureurs-crédit, les credit managers des grands donneurs d’ordre. Ces notes sont différentes d’un acteur à l’autre. Elles ne sont guère expliquées. Ainsi, même si les notations des organismes financiers sont critiquables à bien des égards[1], l’entreprise et ses conseils seraient bien avisés de les suivre comme le lait sur le feu, pour éviter d’entrer dans l’enchaînement infernal Dégradation de la note… => Moins de financements => Capacités de l’entreprise affaiblies => Amplification des difficultés Il s’agit de s’y intéresser dans une double perspective qui relève évidemment de la prévention-anticipation : comprendre et réagir. Les algorithmes de notation bancaire sont certes opaques, mais ils s’alimentent de ratios dont certains sont sans doute peu reluisants si la note est médiocre ou mauvaise. Il s’agit donc de repérer ces « ratios fautifs », et surtout décider de stratégies permettant de les mettre définitivement sous contrôle s’ils s’avèrent vitaux pour la survie de l’entreprise. a.    Réagir et préparer la défense du dossier : de l’ « image fiscale » à l’ « image économique » Il faut absolument aller au contact des différents partenaires financiers[1], et tenter de reprendre la main en apportant des arguments convaincants. Comment cependant démontrer que la situation de l’entreprise est meilleure qu’il n’y paraît, ou au moins que la note est moins mauvaise que celle que les ordinateurs bancaires génèrent ? Sans pouvoir ici redévelopper toute la démarche[2] de l’auto-notation, l’idée-clé est que la liasse fiscale qui sert de matière première aux algorithmes de scoring bancaire n’est pas parfaitement représentative de la réalité économique de l’entreprise. Et que certains correctifs (juste valeur des actifs, mesure « normative » de la rentabilité, neutralisation de la saisonnalité…) permettent de démontrer que les fondamentaux structurels de l’entreprise méritent une meilleure notation[3]. Et ça marche. La Banque de France affirme pouvoir modifier sa cotation sur la base d’éléments nouveaux. Et nous avons des témoignages qui le confirment. La négociation peut être plus ardue auprès des banques, d’où l’intérêt d’un dossier fortement argumenté. En cas de blocage, plusieurs réponses sont envisageables, et notamment l’ouverture de comptes dans plusieurs banques (dans une perspective de mise en concurrence), ou un recours à la Médiation du crédit. Alerte à la fumée avant l’alerte au feu Obtenir une amélioration de la note, c’est bien à court terme pour franchir un cap difficile. Mais il n’y a pas de fumée sans feu. Il faut rapidement se mobiliser pour sortir de la zone orange ou rouge dans laquelle se trouve l’entreprise. Nous ne pouvons ici être exhaustif. Ainsi, sans méconnaître l’exigence du maintien de la rentabilité qui est généralement bien comprise par le dirigeant, nous mettons plutôt l’accent sur les principaux clignotants bilanciels, souvent moins bien appréhendés mais qui permettent de piloter l’entreprise vers plus de pérennité. Lorsqu’ils passent à l’orange ou au rouge, ils expriment les pathologies les plus fréquentes dont souffre l’entreprise et qui la mettent en danger plus ou moins imminent de cessation de paiement. [1] Cf. l’article « Notation des PME : du glaive du score bancaire à la balance de l’auto-notation », Patrick Sénicourt, Revue Française de Comptabilité, n° 485, mai 2013. [2] Le chef d’entreprise avisé, inspiré par son conseil, sera attentif à entretenir ce contact de manière permanente, quand tout va bien : il s’agit d’instaurer un climat de confiance, essentiel quand vient le gros temps. [3] Cf. l’article « Du “bilan fiscal“ au “bilan économique“ : vers plus de relief dans les comptes annuels », Patrick Sénicourt, Revue Française de Comptabilité, n° 457, septembre 2012. [4] Le passage à la note « économique » est facilité par le nouveau service en ligne www.nota-pme.com qui permet d’introduire les correctifs pertinents (et bien sûr justifiés) qui rehaussent la note et le diagnostic. Le dossier permet dès lors une négociation argumentée avec les financeurs frileux.      
VUCA - un concept qui comprend 2 versions contraires et complémentaire

VUCA versus VUCA. Cet acronyme recouvre deux visions différentes et opposées de la stratégie d’entreprise. L’un signifie Volatilité – Incertitude – Complexité – Ambiguïté, l’autre veut dire Vision – Compréhension – Clarté – Agilité… Et, pourtant ces deux visions sont complémentaires !

Par Didier Ait 

Naviguer à vue dans un monde complexe et incertain ?

L’observation du monde de l’entreprise et de sa métamorphose démontre pour certains que notre monde est devenu VUCA. Dans un monde VUCA les projets, les priorités, les stratégies, les marchés, les environnements, changent rapidement pour tenter de s’adapter. Cet acronyme provient du monde militaire et signifie en français, Volatilité, Incertitude, Complexité, Ambiguïté. À la sortie du confinement et au cours des prochaines années, l’intelligence artificielle va profondément métamorphoser l’entreprise. L’IA viendra en appui des activités de vos sociétés et en sera un acteur à part entière. Cet acteur, on devra l’éduquer, le former à notre métier, à nos métiers du futur et aux procédures pour qu’il trouve de nouveaux champs d’investigations, lui permettant d’être un référent à part entière dans le développement de nos entreprises.

Pour le dirigeant, cette transformation digitale, environnementale et culturelle fait appel à quatre compétences qui sont :

  • Construire une vision et une stratégie d’entreprise adaptées aux changements et à ce nouveau monde qui nous attend.
  • Avoir la capacité de convaincre ses équipes
  • Savoir les motiver
  • Savoir les mettre en mouvement en mode agile

Certes, pour le chef d’entreprise, tout est sujet à questions et à changements, car l’environnement stratégique est volatil.

Revenons sur ce monde VUCA et sur la définition des mots qui composent cet acronyme.

La volatilité sous-entend que le monde d’aujourd’hui n’est plus planifiable à long terme, car les paramètres de nos économies varient et sont re-définis constamment. Dans un environnement volatil, les changements peuvent se succéder de manière erratique. Le monde fait l’objet de réactions et de changements rapides, explosifs et disruptifs.

L’incertitude caractérise également cet environnement, qui est intrinsèquement problématique et instable. Elle est liée à la non prévisibilité des résultats de ses actions, elle est aussi dépendante de la qualité et de la quantité d’informations dont le dirigeant dispose. Pour certains chefs d’entreprise, l’incertitude sera vécue comme un défi stimulant et pour d’autres, elle sera une source d’inquiétude.

La complexité , pour l’appréhender est de bien comprendre ses mécanismes. Le caractère complexe provient non seulement de l’aspect multifactoriel de l’environnement, mais surtout du fait des multiples corrélations entre les facteurs.

Prenons l’exemple du déploiement des IA dans notre monde économique à cause de l’interdépendance des facteurs et leurs multiples corrélations. La complexité croît lorsqu’un système est ouvert et qu’il est connecté à d’autres systèmes. Ce cas de figure, nous le retrouvons dès que les systèmes d’IA communiquent entre eux.

Ne pas confondre une situation complexe et une situation compliquée, la différence entre le complexe et le compliqué, c’est l’indépendance des variables qui permettent de mettre en œuvre pour chacune d’elles des actions /effets.

L’ambiguïté est le sens donné à une situation qui ne peut se dessiner de manière évidente lorsque les hypothèses d’interprétations d’une même situation ou d’une même réalité font également sens de manière non exclusive. Pour exemple, dans l’environnement mondial actuel, nous avons des cultures extrêmement différentes et il est donc souvent compliqué de comprendre clairement où en sont les choses. Le sens donné à une situation peut être interprété à partir de multiples perspectives avec diverses conclusions qui peuvent suggérer une variété de solutions tout aussi attrayantes, dont certaines se révéleront bonnes et d’autres mauvaises.

Et puisque nous parlons de culture, arrêtons-nous quelques instants sur ce sujet.

La culture est un « référentiel de sens ». Si une marque d’autorité, si une manière de susciter la confiance, versus le dégoût ou la colère, est jugée acceptable ou inacceptable, c’est en fonction de la culture.

Pour illustrer nos propos, prenons un exemple :

Accepter la présence de robots dans l’entreprise semble aujourd’hui acquise, et pourtant si demain ces robots dotés d’IA deviennent vos managers, cela risque de créer des tensions… !

Il est fort probable que suivant l’endroit, le pays ou le continent où celui-ci sera utilisé, le robot rentrera en compétition avec les équipes humaines, ou bien s’il est accepté, il sera intégré comme un collègue ou un manager capable de résoudre et d’accomplir les missions qui lui seront assignées.

Ce qui régit cette différence de comportement, c’est notre culture qui agit sur nous comme un filtre de perception. Ce filtre nous fera accepter ou non de travailler avec le robot, comme nous le ferions avec des collègues humains.

En résumé la culture d’entreprise, c’est l’ensemble des croyances, des connaissances, des pratiques communes qui fondent l’unité profonde et l’originalité d’une société. Mais le comprendre ne suffit pas à faire face aux changements, car les contraintes auxquelles se trouve confronté le dirigeant d’entreprise sont très souvent contradictoires.

Mais méfions-nous des acronymes séduisants qui derrière eux enclenchent des stratégies de type « il n’y a qu’à, il faut qu’on », alors qu’une étude des processus et de ce qui se passe réellement sur le terrain serait plus adaptée. Parfois, l’environnement est si compliqué ou enchevêtré qu’une compréhension complète et des solutions permanentes sont improbables. En cela, l’acronyme VUCA n’est pas une formule magique que l’on peut servir à toutes les sauces, en revanche il permet de mettre en perspective un monde qui change rapidement avec une redistribution des cartes. Cette grille de lecture, même si elle est discutée, peut servir d’effet de levier pour la compréhension de notre environnement. Certes, elle ne décrit que l’apparence de l’environnement sans en fournir une compréhension théorique.

Anticiper le monde futur pour s’adapter aux changements permanents

En revanche à cet acronyme, nous pouvons opposer un autre VUCA , Vision Understanding Clarity Agility, qui en français se traduit par Vision, Compréhension, Clarté et Agilité, considérant la première lettre de cet acronyme comme extrêmement importante.

« En effet, il n’y a pas de vent favorable à celui qui ne sait pas où aller »

Pour éclaircir nos propos, revenons sur la définition des mots qui composent cet acronyme similaire au précédent.

Vision

La vision est orientée vers l’extérieur, c’est ce à quoi vous aspirez dans le futur pour vos collaborateurs et vos clients. Elle est liée à la perspective, au système ou à l’environnement au sens large. Elle a vocation à inspirer, motiver et à être pérenne en s’inscrivant sur le très long terme. La vision ce n’est pas d’amener le présent dans le futur, mais d’amener le futur dans le présent en montrant aux individus à quoi va ressembler ce nouveau monde.

Compréhension

Le fait de participer à la conceptualisation de quelque chose amplifie sa compréhension. C’est pour cela qu’il est souhaitable de faire réaliser par vos équipes une partie de la définition de votre vision que nous pourrons ainsi nommer « Vision partagée ». Grâce à ce travail collégial, vos collaborateurs se l’approprieront plus rapidement, ce qui enclenchera un ancrage culturel, facilitant ainsi son intégration dans la démarche stratégique de votre entreprise.

Clarté

Même si votre vision et votre stratégie sont efficaces, faut-il encore que la communication se fasse dans un langage commun et compréhensible par tous avec des objectifs précis et réalisables.

Agilité

La méthode agile permet, puisqu’il est impossible de tout prévoir et de tout anticiper, de laisser la place aux imprévus et aux changements. Elle repose sur une relation privilégiée entre le client et l’équipe projet. Contrairement à la méthode traditionnelle Waterfall (cascade), l’approche Agile offre une plus grande flexibilité et une meilleure visibilité dans la gestion du projet. À notre époque où la personnalisation est si importante, cette méthodologie fait de plus en plus d’adeptes.

Mais il n’en reste pas moins que comprendre cela ne suffit pas pour faire face aux changements, car les contraintes auxquelles se trouve confronté le dirigeant d’entreprise sont très souvent contradictoires :

  • Obtenir des résultats durables alors que le changement s’accélère chaque mois.
  • Bâtir du solide et du stable avec du changement permanent.
  • Faire preuve de souplesse dans un univers bâti sur des procédures.
  • Repenser les organisations pour intégrer dans les équipes des collaborateurs artificiels (IA, robots, objets connectés) dans un paysage de luttes sociales.

De quoi en perdre son latin, pour les dirigeants, comme pour les collaborateurs qui sont délités de leurs ancrages culturels et voient leurs motivations décroître. De ce fait, il est important de correctement « préparer et marketer » le processus de changement.

SEBL Grand Est : une vision et un modèle économique adapté aux évolutions

Alors pourquoi ne pas commencer par le début ? Avoir une vision sur le long terme est une approche généralement absente dans la démarche stratégique des PME et PMI, comme s’il était interdit de se projeter au-delà de quinze ans !

Il est vrai que la vision sur le long terme n’est pas chose facile. Maîtriser le futur reste difficile et anticiper n’est pas chose aisée. La vision reste pourtant la solution la plus efficace pour tenir son cap, avoir un projet fédérateur et un horizon partagé qui permettent de rassurer et d’augmenter la motivation de chacun de nos collaborateurs.

Pour exemple, nous pouvons citer, SEBL Grand Est qui est une SEM (Société d’économie mixte) spécialisée dans l’aménagement du territoire.

Pour répondre aux exigences des collectivités et de l’aménagement des territoires, SEBL a dû résoudre l’équation suivante : Comment s’adapter et améliorer la réalisation et le management de projets complexes, qui deviennent le standard de l’aménagement du territoire Grand Est ?

En effet, pilote de grands projets et créateur de cadre de vie depuis 1956, SEBL Grand-Est apporte aux collectivités du territoire du Grand Est, depuis plus de soixante ans, 3 grandes compétences qui sont : l’ingénierie opérationnelle, la maîtrise d’ouvrage urbaine et le pilotage de projets d’aménagement et de construction. Ce savoir-faire s’enrichit régulièrement pour faire face à la complexité croissante de son activité. Un projet du territoire Grand Est, ce sont à la fois des nouvelles technologies, des normes et réglementations, des montages juridiques, de la gestion foncière, des procédures de commandes publiques, des ambitions environnementales, mais aussi de l’histoire, de la démographie, de l’urbanisme, de l’architecture, de l’esthétique, de l’économie, de la sociologie…

Le réel d’un territoire n’est jamais mécanique ou compliqué, il est complexe. C’est à partir de cette observation que son président Thierry Hory et son directeur général Jérôme Barrier ont voulu construire une réflexion suffisamment étoffée pour réaliser une vision sur le long terme. Grâce à cet exercice difficile, ils ont trouvé un modèle économique suffisamment stable et adapté aux changements permanents pour assurer un service et un accompagnement à haute valeur ajoutée auprès des collectivités et des citoyens.

Aujourd’hui SEBL Grand-Est peut se définir comme le spécialiste de la complexité, c’est-à-dire un expert opérationnel capable de gérer la complexité des projets urbains. Son crédo : la complexité, la voie vers la simplicité du territoire.

Le facteur différenciant de SEBL est d’avoir une vision sur le long terme et une approche globale et stratégique des programmes dont elle a la charge. Son expertise de la complexité est légitimée par une expérience de plus de soixante dans le domaine de l’aménagement du territoire.

L’originalité de sa démarche, c’est d’avoir compris qu’il fallait construire une vision sur le long terme pour pouvoir mettre en œuvre une stratégie adaptée aux changements !

Aujourd’hui plus qu’hier, une entreprise a besoin d’une vision pour construire son développement.

Une vision est essentiellement conceptuelle : c’est une représentation émotionnelle, rêvée, d’un futur que l’on désire atteindre. Elle est là, pour permettre de passer les crises à répétition, pour donner de la confiance, de rassurer ses collaborateurs, de donner du sens au travail, aux actions individuelles dans un but commun.

Pour conclure, revenons à l’introduction de notre article VUCA versus VUCA : le premier peut servir d’effet déclencheur. En effet, ces quatre éléments volatilité, incertitude, complexité et ambiguïté, nous apportent une grille de lecture pertinente. Même si elle est décriée, elle peut nous servir d’effet de levier pour une prise de conscience auprès des dirigeants : « Queles changements deviennent permanents et que les stratégies d’entreprises doivent s’adapter à ce nouvel environnement ». Le second VUCA s’apparente davantage à un plan d’action qui est d’établir une vision sur le long terme, pour permettre de réaliser une stratégie adaptée aux changements permanents.

Sa compréhension par les équipes et sa communication en des termes clairs n’est pas à négliger, et pour la réaliser, le mode agile apporte une méthode de conception et de conduite de projets qui laisse une place aux imprévus où la satisfaction client est au cœur de ses préoccupations, ce qui amplifie ses chances de réussite et de pérennité.

Faites le grand ménage de printemps dans votre entreprise et dans vos équipes
Le printemps arrive, et avec lui, cette envie soudaine de ranger, trier, dépoussiérer… C’est aussi le moment idéal pour faire le grand ménage de printemps dans votre organisation ! Le nez dans le guidon, on entasse, on ajoute des bouts de process en mode rustine, à la va-vite, sans trop se poser de questions, et un jour, on ne sait plus ce qui sert vraiment. Mais l’organisation, ce n’est pas juste une histoire de process et d’outils. Ce sont aussi des équipes, des responsabilités floues, des circuits d’information qui se télescopent et des collaborateurs qui, faute de clarté, finissent au mieux par naviguer à vue. Vous entretenez régulièrement vos outils de production ? Faites de même avec vos équipes ! Par Isabelle de Goüyon Matignon – fondatrice de Gemma360

Pourquoi faire le grand ménage de printemps dans votre organisation ?

Nouveaux enjeux & projets, réglementations, RSE, changement de collaborateurs, de besoins clients, marchés mouvants, évolution des usages, croissance de la structure, innovations/R&D… Ces évolutions permanentes ajoutent des grains de sable dans l’organisation :
  • Des process qui se grippent : entre les outils obsolètes, les validations à rallonge et les datas que personne ne met à jour, il est temps d’aérer tout ça
  • Une perte de performance : une organisation trop lourde freine la réactivité, alourdit le travail des équipes et décourage tout le monde
  • Des équipes déconnectées : quand les flux d’infos deviennent chaotiques et incompréhensible donc inapplicables, difficile de travailler efficacement ensemble
  • Un manque de responsabilisation : trop de process mal définis = des équipes qui ne savent plus qui fait quoi, et donc, des frustrations et du stress, voire du désengagement.

Comment simplifier et redonner de l’efficacité à votre organisation ?

Faites un diagnostic organisationnel Avant de réorganiser, il est essentiel d’identifier les problèmes. Commencez par :
  • Cartographier vos activités
  • Analyser les circuits d’information
  • Repérer les zones de blocage
Et surtout échangez, impliquez vos équipes dans la réflexion ! Puis posez-vous les bonnes questions :
  • Vos process sont-ils cohérents avec votre stratégie ?
  • Quels sont les freins actuels ?
  • Existe-t-il des doublons ou des redondances ?
  • Vos collaborateurs ont-ils une vision claire de leur rôle et de leurs responsabilités ?
Simplifiez et automatisez ce qui peut l’être L’idée est de supprimer les pertes de temps inutiles et d’optimiser la valeur ajoutée :
  • Cartographiez vos flux de travail et d’information
  • Résolvez les points de friction grâce à des ateliers, du dialogue avec vos équipes
  • Automatisez les tâches répétitives
Par ex, en digitalisant le suivi simple avec un outil adapté : cela peut réduire de 30 % le temps de traitement des demandes clients. Accompagnez le changement en impliquant vos équipes Un bon ménage de printemps ne se fait pas seul. Si vos collaborateurs ne comprennent pas le sens des changements, ils les vivront comme une contrainte plutôt qu’une opportunité. Et l’organisation ne suivra pas.
  • Expliquez pourquoi : partagez la vision et les gains attendus pour chacun
  • Impliquez les équipes : faites-les participer au diagnostic et aux solutions
  • Valorisez des succès rapides : mettez en avant les améliorations visibles rapidement
  • Communiquez régulièrement : de la transparence et de la clarté évitent les frustrations…
Formez et responsabilisez pour ancrer durablement le changement Une organisation efficace, c’est aussi une responsabilisation claire des équipes. Pour cela :
  • Formez vos collaborateurs : privilégiez la pratique et l’échange pour mieux ancrer les changements
  • Clarifiez les rôles : qui fait quoi ? Pourquoi ? Mettez de la clarté pour éviter les zones grises
  • Encouragez l’initiative : offrez-leur de l’autonomie pour que vos équipes deviennent actrices du changement
  • Accompagnez sur la durée : un mentorat ou des sessions de coaching permettent d’adopter sereinement les nouveaux modes de fonctionnement.
En conclusion, vous y gagnerez :
  • Plus de clarté : tout le monde sait où trouver l’info et comment agir
  • Plus de performance : une organisation fluide et adaptée
  • Plus d’engagement : des équipes impliquées et responsabilisées
Et parfois, pour voir clair dans son organisation et faire le tri efficacement, un regard extérieur fait toute la différence : objectif, pragmatique, cette prise de recul permet d’identifier rapidement ce qui freine la performance et de structurer un plan d’action concret. Alors, prêts pour votre Grand Ménage de Printemps ?
Droits de douane à 25% pour les produits europeens : conséquences et solutions pour les PME et ETI françaises.
Le 25 février 2025, le président américain Donald Trump a annoncé sa décision d’augmenter les droits de douane à 25% sur une série de produits européens, dont les produits français. Cette annonce fait suite à un climat déjà tendu entre l’Union européenne et les États-Unis sur les questions commerciales. Cette nouvelle décision a des implications majeures pour les PME et ETI françaises qui exportent vers les États-Unis. Par Franck Boccara

Les conséquences économiques sur les PME et ETI françaises

Les PME et ETI françaises, qui constituent l’épine dorsale de l’économie du pays, sont particulièrement vulnérables à ce type de décision. Elles dépendent souvent des exportations pour leur croissance et leur rentabilité, et la hausse des droits de douane pourrait avoir des effets dévastateurs sur leur compétitivité, leur rentabilité et leur position sur le marché américain.

1. Augmentation des coûts et impact sur la compétitivité des produits

L’un des effets immédiats de l’augmentation des droits de douane à 25% est la hausse des coûts pour les exportateurs français. En effet, les entreprises devront désormais payer davantage pour faire entrer leurs produits sur le marché américain. Cette hausse des coûts de production et de transport se répercutera sur les prix de vente des produits, rendant ces derniers plus chers pour les consommateurs américains.

Pour de nombreuses PME et ETI françaises, des droits de douane à 25% pourraient signifier une perte de compétitivité face à leurs concurrents américains ou asiatiques, qui bénéficient d’un accès plus favorable aux marchés nord-américains. Les produits français, qui sont souvent perçus comme haut de gamme ou de qualité supérieure, risquent de devenir moins attractifs en raison de la hausse des prix. Cela pourrait entraîner une baisse des exportations et, dans certains cas, des pertes importantes de parts de marché.

2. Réduction de la demande et impact sur les volumes de vente

Les consommateurs américains, en raison des hausses de prix, pourraient choisir d’acheter des produits locaux ou d’autres produits étrangers qui restent moins chers malgré les droits de douane. Cette situation serait particulièrement problématique pour les secteurs sensibles aux prix comme l’agroalimentaire, la mode ou les produits de luxe. Les entreprises françaises qui exportent ces produits risquent de voir une diminution de leurs volumes de vente et de leurs marges bénéficiaires, surtout si la demande sur le marché américain devient plus élastique en réponse à la hausse des prix.

De plus, les petites entreprises, qui ont moins de pouvoir de négociation et des marges bénéficiaires plus étroites, seront les plus touchées par cette situation. Elles ne disposent souvent pas des ressources nécessaires pour absorber l’augmentation des coûts ou pour réagir de manière flexible à un changement aussi brusque du cadre commercial.

3. Complexification des chaînes d’approvisionnement

Une autre conséquence importante de cette décision est la nécessité pour les entreprises françaises d’adapter leurs chaînes d’approvisionnement. De nombreuses PME et ETI exportatrices vers les États-Unis ont des processus d’approvisionnement mondiaux, souvent basés sur des coûts optimisés. L’augmentation des droits de douane peut entraîner une reconfiguration de ces chaînes d’approvisionnement, ce qui pourrait à la fois augmenter les coûts logistiques et ralentir la production.

Les entreprises pourraient envisager de relocaliser une partie de leur production aux États-Unis ou de modifier leurs canaux de distribution pour contourner les coûts supplémentaires liés aux droits de douane. Cependant, cela implique des investissements importants et un changement stratégique majeur qui pourrait être difficile à gérer pour les PME.

Les mesures à adopter pour s’adapter à la hausse des droits de douane

Pour se préparer à cette nouvelle réalité commerciale, les PME et ETI françaises devront mettre en place un ensemble de stratégies pour minimiser les impacts négatifs de la hausse des droits de douane. Voici quelques mesures clés qu’elles pourraient adopter.

1. Diversification des marchés d’exportation

L’un des moyens les plus efficaces pour les entreprises françaises d’atténuer les risques liés à la hausse des droits de douane à 25% sur le marché américain est de diversifier leurs marchés d’exportation. En se tournant vers d’autres pays ou régions moins soumis à des restrictions douanières, comme l’Asie, l’Afrique ou l’Amérique latine, les entreprises peuvent compenser la baisse attendue des ventes vers les États-Unis. Une telle diversification nécessite des études de marché approfondies pour identifier les pays et les secteurs offrant des opportunités de croissance sans les mêmes obstacles commerciaux.

2. Réévaluation des prix et de la politique tarifaire

Face à la hausse des droits de douane, les entreprises devront peut-être revoir leur stratégie tarifaire. Une réévaluation des prix, combinée à une gestion plus rigoureuse des coûts de production et de logistique, pourrait permettre aux entreprises de maintenir leur compétitivité. Toutefois, cela devra être fait avec précaution : une augmentation des prix trop importante pourrait nuire à la demande, surtout si les consommateurs américains cherchent des alternatives moins chères.

Certaines entreprises peuvent également explorer la possibilité de négocier des accords à long terme avec leurs clients américains, afin de limiter l’impact de l’augmentation des coûts pour les consommateurs finaux.

3. Réduction des coûts et amélioration de l’efficacité

Les entreprises françaises peuvent également chercher à améliorer leur efficacité opérationnelle pour compenser les hausses de coûts liées aux droits de douane. Cela peut passer par une rationalisation des processus de production, une meilleure gestion des stocks, l’automatisation ou la mise en place de solutions numériques pour optimiser la chaîne logistique. Une approche de ce type permettrait de réduire les coûts internes et de mieux absorber l’augmentation des coûts externes, tout en maintenant la qualité des produits.

4. Relocalisation partielle de la production

Certaines entreprises peuvent envisager de relocaliser une partie de leur production aux États-Unis afin de contourner les droits de douane. Cette solution, bien que coûteuse à court terme, peut permettre aux entreprises d’optimiser leurs coûts de manière plus pérenne et de renforcer leur présence sur le marché américain.

Une relocalisation, même partielle, nécessitera cependant une planification minutieuse, notamment en ce qui concerne le choix de la localisation des usines ou des sites de production, la recherche de main-d’œuvre locale qualifiée et les investissements nécessaires pour équiper les nouvelles installations.

5. Adaptation aux nouvelles régulations commerciales

Pour naviguer dans ce contexte d’incertitude, les PME et ETI françaises doivent également se tenir informées des nouvelles régulations commerciales. Elles devront s’adapter aux normes américaines, tant au niveau des produits (certifications, étiquetage) que des procédures douanières. Des investissements dans les ressources humaines spécialisées ou la formation des équipes internes pourront être nécessaires pour gérer les formalités administratives et les contrôles renforcés.

La décision de Donald Trump d’augmenter les droits de douane à 25 % pour les produits européens, dont ceux de la France, est un coup dur pour les PME et ETI françaises exportatrices vers les États-Unis. Elle aura des conséquences sur la compétitivité des produits, la demande, les chaînes d’approvisionnement et les marges bénéficiaires. Pour faire face à cette nouvelle réalité, les entreprises devront adopter des stratégies diversifiées : recherche de nouveaux marchés, ajustement des prix, amélioration de l’efficacité et, éventuellement, relocalisation de la production. En restant agiles et en adoptant des mesures stratégiques appropriées, les PME et ETI françaises pourront minimiser l’impact de cette hausse des droits de douane et continuer à prospérer sur les marchés internationaux.

mutualisation des ressources : une solution pour les PME face aux défis de la durabilité
C’est quoi au juste ce syndrome ? Le syndrome de l’expert est l’état d’esprit du sachant qui veut tout gérer selon son point de vue au risque de ne jamais atteindre l’objectif collectif souhaité. C’est grave Docteur, comment faire pour y échapper ? Travailler sous forme d’ateliers, co-construire avec plus d’agilité, créer un état d’esprit démultipliant l’intelligence collective et la capacité à passer à l’action ensemble, vous permettra d’éviter ce syndrome. Découvrez dans cet article quelques bonnes pratiques pour réussir un atelier de co-construction. Par Céline Cherqui – Fondatrice de OneWay Co-construire avec des profils variés : Qui solliciter pour participer à cet atelier ? Prenons l’exemple d’une équipe recrutement qui voudrait revoir ses pratiques d’acquisition de candidats. Le syndrome de l’expert serait, pour cette équipe, d’essayer de trouver des solutions seule.
Céline Cherqui – Fondatrice de OneWay
En créant un atelier de co-construction et en y invitant des collaborateurs ayant le même profil que les candidats recherchés ainsi que des membres d’autres équipes comme ceux de la communication, ou de services support, les participants pourront identifier ensemble de nouvelles manières de poser le problème à résoudre et ainsi faire émerger des solutions différentes voire innovantes. La variété des profils et leur multidisciplinarité permettront l’émulation et l’innovation et seront une richesse pour vous démarquer de la concurrence. Quel est le temps nécessaire pour mener à bien cet atelier ? Bien entendu, tout dépend de l’objectif à atteindre. Il peut être nécessaire de scinder l’objectif en plusieurs problématiques, ainsi un atelier d’une journée peut correspondre à 3 ou 4 activités de réflexion ou d’idéation. Il existe de nombreuses techniques favorisant la créativité et l’émergence de solutions inédites. A vous de choisir les plus appropriées en fonction de vos objectifs. Comment réussir à créer une énergie positive entre participants ? Pour réussir cette émulation et créer une énergie positive il va falloir « embarquer » tout le monde dès les premières minutes, y compris les plus introvertis. Utiliser un « icebreaker » aura pour effet de mettre en confiance les participants. Au travers de cette activité ludique et assez courte, vous pourrez initier le dialogue entre les participants et les inviter à lâcher prise. Ce moteur de conversation puissant les conduira à stimuler une nouvelle manière de penser et les amènera à trouver des solutions collectives au problème donné lors de l’atelier qui suivra. Un atelier d’accord, et concrètement comment le construire ?  Prenons l’exemple de l’atelier : « Comment faire pour attirer différemment mes candidats ? » Les objectifs de cet atelier seront de :
  • Définir les persona (mes candidats) et leurs caractéristiques
  • Identifier les leviers les plus efficaces pour les attirer
  • Rendre votre marque employeur plus attractive
Pour être efficace, le passage à l’action doit se trouver au cœur de votre atelier. Prévoyez des activités simples et dynamiques permettant une réflexion autour de ces objectifs. Faites cogiter les participants individuellement, laissez-les poser leurs idées sur papier ou post-it. La seule règle à formuler : oser s’exprimer, démultiplier les idées, ne pas chercher à juger ses idées. Ce moment de divergence doit les amener à une liberté absolue. Amenez-les ensuite à converger avec le groupe de travail, en se référant aux objectifs de départ, en améliorant les idées trouvées individuellement et en cherchant l’inédit. Cette étape de convergence doit amener le groupe à faire des choix judicieux. Favorisez l’émergence de visions différentes grâce à la multidisciplinarité des participants car le télescopage des points de vue est propice à la création. Tous les échanges qui auront lieu au sein de votre atelier seront donc générateur de nouvelles approches. Soyez un facilitateur et ne vous positionnez pas en expert qui fait les questions et les réponses. Le but de l’atelier est d’arriver à un résultat différent de vos pratiques habituelles grâce à l’intelligence collective. Soyez donc capable de fédérer le groupe de travail et d’accompagner le processus de réflexion sans prendre part aux solutions. Vous l’aurez compris : Favoriser des moments de divergence et de convergence est générateur d’innovation. A vous de constituer des groupes de travail hétéroclites et des activités incitant les participants à s’exprimer et à partager toutes leurs idées afin de solutionner ce fameux syndrome de l’expert. 📞 Si cet article vous a donné des idées pour animer un atelier de co-construction mais que tout reste encore un peu flou… Pas de panique, je vous accompagne pas à pas sur toutes les problématiques recrutement que vous pourrez rencontrer. Céline Cherqui – Directrice Recrutement – OneWay

La reprise à la barre, procédure collective avec cession à la barre du tribunal, devraient connaitre un essor important avec les défaillances d’entreprises dues à la conjoncture économique. Ce dispositif peut constituer un véritable accélérateur de croissance duquel on peut tirer le meilleur parti si l’on en maîtrise bien le déroulé…quelques explications.

Par Franck Boccara

La situation économique, actuellement maintenue par les dispositifs d’aides gouvernementaux, risque de sérieusement se dégrader lorsque ceux-ci s’amenuiseront. Il est donc prévisible que nous soyons témoins (ou acteurs) d’une hausse des entreprises défaillantes et avec elle d’une hausse des procédures collectives dont une bonne partie se soldera par une cession à la barre du tribunal.

La reprise à la barre peut se rélever être un véritable levier de croissance car à la différence des processus d’acquisition classiques, elles peuvent porter sur des entreprise désendettées. En effet, ce sont uniquement les actifs qui sont repris à travers un plan de cession, parfois même seulement certains d’entre eux, jugés plus attractifs par les repreneurs pour leur rentabilité.

Il est donc possible de dimensionner le projet de reprise en sélectionnant les actifs (Immobilier, fonds de commerce, clientèle, contrats ou encore salariés) qui peuvent être inclus dans le plan pour tout ou partie seulement. Cette possibilité permet donc de ne pas absorber les coûts de restructuration et parmi eux les coûts de licenciement des salariés non repris.

Croissance externe et rachat de fournisseur

Le processus de reprise à la barre est particulièrement adapté aux enjeux de croissance externe, par exemple lorsque le repreneur veut étendre ses activités au niveau national ou international. L’entreprise repreneuse augmente de cette façon son chiffre d’affaires en faisant l’acquisition d’une société ayant la même activité, parfois via des complémentarités territoriales. Par ailleurs, on risque de voir se multiplier les rachats de fournisseurs par des entreprises dont les fournisseurs stratégiques sont en défaillance et qui doivent sécuriser leur approvisionnement et assurer ainsi la continuité d’exploitation.

Les limites de la reprise à la barre

La reprises à la barre n’a pas que des avantages et le processus, loin d’être parfait, reste soumis à d’importantes pressions.

Contrairement aux cessions classiques qui s’étalent sur une année environ et qui sont accompagnées par des banques d’affaires qui analysent tous les paramètres (marché, information financière, potentiel de développement), la reprise à la barre dure en moyenne seulement 4 mois pour toute la procédure, faute de trésorerie suffisante. Cette pression peut rendre compliquée l’analyse par les repreneurs.

De plus, la reprise à la barre n’est pas assez internationale puisque les investisseurs étrangers ne représentent que 8% des acquisitions. Un phénomène sûrement dû au fait que les appels d’offres ne sont publiés qu’en français.

L’aspect social est également fondamental puique même si la reprise à la barre sauve en moyenne 75% des emplois, il est pratiquement impossible de faire aboutir le processus sans l’approbation du corps social, ni de mettre en oeuvre le plan de retournement.

La reprise à la barre a beaucoup d’avantages à apporter au monde de la Fusac (fusions-acquisitions ou encore Mergers & Acquisitions en anglais) mais il est impératif d’optimiser le bon mix and match entre les repreneurs et les entreprises en difficultés. Pour cela, l’intelligence artificielle pourrait jouer un rôle clé dans un avenir proche.

Gcollect : solution de recouvrement de factures impayées
Si dans les années 80, le candidat à un entretien de recrutement devait d’abord écrire une lettre de motivation, manuscrite bien sûr, pour laisser les graphologues deviner ses traits de psychologie les plus profonds grâce à sa façon de faire des barres sur les « T ». Puis, se faire intimider par un ou plusieurs recruteurs essayant délibérément de le sortir de ses gonds en mettant le plus de pression possible lors d’entretiens interminables, voire embarrassants ou hostiles. Les entretiens d’aujourd’hui, sont souvent très différents de ces stéréotypes où le recruteur se mettait sur un piédestal. Par Céline Cherqui – Fondatrice de OneWay Quel est le défaut principal de Bernard ? Il est égoïste ! ça, tout le monde le sait 😉 Ou alors, … quels sont vos 3 défauts ? Qu’en est-il de vos candidats, est-ce encore des questions à poser en entretien de recrutement ? Bien évidemment que ces questions sont dépassées par le seul fait que le candidat s’y attend et les a préparées depuis qu’il est entré sur le marché du travail. Il vous apportera une réponse cohérente avec le poste visé et surtout la réponse que vous attendez c’est-à-dire des défauts qui n’en sont pas.
Céline Cherqui – Fondatrice de OneWay
Qui a déjà entendu un candidat répondre, je suis nonchalant, colérique et menteur ? En apprenant à connaitre votre candidat, nul besoin qu’il vous le dise, vous le découvrirez spontanément au détour de vos échanges. Pour cela, il faut savoir écouter, orienter, questionner subtilement, lui permettre d’être créatif, spontané, agile, authentique et lui donner la possibilité d’exprimer pleinement son potentiel. Cette approche différente repose uniquement sur votre façon de mener vos entretiens car, près de 50 ans plus tard, les fondamentaux ne changent pas. La trame de questions reste similaire :
  • Quelles sont les compétences acquises et celles qui lui restent à développer ?
  • Quels sont les drivers qui le pousseraient au changement ?
  • Quels seront ses critères de sélection s’il hésite entre plusieurs entreprises, plusieurs propositions ?
  • Et l’ultime question, sommes-nous prêts à collaborer ?
Aujourd’hui, nous attachons une importance particulière à mettre en confiance notre candidat, à comprendre ses attentes, à savoir sur quel poste il pourra s’épanouir le plus, pour lui proposer celui qui lui correspond vraiment. Nous avons besoin de connaitre notre candidat, pour savoir s’il s’adaptera à notre ADN et au poste visé. Nous avons besoin d’être rassuré sur ses compétences et d’une manière générale, d’évaluer ses savoir-faire et ses savoir-être. On teste, on évalue, on met en situation, on sélectionne, on recrute le candidat qui correspond à l’ensemble des critères de départ, en proposant à tous, de vivre une expérience positive. Qu’il soit retenu ou non, vous serez garant de l’expérience vécue par votre candidat lors de vos échanges. Passer du rôle de recruteur, à un rôle de facilitateur par le biais d’une approche plus créative, plus agile et plus collaborative lors des rencontres avec votre candidat ne tient qu’à l’expérience que vous lui ferez vivre. Une expérience positive permettra à un candidat de se sentir valorisé, d’être un potentiel ambassadeur de votre marque employeur. Elle ne vous empêchera pas de l’évaluer correctement. Elle vous permettra, en revanche, d’en déduire plus facilement les contours de sa personnalité et pas seulement un discours préparé qu’il vous servira à chacune de vos questions qu’il aura anticipées. Vous l’aurez compris, les techniques sont différentes, les approches s’adaptent au contexte sociétal et la finalité reste toujours la même : savoir si nous sommes faits pour travailler ensemble. 📞 Si cet article vous a donné des idées pour construire un entretien de recrutement mais que tout reste encore un peu flou…Pas de panique, je vous accompagne pas à pas sur toutes les problématiques recrutement que vous pourrez rencontrer. Céline Cherqui – Directrice Recrutement – OneWay
Doit-on s'inspirer du modèle de communication d'Elon Musk ?
Elon Musk n’est pas qu’un entrepreneur à succès ; il est devenu un phénomène global. Ses prises de parole, qu’il s’agisse de tweets polémiques, de déclarations politiques ou d’interventions sur des sujets sociétaux, ne laissent personne indifférent. En jouant avec les codes de la communication directe sur X (anciennement Twitter), qu’il possède, Musk redéfinit le rôle du dirigeant. Mais son omniprésence soulève une question cruciale : jusqu’à quel point une telle communication est-elle soutenable pour une entreprise ? Par Christel Bertrand – consultante indépendante en communication de crise Dans un monde où les incertitudes économiques, géopolitiques et climatiques pèsent lourdement, la parole des dirigeants est une arme à double tranchant. Elle peut renforcer l’image de marque autant qu’elle peut causer des dommages irréversibles. L’effet boomerang, lorsqu’une déclaration se retourne contre son émetteur, est une réalité bien documentée, et Musk en incarne à la fois le risque et les leçons.

Un modèle de communication directe : avantage ou dérive ?

Elon Musk a choisi de contourner les médias traditionnels pour s’exprimer directement auprès du public via X. Cette stratégie lui permet de maîtriser son narratif, d’entretenir une relation de proximité avec son audience et de rester omniprésent dans les débats publics. Le multimilliardaire peut tirer de cette communication directe des bénéfices apparents. Il possède un contrôle total sur le message : Musk ne dépend pas des journalistes pour transmettre ses idées. Il s’adresse directement à ses millions de followers, créant un lien quasi personnel. Il génère une attention constante : En intervenant régulièrement, il s’assure que ses déclarations soient relayées et discutées, renforçant son rôle de figure incontournable. Ses messages valorisent sa vision : En abordant des sujets comme l’intelligence artificielle ou la transition énergétique, il se positionne comme un leader éclairé, voire prophétique. Mais les dérives sont nombreuses : • Un mélange des genres dangereux : Musk ne fait pas toujours la distinction entre ses opinions personnelles et la stratégie de ses entreprises. Résultat : les controverses le concernant rejaillissent sur Tesla, SpaceX ou X. • Un risque de sur communication : En intervenant sur tout et n’importe quoi, Musk banalise sa propre parole et expose son entreprise à des critiques permanentes.

Les risques pour l’entreprise : une vulnérabilité croissante

Elon Musk n’est pas le seul dirigeant dont les déclarations peuvent provoquer des remous. Mark Zuckerberg, à la tête de Meta, a récemment suscité une vive polémique en déclarant : « Je veux plus d’énergie masculine et moins de politique de diversité. » Cette phrase, largement relayée et critiquée, met en lumière un autre aspect des risques liés à la communication des dirigeants : les implications sociétales et culturelles. Meta s’expose au risque de boycott Dans un contexte où les enjeux de diversité et d’inclusion sont devenus cruciaux pour les entreprises, ces propos risquent d’aliéner une partie des utilisateurs et des partenaires de Meta, en particulier dans les secteurs les plus sensibles à ces questions. L’impact interne est difficilement maîtrisable. De tels commentaires peuvent provoquer un malaise au sein des équipes, notamment chez les collaborateurs qui s’identifient aux politiques d’inclusion ou qui les soutiennent. Cela peut affecter la motivation, voire provoquer des départs, affaiblissant ainsi l’attractivité de Meta en tant qu’employeur. Ces déclarations renforcent l’idée que certains dirigeants sont déconnectés des enjeux sociaux contemporains, ce qui peut éroder la confiance des parties prenantes, notamment les jeunes générations qui attachent une grande importance aux valeurs de diversité et d’inclusion. Comme Elon Musk, Zuckerberg montre qu’une déclaration intempestive peut rapidement devenir un point de fixation pour les médias et le public. Même si elle reflète une opinion personnelle, elle est perçue comme un message émis par l’entreprise elle-même, ce qui peut avoir des répercussions profondes sur la réputation de la marque et son positionnement stratégique. L’expression sans filtre d’un dirigeant comporte plusieurs dangers. Une exposition accrue aux crises de réputation Les propos d’un dirigeant peuvent polariser l’opinion publique. Lorsque Musk s’associe publiquement à des figures politiques comme Donald Trump, soutient des partis d’extrême droite ou qu’il critique ouvertement des gouvernements, il expose Tesla et SpaceX à des risques de boycott, de sanctions réglementaires ou de critiques internationales. L’explosion d’un Cybertruck Tesla devant le Trump Hotel Las Vegas n’était peut-être qu’un incident, mais son contexte a suffi à relancer les polémiques sur les liens entre Musk et l’ancien président américain. En quelques heures, cet événement a généré une couverture médiatique mondiale, associant Tesla à un débat politique clivant. Une fragilité accrue des relations commerciales Les partenaires et investisseurs n’apprécient pas les zones de turbulences. Une entreprise perçue comme instable, en raison des déclarations de son dirigeant, peut voir ses relations commerciales fragilisées. Les clients, eux aussi, peuvent hésiter à s’associer à une marque qui porte une image controversée. Une instabilité sur les marchés financiers Les marchés financiers réagissent de manière émotionnelle aux controverses. Une déclaration mal interprétée peut provoquer des fluctuations boursières, affectant la valeur des actions et la confiance des investisseurs. Une forte pression sur les équipes internes Les employés peuvent eux aussi souffrir des déclarations intempestives de leur dirigeant. Une polémique peut entraîner une perte de sens, une démotivation ou même des départs. Les collaborateurs se retrouvent parfois à devoir justifier les propos de leur leader, au détriment de leur travail quotidien. Sans compter qu’en interne, les prises de parole du dirigeant peuvent susciter des « vocations ». Un impact à long terme sur la stratégie d’entreprise Lorsqu’une entreprise est constamment en gestion de crise, elle ne peut pas se concentrer sur sa stratégie de développement. Le temps, l’énergie et les ressources alloués à la gestion des polémiques ralentissent les projets à long terme. Les médias : une autre source de risque En choisissant de monopoliser sa communication via X, Elon Musk s’est aliéné une partie des médias traditionnels. Ce contournement, s’il semble efficace à court terme, a également déclenché une dynamique de contre-enquête. Les journalistes, exclus du processus, intensifient leurs investigations sur les conséquences de cette stratégie. De son côté, Mark Zuckerberg est devenu le dirigeant qui change de stratégie comme de chemise. Les médias, loin de se contenter de relayer les messages, se posent en contre-pouvoir. En enquêtant sur l’impact des déclarations sur la société, ils ajoutent une nouvelle couche de complexité à la gestion de crise pour ces entreprises.

Leçons pour les PME et ETI : anticiper pour mieux protéger

Pour les PME et ETI, qui n’ont ni la taille ni les ressources pour absorber de telles controverses, les prises de parole intempestives d’un dirigeant peuvent être catastrophiques. Voici quelques recommandations pour éviter de tomber dans le piège : 1. Adopter une communication alignée sur les valeurs : Toute intervention publique doit refléter les valeurs et les objectifs de l’entreprise, sans interférences personnelles. 2. Impliquer les experts en communication de crise : Préparer des scénarios et des réponses aux polémiques potentielles peut éviter des dégâts à long terme. 3. Maîtriser les canaux de communication : Bien que les réseaux sociaux soient incontournables, ils ne doivent pas remplacer une stratégie globale incluant les médias traditionnels. 4. Gérer la fréquence des prises de parole : Trop communiquer dilue le message et augmente les risques de faux pas.

Entre leadership visionnaire et prudence stratégique

Elon Musk fascine autant qu’il inquiète. Si son style de communication audacieux et omniprésent peut sembler inspirant, il est loin d’être un modèle à suivre pour la majorité des dirigeants. L’effet boomerang de ses déclarations met en lumière les limites d’une communication non maîtrisée, particulièrement dans un monde rempli d’incertitudes. Pour les dirigeants de PME et ETI, la communication n’est pas un outil à prendre à la légère. Elledoit être pensée, anticipée et alignée avec une vision stratégique claire. Dans cet équilibre entre audace et prudence réside la clé d’un leadership qui s’inscrit sur le long terme
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