Le port du masque en entreprise sera obligatoire à la rentrée, c’est l’annonce faite par Elisabeth Borne, la ministre du travail aux partenaires sociaux. Cette décision des autorités publiques et sanitaires planait déjà depuis quelques jours, c’est désormais officiel dans « tous les espaces clos et partagés ». Les bureaux individuels restent pour l’instant épargnés.
Par Eric Orsini
Cette déclaration de la ministre à l’issue d’une réunion avec les partenaires sociaux mardi 18 août intervient alors que les chiffres publiés chaque jour par le ministère de la santé laissent craindre un rebond de l’épidémie en France. «Il est nécessaire de systématiser, comme l’a préconisé le Haut Conseil de la santé publique, le port du masque dans tous les espaces de travail qui sont clos et partagés», notamment les « salles de réunion, couloirs, vestiaires, open spaces », affirme-t-elle après une visioconférence avec les représentants syndicaux et patronaux. Cette obligation s’applique même dans le cas où des vitres en Plexiglas auraient été installées, selon le secrétariat d’Etat de la santé au travail. Les bureaux individuels ne sont pas inclus dans cette décision et deviennent donc l’unique refuge pour ceux que le port du masque indispose.
Cette mesure sera consignée dans un « protocole national pour assurer la santé et la sécurité des travailleurs en période de Covid-19 » et rentrera en vigueur à « la fin août », a précisé Elisabeth Borne.
Le port du masque en entreprise sera dorénavant à la charge de l’employeur puisque que celui-ci est qualifié d’«équipement individuel de sécurité». Cependant des dérogations peuvent être accordées selon l’évolution sanitaire et les typologies de locaux d’entreprise.
Concernant le télétravail, la ministre a incité les partenaires sociaux à engager et à accélérer des négociations sur ce point. « on va rester sur les règles d’aujourd’hui : télétravail recommandé dans les zones où le virus circule activement » a-t-elle déclaré.
François Asselin, président de la CPME, qui s’est exprimé par l’AFP avant cette réunion reconnait que l’exécutif est sur «une ligne de crête pas évidente à tenir» et qu’un équilibre doit être trouver : «Il faut avoir un message de sensibilisation» et «en même temps éviter d’envoyer des messages trop anxiogènes qui viendraient gripper l’activité dont tout le monde a besoin».
Rappelons tout de même que les dernières statistiques de l’agence de sécurité sanitaire Santé publique France confirment que seulement 24 % des foyers de contamination (clusters) sont situés en entreprise (hors établissements médicaux).