...

Quitter Paris pour une région ensoleillée : quelles sont les meilleures destinations et comment réussir sa transition ?

PARTAGER

Facebook
Email
WhatsApp
Quitter Paris pour une région ensoleillée : quelles sont les meilleures destinations et comment réussir sa transition ?

Au moment du Covid et pendant quelques années, il y a eu une véritable vague de départ chez nos clients cadres dirigeants, entrepreneurs ou professions libérales : une envie de lumière, d’espace, de douceur. Et pour beaucoup, cela se traduit par quitter Paris ! Et cela passe par l’acquisiton ou la location d’une résidence principale, semi-principale ou un investissement en anticipation d’un départ à moyen terme. 

Par Hugues de Poulpiquet – Directeur chez Fairway Luxury Real Estate et avocat

Pourquoi quitter Paris quand on est cadre ou dirigeant ? Beaucoup ont tenu bon pendant des années, en jonglant entre un emploi du temps ultra-chargé, les transports, les écoles, les contraintes urbaines. Mais après le Covid, les lignes ont bougé. Le télétravail est devenu structurel, la notion de présence au bureau a évolué, et la technologie permet aujourd’hui d’être opérationnel depuis n’importe où, à condition d’être bien connecté.

« J’ai compris que je pouvais piloter ma PME à distance depuis la terrasse de ma maison à Cascais, et ça tourne mieux que jamais. Je reviens à Paris deux fois par mois, mais je vis enfin. » confie cette dirigeante de PME. Cette réflexion est loin d’être isolée. Autre exemple d’un cadre ingénieur qui vient de quitter Paris et son poste pour acheter une entreprise à Angoulême ! Il prévoit de déménager là-bas d’ici quelques années mais devra d’abord résoudre plusieurs problématiques familiales et patrimoniales.

Les destinations qui attirent les profils exigeants

La Côte d’Azur : élégance, réseau et stabilité C’est une valeur sûre. Nice, Cannes, Antibes, Mougins, Saint-Tropez… Les cadres y trouvent un climat doux, un réseau dense d’écoles internationales, de cliniques privées, de connexions rapides avec Paris (1h20 d’avion). Le tissu économique est actif, avec de nombreux dirigeants installés à l’année. Le marché immobilier reste solide, avec des biens rares et prisés. On parle de budgets élevés, bien sûr, mais avec un fort potentiel de valorisation à long terme. L’enjeu ici est d’acheter sur un bon emplacement, et d’éviter les zones trop touristiques ou mal desservies hors saison. En 2024, les prix dans les zones premium comme le Cap d’Antibes ou Mougins atteignent en moyenne entre 12 000 et 18 000 €/m².

Le Pays Basque : douceur de vivre et patrimoine préservé Biarritz, Guéthary, Saint-Jean-de-Luz… Ce sont des noms qui font rêver, et à raison. Le Pays Basque offre un équilibre rare entre nature, culture, tradition et modernité. Si sa météo est indomptable, l’accès est facile avec le TGV et un aéroport efficace. Les écoles sont excellentes, le réseau médical solide, et l’environnement très sain pour les familles. Le marché est tendu : peu d’offres, une forte demande, des biens qui partent vite. Mais pour ceux qui veulent quitter Paris et s’y installer durablement, c’est un placement patrimonial de premier plan. Un client récemment muté à Bordeaux a acheté une maison à Bidart pour y vivre le week-end, en prévision d’une installation complète dans 3 ans. En 2024, les prix à Biarritz dépassent les 10 000 €/m² pour les biens de standing.

Lisbonne et sa région : douceur portugaise et fiscalité avantageuse Le Portugal séduit beaucoup de Français pour de bonnes raisons : un cadre de vie agréable, un coût de la vie encore accessible, un accueil francophone et une fiscalité historiquement attractive. Le fameux statut RNH a été supprimé en 2024 pour les nouveaux résidents, mais d’autres dispositifs permettent encore d’optimiser sa fiscalité. Lisbonne, Cascais, Estoril attirent des profils d’entrepreneurs, d’investisseurs ou de professions libérales. Les écoles internationales sont de bon niveau, les vols vers la France nombreux, et les biens haut de gamme y restent bien plus accessibles que sur la Côte d’Azur. Mais attention : le marché s’est tendu, et l’accompagnement local est essentiel pour éviter les pièges.

Dubaï : fiscalité zéro et qualité de vie haut de gamme Dubaï est un choix plus radical, mais très rationnel pour certains profils. Fiscalité avantageuse (pas d’impôt sur le revenu), vie ultra-sécurisée, services exceptionnels, et un écosystème business en pleine effervescence. C’est la destination préférée des entrepreneurs globaux, des professions digitales ou de ceux qui peuvent piloter à distance des activités basées en France ou en Europe. Le climat est chaud, bien sûr, surtout en été où la chaleur est très compliquée, mais les infrastructures sont pensées pour cela. Attention cependant, les réseaux sociaux vantent une vie facile et de l’argent qui coule à flots… la réalité pour nos clients expatriés est bien plus nuancée. Le tout est d’y aller avec un vrai projet de vie, bien calculé et soupesé : Dubaï fonctionne très bien si l’on s’y engage à fond, mais peut devenir frustrant si l’on reste à mi-chemin.

Madrid : la capitale européenne qui séduit les expatriés fortunés Discrète mais de plus en plus courtisée, Madrid s’impose comme une destination stratégique pour les expatriés fortunés. Climat agréable, dynamisme urbain, sécurité, richesse culturelle et cadre de vie haut de gamme en font une alternative sérieuse à Lisbonne ou Barcelone. Mais c’est surtout sa fiscalité régionale avantageuse qui attire les gros patrimoines : pas d’impôt sur la fortune dans la Communauté de Madrid, quasi-exonération des droits de donation/succession entre parents et enfants, et possibilités d’optimisation via le régime Beckham, toujours en vigueur en 2025 pour certains profils. Côté immobilier, le marché haut de gamme est en plein essor, notamment dans les quartiers de Salamanca, Chamberí, Retiro et La Moraleja. Les prix varient entre 6 000 et 12 000 €/m², avec une forte demande internationale pour des biens rénovés, élégants et bien situés. De nombreux profils choisissent Madrid pour un pied-à-terre familial, un projet de semi-résidence ou un investissement locatif intelligent, en complément d’une stratégie patrimoniale européenne. L’un de mes clients et son épouse, qui n’ont plus que leur dernière fille avec eux, vient de prendre une location haut de gamme à Madrid pour tester…et pourquoi pas s’y installer définitivement.

Aspects fiscaux et patrimoniaux à anticiper

Changer de ville ou de pays ne s’improvise pas, surtout quand on possède un patrimoine important. La première question à se poser : Où vais-je être résident fiscal ? Il ne suffit pas de passer plus de six mois ailleurs pour échapper à l’impôt français. L’administration regarde aussi le centre de vos intérêts économiques, votre foyer, vos attaches. Une mauvaise anticipation peut coûter très cher. Un couple de clients a récemment vendu leur résidence principale dans le 8ème à côté du Parc Monceau et acheté une villa à Lisbonne via notre partenaire sur place. Ils pensaient être fiscalement portugais dès le premier jour. Résultat : requalification par l’administration française, et taxation des plus-values comme s’ils étaient restés résidents. Depuis, nous travaillons main dans la main avec leurs avocats et fiscalistes pour sécuriser leur nouvelle situation. Autre point : faut-il vendre ses biens parisiens ? Pas forcément. Dans certains cas, les conserver comme investissement locatif ou les transmettre via une SCI familiale peut s’avérer très judicieux. L’important est d’avoir une vision claire, avec un montage adapté à votre situation patrimoniale.

Réussir son changement de vie sans sacrifier l’investissement

L’erreur la plus fréquente, c’est d’acheter un bien sur un coup de cœur, sans tenir compte de sa revente ou de son rendement potentiel. Quand on change de vie, on a besoin de temps, d’observer, de tester. Beaucoup de nos clients commencent par louer un bien dans la région convoitée pendant 6 à 12 mois. Cela permet d’explorer les quartiers, de tester les écoles, de comprendre la dynamique locale. Ensuite, on affine le cahier des charges pour un achat cohérent. Enfin, quitter Paris et faire un déménagement réussi passe aussi par un bon ancrage : écoles, soins, réseau, qualité de la connexion internet (oui, c’est un vrai sujet !), vie sociale, clubs, infrastructures sportives… Rien ne doit être laissé au hasard. Une cliente installée à Guéthary me disait récemment qu’elle : « ne savais pas que vivre ici (la) rendrait plus efficace. (Elle a) retrouvé une énergie (qu’elle avait) perdue à Paris. »

Quitter Paris, ce n’est pas fuir.

C’est souvent faire un choix positif, ambitieux, réfléchi. Mais c’est un projet qui demande méthode, accompagnement et rigueur patrimoniale. Se mettre en rapport avec une agence qui accompagne les dirigeants, cadres et entrepreneurs dans cette transition de vie, en France, au Portugal, aux Émirats, à Madrid etc. avec un réseau de partenaires de confiance — fiscalistes, avocats, family offices — pour sécuriser chaque étape du projet peut se révéler une option rassurante.

Changer d’horizon peut transformer une vie. À condition de le faire avec les bons repères.

Les situations évoquées dans cet article sont inspirées de cas réels rencontrés dans le cadre de l’activité de Fairway Luxury Real Estate. Les prénoms et contextes ont été modifiés pour respecter la confidentialité de nos clients.

Pour aller plus loin :

PARTAGER

Facebook
Twitter
LinkedIn
Email
LinkedIn
WhatsApp
PLUS D'ARTICLES
Choose France : 30 milliards pour une édition où la France s’est choisie elle-même
Ce lundi, dans la perspective du sommet Choose France organisé à la Maison de la Chimie, et couronné par un dîner solennel à l’Élysée, le gouvernement a dévoilé une annonce : 30 milliards d’euros d’investissements engagés par des entreprises françaises sur le sol national, répartis sur 151 projets recensés en l’espace d’un an ! Une véritable révolution pour ce sommet, qui jusqu’à présent célébrait plus volontiers les capitaux étrangers que l’audace nationale. Jusqu’ici, l’édition « internationale » atteignait 20 milliards d’euros au meilleur des cas. Par Franck Boccara

Objectif : investir en France… par les Français

La logique est limpide : plutôt que de séduire uniquement l’étranger, il s’agit désormais de mettre en lumière ceux qui croient et investissent ici. « Nous souhaitions que les entreprises françaises qui investissent sur leur territoire soient mises en avant comme les entreprises étrangères l’étaient jusqu’ici », a confié l’entourage présidentiel. Résultat : les 151 projets couvrent tout le territoire, tous secteurs confondus, et sont portés par des acteurs français déterminés. Mieux : les annonces de ce lundi représentent à elles seules plus d’un tiers du total, soit près de 9,2 milliards d’euros d’un coup. Un chiffre symbolique ? Absolument, et il fait sens. Car investir dans ses infrastructures, ses usines, ses territoires, c’est finalement voter pour la confiance que l’on a en son propre pays.

Panoramas d’investissements : diversité & ambition

États des lieux : ces investissements ne sont pas confinés à une niche. Ils se répartissent entre industries lourdes, numérique, tourisme, santé, data‑centers et territoires ruraux fortement tournés vers la transition écologique. Parmi les plus spectaculaires : une méga‑infrastructure de data‑center développée par Iliad, EDF et le fonds Infravia. 4 milliards d’euros pour « un des plus vastes centres de calcul d’Europe ». Dans la Drôme, la start‑up Sesterce décline ses ambitions : 1,5 milliard d’euros pour passer à la vitesse supérieure dans l’IA et le cloud. Ou encore Danone qui rapatrie 45 000 tonnes de production vers l’Hexagone pour 300 millions d’euros et 500 emplois d’ici 2028. Et cela, j’ai failli oublier… c’est pour les entreprises françaises. Oui, on investit ici, chez nous. Quelque chose dans cet air frais peut donner… un frisson.

Pourquoi cette édition de Choose France est un tournant

Dans un contexte où l’attractivité de la France trébuche, cette bascule vers un « Choose France pour soi‑même » est réjouissante. On ne parle plus seulement de séduire des fonds étrangers, mais de valoriser nos propres forces que sont nos entreprises, nos territoires, nos compétences. De plus, ce mouvement traduit une volonté de réindustrialisation, de relocalisation et de souveraineté économique, dans un monde où dépendance et fragilité se font de plus en plus sentir.

Attention aux défis, quand même

Certes, on sourit, mais pas sans logique. Derrière les chiffres et les flashs se posent certaines questions : quel rendu en termes d’emplois ? Quelle réalité derrière ces montants vertigineux ? Par exemple, un bilan récent montrait que chaque projet étranger créait en moyenne seulement 30 emplois en France, un chiffre modeste. Ensuite, concrétiser un tel plan suppose qu’on passe des annonces aux actes. Terrain, approbations, réformes. Rien ne changera sans un alignement robuste.

Une dose d’optimisme raisonné

Mais oui, on peut y croire et avec un brin de sourire. 30 milliards d’euros, c’est l’équivalent d’un budget de super‑héros… pour la France. Et cette fois, le héros c’est nos entreprises. On imagine déjà les PME et ETI repensant leurs chaînes, modernisant leurs usines, innovant dans des niches… tout en « choisissant la France ». Et pour chacun d’entre nous, c’est un signe que l’on croit à nouveau en ce que l’on est capable de faire ici — plutôt que de toujours regarder l’horizon.

« Bonjour chez vous, la France entre dans le jeu »

Allez, un dernier mot d’humour, la France met 30 milliards sur la table pour elle-même. Comme quand on invite ses invités au resto… et on paie la note. Sauf qu’ici, le dessert c’est la croissance, l’emploi, l’innovation. Oui, on applaudit. Oui, on reste vigilant. Et surtout : on espère que cette fois, ce n’est pas un coup de com’ mais un vrai shooting durable. Parce qu’au‑dessus de tout, quand les entreprises françaises investissent en France, la France a la tête, et le portefeuille, bien orientés.
Cérémonie de clôture Faites de l'international 2025
Dans le cadre du partenariat qui nous lie à la CCI Paris Ile-de-France, PME-ETI.fr vous tient informés en priorité des principaux évènements et réseaux qui peuvent vous permettre de booster votre croissance et de rencontrer des acteurs-clés de l’économie. Le 8 décembre, participez à la cérémonie de clôture de la 18e édition de Faites de l’International ! Tout au long de l’événement, des entreprises exposeront leur savoir-faire à l’international. La soirée sera marquée par 3 temps forts : une session de speed meeting entre entreprises et experts de l’international, la remise de 5 trophées MOCI et la partie débats réunissant plusieurs spécialistes de marque.

Programme

15h50 : Accueil des participants

16h00 – 17h00 : Rencontres experts « Parcours de réussite à l’export »

Faites connaissance avec les acteurs de l’international lors de cette cérémonie de clôture : entreprises, experts internationaux du public et du privé, institutionnels, sous format de pitchs et d’échanges de cartes de visites autour de tables thématiques :
  • Accompagnement au développement international
  • Financement à l’export
  • Information règlementaire
  • Recrutement à l’export et renforcement des compétences
  • Team France Export
  • Réseaux d’affaires
  • Formation au commerce international
  • Réseaux en Europe et opportunités

16h00 – 17h00 : Des entreprises exportatrices franciliennes s’exposent 

Découvrez des entrepreneurs qui ont osé l’international et échangez avec eux sur les recettes de leurs succès !

16h20 et 16h40 : 2 Ateliers thématiques

Participez à l’atelier sur le financement et/ou à l’atelier premiers pas à l’export

17h15 : Allocutions d’ouverture

  • Alexandra DUBLANCHE, Vice-Présidente de la Région Île-de-France
  • Marie-Christine OGHLY, Vice-Présidente CCI Paris Île-de-France en charge de l’international

17h30 : Palmarès des Trophées du MOCI

animé par Emmanuel SAINT-MARTIN, Président du MOCI. Remise de 4 trophées et d’un prix :
  • Trophée « Startup »
  • Trophée « PME  »
  • Trophée « ETI »
  • Trophée « Innovation »
  • Prix « Volontariat International en Entreprise »

18h45 : Panorama géopolitique – Retour sur un an de bouleversements de l’ordre mondial

animation par Fabrice LUNDY, Chroniqueur économique pour Les Echos Le Parisien Paris Match Médias
  • Isabelle JOB-BAZILLE, Directrice des études économiques, Groupe Crédit Agricole

19h00 : Table ronde « Performance des entreprises françaises à l’international »

  • Pierre MONGRUÉ, Directeur général adjoint en charge de l’international, CCI Paris Ile-de-France
  • Benoit TRIVULCE, Directeur général délégué, Business France
  • Géraldine LEMBLE, Directrice générale adjointe, MEDEF International
  • Alain BENTÉJAC, Président, La Fabrique de l’Exportation
  • Entreprise exportatrice

19h45 : Le grand témoin de « Faites de l’international »

  • Enrico LETTA, ancien Premier ministre de la République italienne, Président de l’Institut Jacques Delors

20h10 : Conclusion

  • Alexandra DUBLANCHE, Vice-Présidente de la Région Île-de-France
  • Dominique RESTINO, Président de la CCI Paris Île-de-France

20h20 : Tirage au sort

  • Un billet d’avion long courrier à gagner, offert par notre partenaire Air France !

20h30 – 21h45 : Cocktail de clôture

Plan d’accès

Lieu : Conseil Régional Île-de-France, 8 boulevard Victor Hugo, 93400 Saint Ouen-sur-Seine Métro : lignes 13 et 14 – arrêt Mairie de Saint-Ouen

Organisateurs et partenaires de l’évènement

’implanter en Afrique : éviter les écueils financiers et opérationnels
Lorsqu’une entreprise européenne décide de s’implanter en Afrique, elle fait généralement appel à des intermédiaires commerciaux pour naviguer dans un environnement complexe. Au-delà des impératifs de conformité (éviter toute relation avec des acteurs liés à des pratiques douteuses ou sous sanctions internationales), plusieurs écueils financiers et opérationnels peuvent sérieusement compromettre son succès. Par Jérémie Taïeb – Dirigeant de Tikva Partners, cabinet de conseil en stratégie sur l’Afrique

Structuration du financement et gestion des risques

Les entreprises françaises et européennes qui ont pour projet de s’implanter en Afrique sous-estiment souvent la nécessité d’une structuration financière adaptée aux spécificités africaines. Plusieurs points critiques doivent être anticipés : • Les taux d’intérêt des banques africaines peuvent dépasser 15-20 % en raison du risque perçu et des coûts de refinancement élevés. Une entreprise qui ne diversifie pas ses sources de financement risque de se retrouver en difficulté. Un importateur européen de matériel médical opérant en Afrique de l’Ouest a pu réduire son coût du crédit de moitié en combinant un financement bancaire local avec une garantie de la MIGA (Banque mondiale) et un prêt concessionnel d’une DFI (Development Finance Institution)
Directeur de TIKVA Partners, cabinet de conseil en stratégie sur l’Afrique
Directeur de TIKVA Partners, cabinet de conseil en stratégie sur l’Afrique
• Dans un marché où certaines monnaies comme le naira nigérian ou le cédi ghanéen sont sujettes à des dépréciations brutales, une facturation en euros ou en dollars sans couverture expose l’entreprise à des pertes importantes. Je me rappelle d’une société agroalimentaire européenne vendant en francs guinéens qui a vu sa marge brute chuter de 12 % en six mois à cause d’une dévaluation soudaine. La mise en place de comptes en devises locales couplée à des contrats de hedging aurait permis d’atténuer cet impact. • Il est courant d’attendre 90 à 180 jours pour être payé, ce qui peut asphyxier la trésorerie d’une PME européenne non préparée. L’assurance-crédit, le factoring et les mécanismes de trade finance (lettres de crédit confirmées, garanties bancaires) sont des solutions indispensables. Un fournisseur de pièces industrielles en Côte d’Ivoire a sécurisé 80 % de ses créances grâce à un partenariat avec une société d’assurance-crédit couvrant les risques d’impayés locaux.

Intermédiation commerciale : des risques d’opacité et d’inefficacité

Le recours à des intermédiaires est inévitable, mais mal encadré, il peut générer des inefficacités et des risques juridiques : • Un distributeur ou agent commercial qui représente plusieurs marques risque de privilégier celle qui lui offre la meilleure marge ou les meilleures incitations. Solution : un système de rémunération hybride combinant une commission fixe et des bonus liés à la performance réelle (ventes effectives, taux de recouvrement). • Certains intermédiaires gonflent artificiellement les prix ou captent une partie de la marge. Il est essentiel d’avoir une vision claire de la structure des coûts et des prix de marché. Une société européenne vendant du matériel agricole en RDC a découvert qu’un intermédiaire appliquait un surcoût de 40 % sur ses équipements, rendant son offre non compétitive. Une analyse approfondie des prix et un recours direct à des distributeurs agréés lui ont permis de regagner du terrain. • L’application stricte des normes comme le FCPA (Foreign Corrupt Practices Act) ou le UK Bribery Act est indispensable. Une entreprise espagnole du secteur énergétique a dû interrompre un projet en raison d’un soupçon de corruption impliquant un consultant local non audité. Une due diligence rigoureuse et la mise en place d’un programme de conformité auraient permis d’éviter cette situation.

Structuration juridique et gouvernance locale

Une implantation mal structurée juridiquement peut devenir un piège coûteux : • Faut-il créer une filiale, opter pour une joint-venture ou se contenter d’un bureau de représentation ? Un choix mal adapté peut générer des impôts excessifs, des restrictions de rapatriement de fonds ou des conflits avec des partenaires locaux. • Les délais judiciaires pour s’implanter en Afrique peuvent être longs, et certaines décisions locales biaisées. Une entreprise française dans l’industrie pharmaceutique a dû patienter quatre ans pour récupérer une créance devant une juridiction locale, alors qu’une clause d’arbitrage à la CCI de Paris aurait permis une résolution en un an • L’Afrique est marquée par des évolutions de régimes fréquentes (ex. coups d’État au Mali, Niger, Burkina Faso). Une entreprise qui ne prévoit pas de plans de contingence peut se retrouver paralysée. Il faut anticiper le risque politique c’est primordial en Afrique. L’anticiper ne signifie pas pour autant faire des ingérences politiques.

Gestion opérationnelle et logistique : un facteur sous-estimé

Les défis logistiques peuvent gravement affecter la compétitivité : • En Afrique de l’Ouest, le dédouanement peut prendre plusieurs semaines, avec des coûts cachés. Une entreprise allemande du secteur automobile a vu ses véhicules bloqués six mois au port de Lagos faute d’avoir anticipé les réglementations locales. Une meilleure planification douanière et l’utilisation de ports alternatifs (Togo, Ghana) auraient permis de contourner cet obstacle. • Les routes mal entretenues, les retards portuaires et les risques sécuritaires (vols, attaques) sont des menaces réelles. Exemple : un producteur de biens de consommation a réduit ses pertes de stock de 20 % en intégrant un système de tracking GPS pour ses camions de livraison au Nigeria. • Dans certaines zones, surtout au Sahel, la sécurité devient un enjeu stratégique. On peur réduire son exposition aux risques en optant pour une stratégie de “fly-in fly-out” pour ses employés, réduisant ainsi leur temps d’exposition dans des zones à risque élevé. S’implanter en Afrique ne doit pas se résumer à une vision opportuniste, il est indispensable de savoir s’entourer de personnes sérieuses et il ne faut pas investir uniquement en raison d’une bonne opportunité commercial au risque d’y laisser des plumes. Seule une approche structurée, intégrant une ingénierie financière adaptée, une gouvernance rigoureuse et une anticipation fine des risques, permet de transformer un potentiel en succès durable. L’Afrique est un marché à fort rendement, mais il ne pardonne pas l’impréparation. Ceux qui y réussissent sont ceux qui savent conjuguer patience, pragmatisme et maîtrise des risques.
INSCRIVEZ-VOUS À NOTRE NEWSLETTER
AUX DERNIÈRES NOUVELLES
×

Vous êtes dirigeant ou cadre ?
Vous avez une question ou besoin d'une information ?

Le respect de votre vie privée est notre priorité

L’accès au site implique l’utilisation de cookies mais celle-ci est subordonnée à votre consentement.