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Transformation digitale et protection des applications métier

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Comment protéger nos applications métier ? Les PME et ETI sont en plein dans l’ère de la transformation digitale : la virtualisation, le cloud et la conteneurisation se démocratisent. Les acteurs traditionnels de la finance ou de la santé voient l’émergence de jeunes concurrents plus agiles. Ces derniers offrent des nouvelles technologies qui leur permettent d’obtenir un avantage sérieux grâce à leur rapidité de mise sur le marché, leur flexibilité et leur résilience. Cette nouvelle donne oblige les entreprises établies à proposer elle aussi ces nouvelles technologies afin répondre à ce nouveau défi qui leur est lancé. Petit tour d’horizon…

Par Franck Boccara

Nous avons la chance de vivre un moment passionnant pour les technologies B2B mais qu’en est-il du moteur de l’entreprise, à savoir les applications métier critiques ? La valeur ajoutée d’applications cloud et SaaS n’est plus à prouver mais leur sécurité doit être réellement prise au sérieux sous peine de menacer la sécurité de l’organisation de façon plus générale.

Pour commencer, Il est primordial que le Directeur des Services Informatiques (DSI) puisse avoir l’oeil sur la totalité des informations qui circulent et sur les différentes applications installées sur les terminaux et machines des collaborateurs. De fait, en fonction du service et du secteur d’activité de la structure, chaque employé a sa propre liste d’applications critiques et de données associées qui sont susceptibles, en cas de compromission ou de perte, d’entrainer une interruption de l’activité plus ou moins longue. Cela peut être, par exemple, des applications de transaction financière contenant des données client sensibles, des ERP qui permettent de gérer les stocks d’entreprises ou d’hôpitaux ou même des transactions relatives à des dossiers de santé électroniques, qui renferment des informations personnelles de santé primordiales pour les prestataires de soins, les hôpitaux ou les compagnies d’assurance. Dans tous les cas, aucune application ne doit être utilisée à l’insu de l’entreprise ou de l’organisation.

Cependant, trop de responsables ne pensent pas à sécuriser leurs applications métier et continuent à prendre des risques. Ces imprudences peuvent nuire à leurs investissements financiers dans ces applications et à la pérennité de leur relation clients. En dépit de ces dangers, 70 % des entreprises interrogées ne pensent pas que la sécurité de ces applications soit une priorité. Il existe pourtant quelques actions simples qui renforceraient leur sécurité :

  • Cerner les applications les plus critiques : Le DSI doit avoir une visibilité totale sur les applications métiers utilisées et sur leur usage par les différents services pour définir précisément ce qui doit être sécurisé dans son réseau. Cela peut être des applications SaaS ou des applications personnalisées mises en place par le biais d’outils et de méthodologies DevOps.
  • Connaitre et sécuriser le cloud : Il faut absolument créer une stratégie cloud, un plan de migration et un planning avant toute opération de transfert des applications locales vers le cloud ou vers de nouvelles applications SaaS. De la sorte, une entreprise voulant effectuer ce basculement devra s’assurer de la collaboration avec les services concernés de façon transversale afin de garantir la sécurité des accès à privilèges.
  • Sécuriser l’accès des administrateurs qui gèrent les applications métier critiques : il faudra pour cela rassembler toutes les informations d’identification des administrateurs qui sont en charge des applications critiques identifiées et de définir un système de rotation des mots de passe. Ainsi, le DSI garanti leur renouvellement ainsi qu’une meilleure protection des compte. Il devra également isoler les sessions pour prévenir le vol de données d’identification. Cependant, bien souvent, les administrateurs de ces applications n’appartiennent pas à l’équipe informatique mais plutôt aux services des finances, du marketing ou des ressources humaines.
  • Pensez aux machines ! : En plus de la protection des comptes gérés par des membres de l’organisation, il ne faut pas oublier de sécuriser les informations d’identification et les comptes de service à privilèges que les machines et applications utilisent. Les informations d’identification codées en dur sont un facteur de risque conséquent pour les applications critiques et devront donc être éliminées.

La négligence des mesures de sécurité dans ce domaine peut avoir des conséquences amères : Effet négatif sur le chiffre d’affaires, dégradation de la relation client et risques commerciaux liés aux données compromises. Pour combler ces lacunes, les solutions de sécurité d’accès à privilèges permettent une vision globale de la protection de ces applications, elles aident le DSI à hiérarchiser et à protéger les applications et les données les plus importantes de son organisation et donc à en assurer le succès.

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Les avantages d'intégrer l'IA générative dans les PME-ETI
Aujourd’hui, il est indispensable d’intégrer l’IA. Le moment idéal pour commencer était hier. Mais cela vous fait peur ? Vous en entendez parler à toutes les sauces ? Les employés seraient bons pour la casse ? Par où commencer concrètement ? Toutes ces questions provoquent de réelles angoisses pour un bon nombre de dirigeants français. Afin d’y remédier, voici un guide pratique qui aborde les meilleures façons d’intégrer l’IA . Par Anthony Quinchon – Fondateur « les baristas de l’IA » 1. Adopter l’IA soi-même pour montrer l’exemple L’un des premiers pas pour intégrer l’IA dans une organisation est de l’adopter soi même. Pour un dirigeant, utiliser l’IA au quotidien permet de mieux comprendre son potentiel ainsi que ses limites, et de devenir un exemple pour l’ensemble de l’entreprise. Lors de l’introduction d’une politique d’IA dans votre entreprise, vous devez montrer l’exemple. Ne pensez pas que votre travail est trop complexe pour l’IA, car ce n’est pas le cas. Il existe des gains individuels incroyables à réaliser, même au niveau exécutif. En fait, les meilleurs dirigeants utilisent déjà l’IA. Vous n’avez pas besoin de devenir expert en programmation, mais consacrer 15 minutes par jour à des outils d’IA générative vous permettra de découvrir les possibilités de l’automatisation de certaines tâches à l’analyse de données à des fins stratégiques. Il y aura une certaine résistance de la part de vos collaborateurs, y compris au niveau de la direction, concernant l’intégration de l’IA. Alors soyez le modèle à suivre. Voici 5 exercices IA que vous pouvez essayer dès maintenant 2. Identifier les bons cas d’usage L’IA générative est un outil polyvalent, mais son potentiel réside dans le choix des bons cas d’usage. Pour une PME-ETI, cela peut commencer par l’automatisation de la création de contenu marketing, l’optimisation de la relation client grâce à des chatbots, ou encore l’analyse des données pour améliorer la prise de décision. Ces tâches, souvent chronophages, peuvent être grandement améliorées par l’IA, permettant ainsi de libérer du temps précieux pour se concentrer sur des activités à plus forte valeur ajoutée. Pour identifier les meilleurs cas d’utilisation de l’IA, commencez par comprendre ses points forts. Ensuite, auditez vos flux de travail personnels pour identifier les meilleures opportunités d’optimisation. On peut décomposer cela en 2 grandes parties :
  • FORTE MAIN-D’OEUVRE : Tâches hautement répétitives que vous effectuez de manière cohérente et selon un schéma similaire.
  • FORTE PUISSANCE CÉRÉBRALE : Tâches cruciales nécessitant une réflexion approfondie (et pouvant bénéficier d’un deuxième avis).
Quelques cas d’usages professionnels personnels : ► Création d’agendas de réunions, de procès-verbaux et d’autres documents ► Visualisation des données pour les réunions de performance et les présentations ► Résumé des notes de réunion et extraction des éléments d’action clés ► Étude de scénarios et stratégies commerciales Quelques cas d’usages professionnels entreprise : ► Prévisions de ventes et analyses prédictives ► Évaluations de gestion des risques basées sur les tendances du marché et des analyses concurrentielles ► Analyse des finances et des dépenses pour détecter anomalies et modèles ► Informations sur les clients : modèles, préférences et comportements courants Voici ici des idées de prompts à utiliser pour votre entreprise 3. Configurer son espace de travail IA Il est essentiel de configurer un espace de travail dédié à l’IA au sein de l’entreprise. Choisir les bons outils en fonction des besoins et du type de tâches à automatiser est une étape importante. Comment intégrer l'IA générative dans les PME-ETI Je vous recommande de commencer avec ChatGPT-4 (version payante) pour sa polyvalence (ou SafeBrain, l’outil français pour plus de sécurité sur les données), Perplexity pour ses sources fiables, Noota, outil français également, pour la retranscription automatique de réunion et Gamma pour la conception de présentationen 3min grâce à l’IA. Malgré tout, n’oubliez pas qu’ici, l’essentiel est de tester différents modèles pour trouver celui qui vous convient le mieux ainsi qu’à vos équipes. 4. Construire une stratégie IA Intégrer l’IA dans votre organisation n’est pas qu’une question d’outils. Il s’agit aussi de définir une stratégie claire, appelée ici le cadre O.A.T. (Optimiser, Accélérer, Transformer) :
  • Optimiser : Utilisez l’IA pour améliorer l’efficacité des processus internes, comme l’automatisation de la gestion administrative.
  • Accélérer : Boostez vos produits ou services existants grâce à l’IA, par exemple en utilisant des outils qui permettent de personnaliser l’expérience client.
  • Transformer : Imaginez de nouvelles offres rendues possibles par l’IA. Par exemple, créer des services de conseil basés sur la data intelligence.
5. Établir une politique IA transparente Une excellente politique pour intégrer l’IA qui réduit l’anxiété de chacun. Elle assure que votre équipe comprend les attentes et les limites autour de l’IA, connaît la position de l’entreprise concernant l’utilisation de l’IA au travail, et partage la vision de l’entreprise à ce sujet. Selon l’étude 2024 IBM, pour 72% des dirigeants français, le succès de l’IA Générative dépendra plus de l’acceptation par les employés que de la technologie elle-même. Votre politique IA devrait être composée de 4 parties : • La position de votre entreprise sur l’IA • Normes d’utilisation de l’IA • Politiques et règles claires pour l’utilisation de l’IA • Exemples concrets d’utilisation de l’IA Voici la meilleure façon d’intégrer cette politique IA 6. Mesurer le ROI de l’IA Comme pour toute nouvelle technologie, il est important de mesurer le ROI de l’IA. Quels sont les gains de temps réalisés ? Comment cela impacte-t-il la productivité et les coûts ? Selon une étude de BCG, près de 60% des employés qui utilisent l’IA générative estiment gagner 5 heures de travail par semaine, ce qui se traduit par une meilleure qualité de vie et une plus grande efficacité au quotidien. Une bonne pratique est de comparer ces gains aux coûts d’adoption et d’évaluation pour voir les résultats concrets sur la rentabilité de votre entreprise. Pour cela, il faut considérer les coûts d’exploitation en plus des coûts d’adoption. Ensuite, pesez ces coûts par rapport à vos gains projetés. Une grande partie des gains sera qualitative, rendant cette équation difficile à justifier pour les DAF. Plus concrètement, voici une rapide formule : Les économies de temps à long terme deviendront évidentes, surtout lorsqu’elles seront comparées au taux horaire des employés et à la quantité de travail stratégique qu’ils peuvent désormais accomplir. Conseils d’un dirigeant En tant que leader, rassurez vos employés que l’utilisation de l’IA les rendra plusprécieux pour l’entreprise, pas moins. Suivez un cours, regardez des vidéos YouTube, ne tombez pas dans une baisse de motivation et ne vous découragez pas de l’IA. Prévoyez une courbe d’apprentissage de 7 heures pour passer de la curiosité à l’utilisation quotidienne, et anticipez qu’il y aura des hauts et des bas. Ensuite, recherchez des cas d’utilisation à forte valeur ajoutée. Personnellement, j’utilise l’IA comme partenaire de réflexion. Beaucoup de gens n’ont pas quelqu’un pour leur offrir une perspective différente. L’IA peut jouer ce rôle, traversant divers domaines et industries, abordant une idée sous n’importe quel angle, de manière impartiale et infatigable. C’est d’une valeur inestimable ! À une échelle plus large, l’IA provoque un changement immense et nous devons être des leaders en cette période. Nous devons discuter de l’IA et de son utilisation, encourager d’autres personnes à l’adopter, et surtout, former nos collaborateurs pour accroître leur productivité et les gains financiers. L’anxiété concernant l’impact de ce changement sur les emplois est élevée, et le silence alimente les suppositions. Soyez transparents pour réduire cette anxiété. Les géants de la tech, moteurs de l’IA, cherchent à gagner de l’argent, pas à sauver le monde. L’IA peut augmenter la productivité et créer des emplois, mais il y aura aussi des pertes, comme toute évolution technologique. Admettre cette réalité peut être difficile, car cela valide des peurs, mais c’est la réalité du changement. Comment y faire face ? La montée en compétence Pourquoi ? Car en plus de tout ça, les entreprises qui ont intégré l’IA dans leurs processus se montrent globalement satisfaites. Une opportunité unique pour vous, dirigeants de PME-ETI. Vous avez maintenant une vision claire de l’importance et de l’impact de l’IA générative sur la performance de votre entreprise. Vous comprenez que l’adoption de l’IA n’est plus une option, mais une nécessité pour rester compétitif dans le marché actuel.
Gestion Technique de Bâtiment
Dans un contexte où l’efficacité énergétique devient cruciale, la Gestion Technique de Bâtiment (GTB) se révèle être un outil indispensable. Pour les PME et ETI, la mise en place d’une GTB permet non seulement de réduire les coûts énergétiques, mais aussi d’optimiser le confort des occupants et de simplifier la gestion des infrastructures. Par Ali Tuncer – Chargé Marketing Objectif EcoEnergie Qu’est-ce que la GTB ? La Gestion Technique de Bâtiment (GTB) regroupe l’ensemble des systèmes informatiques et électroniques permettant de superviser, contrôler et automatiser les équipements d’un bâtiment. Cela inclut la gestion de l’éclairage, du chauffage, de la climatisation, de la ventilation, ainsi que des systèmes de sécurité et d’alarme. Des aides bonifiées pour la mise en place d’une GTB Pour encourager les entreprises à investir dans des solutions d’efficacité énergétique comme la GTB, des aides financières sous forme de Certificats d’Économies d’Énergie (CEE) sont disponibles. Les CEE sont un dispositif permettant de subventionner les projets visant à réduire la consommation énergétique. L’arrêté publié le 22 octobre 2022, qui a également modifié les Coups de Pouce CEE avec un « Coup de Boost », introduit une bonification pour les opérations correspondant à la fiche d’opération standardisée BAT-TH-116 relative à la Gestion Technique de Bâtiment (GTB) dans le secteur tertiaire Obligatoire pour de nombreux bâtiments tertiaires à partir du 1er janvier 2025 en vertu du Décret BACS, l’installation ou l’amélioration d’un système de GTB pour le chauffage, l’eau chaude sanitaire, la climatisation/refroidissement, l’éclairage et les auxiliaires des bâtiments tertiaires pourra bénéficier d’une augmentation de l’incitation financière des CEE. En effet, les opérations BAT-TH-116 Système de GTB en tertiaire, initiées jusqu’au 30 juin 2024, bénéficient d’une bonification :
  • x2 pour l’acquisition d’un système GTB
  • x1,5 pour l’amélioration d’un système GTB
En conclusion, cette bonification temporaire sur la GTB offre aux propriétaires de bâtiments tertiaires l’opportunité de bénéficier de gains rapides avec un retour sur investissement réduit tout en se conformant par anticipation aux Décrets BACS. Grâce à ce dispositif, l’ensemble des bâtiments tertiaires peut désormais profiter d’un taux de couverture intéressant. Le principal obstacle, à savoir le montant de l’investissement initial, est ainsi atténué pour mieux accompagner les bâtiments français dans leur transition énergétique. Les Avantages de la GTB
  1. Optimisation de la Consommation Énergétique : La GTB permet de réguler les consommations en temps réel. Par exemple, le système peut ajuster automatiquement le chauffage et l’éclairage en fonction de l’occupation des locaux, des conditions climatiques et des horaires de travail.
  2. Réduction des Coûts de Maintenance : En centralisant la gestion des équipements, la GTB facilite la maintenance préventive et corrective. Les pannes peuvent être détectées rapidement et les interventions sont mieux planifiées, ce qui réduit les coûts de maintenance.
  3. Amélioration du Confort des Occupants : Une GTB bien configurée améliore le confort thermique et la qualité de l’air à l’intérieur des bâtiments, ce qui contribue à une meilleure productivité et satisfaction des employés.
  4. Conformité Réglementaire : Avec les réglementations de plus en plus strictes en matière d’efficacité énergétique, une GTB aide les entreprises à se conformer aux exigences légales, notamment celles du décret tertiaire.
Comment Mettre en Place une GTB ?
  1. Étude Préliminaire : Il est crucial de commencer par une étude des besoins et des spécificités du bâtiment. Cela permet de définir les objectifs et les fonctionnalités souhaitées pour le système de GTB.
  2. Choix de la Solution Technique : En fonction des besoins identifiés, il faut choisir une solution de GTB adaptée. Il existe des systèmes modulaires qui peuvent évoluer avec le temps et les besoins de l’entreprise.
  3. Installation et Intégration : L’installation doit être réalisée par des professionnels pour garantir une intégration optimale des différents systèmes (éclairage, chauffage, ventilation, etc.).
  4. Formation et Accompagnement : Une fois le système installé, il est important de former le personnel à son utilisation pour en tirer le meilleur parti. Un accompagnement sur le long terme permet d’ajuster les réglages et de répondre aux besoins émergents.
Cas Pratique : Une PME Tertiaire en Pleine Transition Prenons l’exemple d’une PME spécialisée dans les services informatiques. Grâce à l’installation d’une GTB, cette entreprise a pu réduire sa consommation énergétique de 25% en un an. Les systèmes de chauffage et d’éclairage sont désormais régulés en fonction de la présence réelle des employés, et les données collectées permettent d’anticiper les besoins de maintenance, réduisant ainsi les coûts d’exploitation. La mise en place d’une GTB représente un investissement stratégique pour les PME et ETI. En optimisant la gestion énergétique et le confort des bâtiments, les entreprises peuvent non seulement réaliser des économies substantielles mais aussi améliorer leur compétitivité et se conformer aux nouvelles exigences réglementaires.
Investir en Afrique : changement des modèles
Depuis plusieurs années, l’Afrique attire l’attention des investisseurs, des philanthropes et des entreprises à la recherche de nouvelles opportunités. Le continent connaît une croissance démographique et économique rapide, une urbanisation accélérée et une classe moyenne émergente. Mais pour répondre à ces dynamiques, les modèles de financement évoluent : on passe progressivement du don à des approches hybrides qui conjuguent impact durable et viabilité économique. Cet article propose un tour d’horizon des principales tendances et explique comment ces modèles transforment la manière d’investir en Afrique. Par Luc-Etienne Dandrieu – Directeur général AlphaSeeds La philanthropie traditionnelle : nécessaire mais insuffisante Pendant des décennies, la majeure partie des financements vers l’Afrique a pris la forme de dons, provenant de gouvernements, d’ONG ou d’entreprises via leurs programmes RSE. Ces approches ont permis de financer l’éducation, la santé, les infrastructures, et restent essentielles face à certaines urgences humanitaires. Mais dans de nombreux cas, les dons créent une dépendance structurelle et ne suffisent pas à bâtir des modèles économiques autonomes. Sans perspectives de croissance locale, les projets peinent à se maintenir une fois les financements épuisés. Aujourd’hui, l’enjeu est moins de « donner » que de co-investir dans des solutions durables. L’émergence de l’investissement d’impact Face à ces limites, un nouveau modèle s’impose : l’investissement d’impact. Il se définit par quatre principes clés :
  1. Intentionnalité : l’investisseur recherche explicitement un impact social et/ou environnemental positif.
  2. Mesurabilité : l’impact doit être suivi et évalué.
  3. Additionnalité : Investir en Afrique doit générer un impact qui n’aurait pas eu lieu sans cet apport spécifique (par exemple en apportant du capital patient, un accompagnement ou des compétences stratégiques).
  4. Rentabilité raisonnée : un rendement financier est recherché, mais il est aligné avec la mission d’impact.
Selon le Global Impact Investing Network (GIIN), le marché mondial de l’investissement d’impact dépasse 1 200 milliards USD et connaît une croissance soutenue. En Afrique subsaharienne, on estime à plus de 70 milliards USD le volume cumulé déjà injecté dans des secteurs clés comme l’agriculture, les énergies renouvelables, la santé ou l’éducation. Concrètement, ce modèle permet d’accompagner des entreprises qui visent à résoudre des défis majeurs — par exemple :
  • améliorer la sécurité alimentaire,
  • donner accès à l’énergie propre,
  • ou développer des solutions d’inclusion financière.
Les modèles hybrides : investissement philanthropique et Partenariats Public-Privé Entre le don et l’investissement purement lucratif, des modèles hybrides gagnent du terrain. Parmi les plus courants :
  • L’investissement philanthropique : un financement patient, souvent sous forme de quasi-fonds propres, accompagné d’un soutien opérationnel rapproché. L’objectif est de maximiser l’impact tout en aidant le projet à devenir autonome.
  • Les Partenariats Public-Privé : une combinaison de capitaux philanthropiques, d’investissements privés et de financements institutionnels. Cette approche permet de réduire le risque pour les investisseurs commerciaux et de mobiliser davantage de capitaux vers des projets d’intérêt général.
Ces modèles ont l’avantage de débloquer des projets à fort impact qui seraient trop risqués pour les seuls acteurs privés, tout en assurant une meilleure utilisation des fonds philanthropiques. Vers un nouveau rôle pour les entreprises et les dirigeants Pour les PME et ETI engagées dans des démarches RSE, ces modèles représentent une opportunité unique :
  • Diversifier leurs investissements.
  • Contribuer activement à des impacts mesurables.
  • Construire des partenariats stratégiques dans des zones à fort potentiel de croissance.
L’Afrique qui abrite des centaines de millions de consommateurs en pleine transition économique, offre un terrain fertile pour ce type d’approches. Le financement du développement en Afrique entre dans une nouvelle ère. La philanthropie traditionnelle reste essentielle, mais les investissements d’impact et les modèles hybrides ouvrent la voie à des solutions plus durables et transformantes. Pour les dirigeants de PME et d’ETI, comprendre ces modèles, leurs niveaux de rendement et leurs objectifs d’impact devient une étape clé. C’est aussi une invitation à réfléchir à leur rôle dans cette dynamique : investir en Afrique et contribuer à un développement inclusif tout en bâtissant des relations économiques pérennes.
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