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STRATÉGIES

Bpifrance Entreprises 1 ! C’est le nom du fonds que vient de lancer notre banque publique d’investissement afin d’ouvrir le private equity au plus grand nombre de français. Ce fonds de 95 millions d’euros va permettre aux particuliers d’investir dans des start-up et PME familiales européennes non cotées à partir de 5.000 euros.

Par Serge de Cluny

Le private equity, habituellement destiné aux investisseurs institutionnels, se démocratise grâce à cette initiative de Bpifrance qui veut encourager l’investissement des français dans les entreprises non cotées. « Nous n’inventons pas un nouveau produit, mais nous le rendons accessible au-delà d’une minorité d’investisseurs avertis » explique Nicolas Dufourcq, directeur général de Bpifrance.

En effet, la somme de 5 000 € d’investissement minimum reste relativement modérée par rapport à celles habituellement requises dans le monde du capital investissement (private equity). L’avantage du fonds Bpifrance Entreprises 1 est qu’il propose aux personnes physiques des parts de capital de 1 500 entreprises (PME familiales, des start-up, etc…) déjà investies par 145 fonds privés dont Bpifrance est partenaire, qu’elle a financés depuis 2005 et dont l’effectif moyen est de moins de 200 personnes. « Le capital n’est pas garanti, mais le risque de l’investissement est distribué dans tous les secteurs, régions et territoires de l’économie française », précise Nicolas Dufourcq.

Cette volonté d’orienter l’épargne des francais vers l’économie réelle est récurrente et antérieure à la crise de Covid-19 et ce fonds commun de placement est en gestation depuis déjà plusieurs années. La valeur du fonds Bpifrance Entreprises 1 (95 millions d’euros) correspond à 50% du fonds dont l’autre moitié a été vendue en septembre à deux acquéreurs institutionnels. « Les éléments d’incertitude de la crise ont donc été intégrés dans ce prix », insiste Benjamin Paternot, qui dirige la direction fonds de Bpifrance.

Les particuliers disposent d’un an pour souscrire à ce fonds commun de placement dont la durée de vie est de six ans, prolongeable à sept. Au cas où l’investisseur décide de ne pas toucher de distribution sur les plus-values de cession pendant les cinq premières années, il se voit exonéré d’impôt sur les plus-values. Bpifrance estime de façon prudente un rendement annuel entre 5 et 7 % pour les investisseurs.

Le fonds Bpifrance Entreprises 1 sera commercialisé à travers une plateforme numérique, 123 IM, ainsi que par les réseaux traditionnels que sont les banques, assurances, conseiller en gestion de patrimoine, etc… Selon le succès commercial de ce premier Fonds Entreprises, la banque publique d’investissement prévoit de lancer une deuxième génération, l’année prochaine.


La prise de décision dans l’entreprise, qu’elle soit stratégique ou opérationnelle, par les leaders de l’organisation ou par les collaborateurs par rapport à leur zone de compétence, se veut fondée sur une analyse rigoureuse de la situation. Effectuées par des personnes formées, expertes de leur domaine et disposant de nombreuses informations, ces décisions doivent permettre la mise en place de stratégies et de plans d’actions efficaces afin d’atteindre les buts fixés. La qualité de la prise de décision est donc un facteur fondamental de la performance d’une entreprise.

Par Hervé Retailleau – dirigeant de CEMAFOR CONSEIL

Nous avons tendance à évaluer de manière trop optimiste les chances de succès des actions que nous entreprenons. En pleine crise du COVID19 les débats s’enchainent sur les plateaux TV, en Visio et par téléphone. Nous découvrons de multiples experts, tous plus experts les uns que les autres. Chacun y va de ses théories avec la certitude à chaque fois d’avoir le bon raisonnement, les bonnes solutions, bref il nous faut les écouter. Tous ces experts parfois autoproclamés surestiment leur capacité de contrôle des situations dans lesquelles nous nous trouvons, de manière plus générale, ils surévaluent leur capacité à maîtriser le planning de réalisation de leurs actions ou de leurs projets.

Le biais de sur confiance puisqu’il s’agit de cela touche particulièrement les personnes qui se disent expertes dans un domaine, parce qu’elles s’estiment meilleures que les autres experts dans un même domaine de compétences. Dans l’entreprise actuelle et face à un environnement qui s’est hyper complexifié dans les dernières décennies, chacun progressivement est devenu expert de la fonction qu’il occupe. Nous sommes donc tous potentiellement sous l’influence de ce biais. Les professionnels croient sincèrement qu’ils ont l’expertise, qu’ils agissent en experts et ressemblent à des experts. Vous aurez à combattre pour vous souvenir que vous êtes peut-être sous l’influence d’une illusion.

La bonne prise de décision, c’est difficile ; adopter et favoriser les bons comportements constitue également un défi d’ampleur, être efficace individuellement ne va pas de soi ! Nous ne pouvons pas traiter une multitude de données en parallèle sans que cela n’affecte notre efficacité, nous sommes sujets à une détérioration de nos capacités cognitives au fur et à mesure de l’utilisation de nos ressources. Le premier point fondamental réside dans nos capacités limitées. Nos capacités d’attention et de traitement de l’information sont limitées, nos ressources cognitives sont rapidement atteintes. Si nous cherchons à renforcer notre productivité en travaillant en parallèle sur plusieurs tâches, c’est le contraire qui se produit, nous perdons en efficacité !

Le 11 mai dernier la France sortait d’une période inédite qui a plongé un grand nombre d’entreprises dans une sorte de léthargie fonctionnelle. La fin du confinement interprétée trop souvent à tort comme une ligne d’arrivée a plutôt initié un nouveau départ avec toutes ses interrogations. Comment repartir du bon pied et faire en sorte qu’une année amputée de quelques semaines d’activités ne plombe pas trop le résultat de l’entreprise ? Comment est-ce que nos collaborateurs vont se comporter vis-à-vis de cette épidémie ?

Par Hervé Retailleau – dirigeant de CEMAFOR CONSEIL

Autant de questions que chaque chef d’entreprise, chaque manager de service ont à l’esprit depuis un peu plus de 3 mois. Regrouper les troupes est la première chose à faire avant de parler chiffre d’affaire ou indicateurs de performance. Cela passe par une modification de l’échelle du temps dans les structures en privilégiant des points managériaux plus rapprochés, en évitant de se projeter trop loin.

Du training individuel renforcé, des points journaliers, hebdomadaires voir mensuels pour suivre au plus près l’évolution des comportements dans vos structures. La période d’avant congés est maintenant derrière nous, il nous faut repartir du bon pied et se concentrer sur le dernier quadrimestre où il est important de relancer la machine, d’avancer pour rechercher de la performance de bien terminer l’année pour préparer 2021. Le meilleur moyen de se faire peur est de vouloir comparer l’année en cours avec l’année passée. Oublier ses indicateurs, rester plutôt concentrer sur ses équipes, sur les progrès qu’elles font même s’ils paraissent modestes.

Cette période post-confinement est synonyme d’inconfort, de stress voir peut-être choquante pour certains. Afin de luter efficacement contre ce sentiment d’inconfort, des solutions existent :

  • 1. Donner du sens, expliquer pourquoi l’échelle de temps n’est plus la même, pourquoi les process ne sont pas les mêmes, pourquoi les mesures sanitaires doivent être respectées même si elles sont contraignantes.
  • 2. Savoir définir des priorités, être à la fois focus et résilient
  • 3. Aider et accompagner ses collaborateurs avec la mise en place de training ou/et de coaching individuel.
  • 4. Manager sans doute plus qu’à l’habitude, être au plus près de vos équipes en apportant de la reconnaissance au quotidien.

En se focalisant sur l’humain, c’est 25 % de performance globale à aller chercher. Privilégier la qualité des heures travaillées à la quantité semble plus opportun pendant cette période si particulière. Le défi qui attend nombre d’entreprises pour repartir du bon pied est de pouvoir concevoir un environnement physique et psychologique et des pratiques qui génèrent structurellement de l’engagement et de l’efficacité chez les collaborateurs pour une meilleure performance globale et collective.

Aujourd’hui et sans doute encore plus qu’hier, la coopération est devenue un impératif absolu dans un monde de complexité ou aucun individu ne dispose du savoir ou des informations nécessaires pour avancer seul. Mais comme souvent, le savoir n’est pas suffisant et le clamer haut et fort dans l’entreprise ne l’est pas non plus. Les salariés d’une entreprise travailleront véritablement ensemble non parce que la direction le leur demande, mais parce qu’elle a créé les conditions pour que chacun soit incité à le faire en activant les bons facteurs d’influence du comportement.

Le plan de relance présenté jeudi 3 septembre par le Premier ministre Jean Castex fait la part belle aux TPE, PME et ETI en leur accordant 75% de la baisse des impôts de production estimée à 10 milliards d’euros par an. Le gouvernement confirme ainsi qu’il mise clairement sur les PME et ETI pour renforcer la compétitivité de l’économie française.

Par Franck Boccara

Le modèle du Mittelstand allemand sera-il atteint grâce à la crise du Covid-19 ? Il est encore trop tôt pour le dire mais le plan de relance annoncé par le premier ministre prend cette direction en privilégiant les PME et ETI par rapport aux grandes comptes. Il est notamment prévu de réduire de façon pérenne les impôts pesant sur les facteurs de production à hauteur de 10 milliards d’euros dès l’année prochaine. Ces impôts, qui sont payés par les entreprises même lorsqu’elles ne sont pas bénéficiaires, coûtent actuellement deux fois plus cher en France (3,2 % du PIB) que chez nos voisins européens.

Cette fiscalité, pointée du doigt par le patronat depuis de nombreuses années, se voit finalement allégée par ce plan de relance et va profiter à 42 % ETI, 32 % aux TPE-PME et 26 % aux grandes entreprises selon les calculs du gouvernement.
Parmi les différentes options dont le gouvernement disposait, il a opté pour une baisse de 50 % de la cotisation sur la CVAE (Valeur Ajoutée des Entreprises) pour un total de 7 milliards d’euros et pour une réduction de 50% également pour les taxes foncières. Parmi celles-ci, la CFE (Cotisation Foncière des Entreprises) sera verra réduite de 1,54 milliard d’euros et la TFPB (Taxe Foncière sur les Propriétés Bâties) de 1,75 milliard.

L’idée d’une nouvelle réduction de la C3S (contribution sociale de solidarité des sociétés) a été mise de côté toujours dans l’intérêt des PME et ETI puisqu’elle aurait profité principalement aux grandes entreprises dans la mesure où elle a été supprimée pour celles-ci sous le quinquennat précédent

Autre point important : la baisse de 10 milliards des impôts de production en 2021 sera davantage orientée vers l’industrie (37 % du gain) que vers le commerce (15 %) selon le gouvernement qui confirme ainsi la volonté du plan de relance de favoriser une réindustrialisation de la France et une incitation à une relocalisation dans les territoires.

L’entreprise contribue depuis toujours au maintien de la société civile en tant qu’acteur majeur de son fonctionnement : création d’activités, promotion sociale, accès aux services et produits de première nécessité et participation au système d’accompagnement social via les différentes cotisations. Aujourd’hui, le concept d’entreprise solidaire va bien plus loin avec une implication beaucoup plus active dans les défis sociétaux.

Par Jean-Michel pasquier – Fondateur et Président de KOEO

En effet, la période que nous traversons toutes et tous nous indique d’aller plus loin. Que ce soit en tant que citoyen-collaborateur ou citoyen-chef d’entreprise, une petite voix intérieure s’est installée depuis le printemps dernier en chacun de nous pour nous dire : et si nous allions plus loin tous ensemble pour résoudre les nombreux enjeux sociétaux qui s’annoncent ? Et si nous mettions fin à une certaine routine professionnelle et personnelle pour adopter de nouvelles habitudes dans nos engagements liés à l’intérêt général et assumer réellement notre rôle d’entreprise solidaire ? On le voit sur le terrain, la dynamique du bénévolat a été et reste incroyablement forte et enthousiasmante sur tous nos territoires avec cette double crise sanitaire et économique. Et au niveau de l’entreprise, des mesures « prémices », comme le don de RTT à des collaborateurs aidant, avaient déjà ouvert la voie depuis quelques années à une solidarité factuelle renforcée.

En parallèle, plusieurs autres signaux venant de la société civile peuvent également nous rassurer sur la réalité du cercle vertueux de l’entreprise solidaire depuis quelques années déjà : l’appétence de plus en plus exprimée par les jeunes diplômés vers des jobs riche de sens et pas forcément liés à la plus forte rémunération, leur défiance face aux entreprises qui ne respectent pas les règles les plus élémentaires en matière de protection de l’environnement. Mais aussi dans le champ législatif depuis 2014 la loi sur l’Economie Sociale et Solidaire, qui ouvre des opportunités aux projets axés sur des impacts sociétaux forts. Plus récemment, et avec la loi Pacte, nous avons eu les Entreprises à Mission, qui se doivent de respecter un certain nombre d’engagements vis à vis de leurs parties prenantes. Bref, c’est une évolution tangible qui s’installe autour de nous, et qui rejaillit d’ailleurs aussi auprès des acteurs publics que sont les collectivités locales, comme les communes par exemple, qui elles mêmes cherchent à (re)construire le bien commun local, via la création de services de proximité à forte valeur ajoutée sociétale : jardins/potagers communaux bio partagés, co-voiturage communal, tiers-lieux de quartier, la liste commence à être exemplaire sur nos territoires. On retrouve là la célébre théorie des colibris : c’est l’addition de chaque micro action locale qui nous permettra de changer peu à peu la donne par rapport aux nombreux nouveaux défis économiques et environnementaux !

Profitons donc de ce sursaut citoyen extra-ordinaire pour installer dans l’ADN de nos entreprises des possibilités conjointes d’engagement avec les acteurs associatifs de nos territoires : portons et relayons des offres de missions de bénévolat ou de mécénat de compétences à nos salariés, ouvrons nos portes à des structures de l’intérêt général local pour qu’elles viennent présenter leurs actions à nos collaborateurs, créons des partenariats inédits et riches en impacts sociétaux ! Comme pendant toutes les crises, de nouvelles voies sont à emprunter, notamment celle de la défense de l’intérêt général collectif qui est plus que jamais une priorité.

L’entreprise contribue depuis toujours au maintien de la société civile en tant qu’acteur majeur de son fonctionnement : création d’activités, promotion sociale, accès aux services et produits de première nécessité et participation au système d’accompagnement social via les différentes cotisations. Aujourd’hui, le concept d’entreprise solidaire va bien plus loin avec une implication beaucoup plus active dans les défis sociétaux.

Par Jean-Michel pasquier – Fondateur et Président de KOEO

En effet, la période que nous traversons toutes et tous nous indique d’aller plus loin. Que ce soit en tant que citoyen-collaborateur ou citoyen-chef d’entreprise, une petite voix intérieure s’est installée depuis le printemps dernier en chacun de nous pour nous dire : et si nous allions plus loin tous ensemble pour résoudre les nombreux enjeux sociétaux qui s’annoncent ? Et si nous mettions fin à une certaine routine professionnelle et personnelle pour adopter de nouvelles habitudes dans nos engagements liés à l’intérêt général et assumer réellement notre rôle d’entreprise solidaire ? On le voit sur le terrain, la dynamique du bénévolat a été et reste incroyablement forte et enthousiasmante sur tous nos territoires avec cette double crise sanitaire et économique. Et au niveau de l’entreprise, des mesures « prémices », comme le don de RTT à des collaborateurs aidant, avaient déjà ouvert la voie depuis quelques années à une solidarité factuelle renforcée.

En parallèle, plusieurs autres signaux venant de la société civile peuvent également nous rassurer sur la réalité du cercle vertueux de l’entreprise solidaire depuis quelques années déjà : l’appétence de plus en plus exprimée par les jeunes diplômés vers des jobs riche de sens et pas forcément liés à la plus forte rémunération, leur défiance face aux entreprises qui ne respectent pas les règles les plus élémentaires en matière de protection de l’environnement. Mais aussi dans le champ législatif depuis 2014 la loi sur l’Economie Sociale et Solidaire, qui ouvre des opportunités aux projets axés sur des impacts sociétaux forts. Plus récemment, et avec la loi Pacte, nous avons eu les Entreprises à Mission, qui se doivent de respecter un certain nombre d’engagements vis à vis de leurs parties prenantes. Bref, c’est une évolution tangible qui s’installe autour de nous, et qui rejaillit d’ailleurs aussi auprès des acteurs publics que sont les collectivités locales, comme les communes par exemple, qui elles mêmes cherchent à (re)construire le bien commun local, via la création de services de proximité à forte valeur ajoutée sociétale : jardins/potagers communaux bio partagés, co-voiturage communal, tiers-lieux de quartier, la liste commence à être exemplaire sur nos territoires. On retrouve là la célébre théorie des colibris : c’est l’addition de chaque micro action locale qui nous permettra de changer peu à peu la donne par rapport aux nombreux nouveaux défis économiques et environnementaux !

Profitons donc de ce sursaut citoyen extra-ordinaire pour installer dans l’ADN de nos entreprises des possibilités conjointes d’engagement avec les acteurs associatifs de nos territoires : portons et relayons des offres de missions de bénévolat ou de mécénat de compétences à nos salariés, ouvrons nos portes à des structures de l’intérêt général local pour qu’elles viennent présenter leurs actions à nos collaborateurs, créons des partenariats inédits et riches en impacts sociétaux ! Comme pendant toutes les crises, de nouvelles voies sont à emprunter, notamment celle de la défense de l’intérêt général collectif qui est plus que jamais une priorité.

Le rapport Notat-Sénard recommandait  que la «raison d’être» de l’entreprise soit clairement définie, à savoir ce qui la caractérise, comment elle produit, avec quelle philosophie et quelles responsabilités assumées. Avec la loi Pacte, reprise dudit rapport, les entreprises peuvent désormais se doter d’une raison d’être.

Par Bertrand Desmier, Expert associé Tennaxia

La crise que nous rencontrons actuellement touche la société dans son entièreté et rebat les cartes. Les prises de conscience individuelles et collectives amènent à se poser la question de l’utilité. Utilité des métiers, utilité des entreprises, utilité de chacun…raison d’être !

Quel rôle joue-t-on, quel impact a-t-on et quel sens poursuit-on ? Ainsi l’utilité sociale des entreprises est interrogée : les consommateurs souhaitent redonner du sens à leurs achats en privilégiant les entreprises responsables. Les salariés cherchent avant tout à donner un sens à leur mission et à travailler pour des entreprises entreprenant des démarches vertueuses ; finalement des entreprises contributives aux Objectifs de Développement Durable.

La notion de création de valeur à partager

Pourtant, la notion de raison d’être de l’entreprise n’est pas nouvelle. Peter Drucker observait déjà en 1973 que “la plus importante raison de frustration et d’échecs dans les entreprises provient d’une réflexion insuffisante de la raison d’être de l’entreprise, de sa mission”.  Ici, la raison d’être renvoyait à l’intention des créateurs d’entreprises, avec une notion induite, celle de la création de valeur.

En 2011 Michael E. Porter et Mark R. Kramer nous révélaient dans l’article « Creating Shared Value » paru dans la Harvard Business Review, que face à la crise, le salut des entreprises viendrait de leur capacité à créer de la valeur à partager avec les acteurs de son écosystème, ses parties prenantes prioritaires. La notion de création de valeur était jusqu’alors circonscrite à deux questions que le fondateur d’entreprise devait – impérativement – se poser : qu’est-ce que son entreprise va vraiment apporter à ses clients ? Qu’est-ce qui la distinguera de ses concurrents ?  Finalement, on était davantage dans le cadrage du positionnement de l’entreprise.

L’implication nécessaire du dirigeant de l’entreprise

La définition de la raison d’être ne doit en aucun cas se limiter à un exercice de communication. La raison d’être doit être incarnée par la direction de l’entreprise – le dirigeant d’entreprise garant de la raison d’être, dont il est, soit l’initiateur, soit le relayeur – intégrée dans la stratégie et mise en œuvre par chaque collaborateur. Elle est de nature à fédérer les équipes dans une nouvelle dynamique. Elle garantit du sens et une résilience qui devraient permettre à l’entreprise de naviguer plus sereinement entre incertitudes et risques…extra-financiers dûment identifiés.

En conclusion

(Re)définir sa raison d’être, c’est réviser le socle fondateur et le fil conducteur de l’entreprise, en y intégrant ses impacts sociaux et environnementaux, avec la mise en œuvre d’une politique RSE intégrée et pilotée. C’est le meilleur moyen de redonner du sens pour l’ensemble de ses équipes et d’exprimer la façon dont l’entreprise contribue au bien commun.

Alain Griset, est nommé ministre du nouveau gouvernement depuis le 6 juillet. Ce fils d’ouvrier et ancien taxi aura la responsabilité d’aider les PME à surmonter l’après Covid.

Par la rédaction

Alain Griset, président de l’U2P (Union des entreprises de proximité), se voit attribuer le portefeuille de ministre délégué aux Petites et Moyennes Entreprises auprès de Bruno Le Maire.

Le nouveau venu en politique a déjà évoqué sa “très grande émotion” devant ce “grand honneur” lundi soir au micro de l’AFP. En effet, c’est une consécration pour ce nordiste de 66 ans, fils d’un ouvrier métallurgiste qui a exercé le métier d’artisan-taxi de 1975 jusqu’à la fin 2016.

“La mission qui m’est confiée, c’est d’abord écouter toutes ces entreprises – il y a trois millions d’indépendants en France – et proposer au Premier ministre, au président, un certain nombre de pistes pour leur permettre dans un premier temps de passer cette crise qui s’annonce et au-delà regarder comment on peut accompagner leur développement”, a expliqué Alain Griset à l’AFP.

“Reconnaissance des indépendants”

Le nouveau ministre ressent sa nomination comme une “reconnaissance que le président veut par (son) intermédiaire adresser à l’ensemble des indépendants”, en appréciant leur “rôle essentiel sur les territoires”. Il aura pour premier chantier de continuer la mise au point du plan de relance, sur lequel il précise d’ailleurs avoir déjà commencé à travailler avec Bruno Le Maire.

Président de l’U2P depuis le janvier 2017, Alain Griset était auparavant à la tête de l’Assemblée permanente des chambres de métiers et d’artisanat ainsi que de l’Union nationale des taxis. Son implication dans la cause artisanale l’a confronté à beaucoup d’autres responsabilités, notamment celle de président du groupe de l’Artisanat au CESE. En parallèle, il a rempli de nombreux mandats consulaires dans la région des Hauts-de-France.

“L’économie de proximité, pleinement reconnue, fait son entrée au gouvernement” selon l’U2P qui voit dans la nomination de son président à ce poste une volonté de “l’économie de proximité, pleinement reconnue, fait son entrée au gouvernement”.

Réduire la facture d’énergie, particulièrement dans le contexte économique actuel, et améliorer la performance énergétique représentent des enjeux majeurs pour les entreprises. Voyons ensemble quelques points qui vous permettront de mieux cerner les défis à relever pour optimiser l’efficacité énergétique. 

Par Marie Odile Becker, Directrice du développement EnergiesDev

Le management de l’énergie est un levier d’actions important de lutte contre le changement climatique et la pollution de l’air; des aspects que les dirigeants et cadres de PME et ETI ont déjà pris en compte dans leur politique RSE . La sobriété énergétique, la réduction des couts énergétiques et le développement/consommation des énergies renouvelables sont 3 axes d’actions incontournables pour arriver à une performance énergétique optimale. Ils convient de souligner que des aides et subventions existent pour favoriser la mise en œuvre de ces actions.   

Comment la thématique de l’énergie est-elle souvent gérée dans nos entreprises ?

La gestion de l’énergie est un sujet transversal, souvent réparti dans différents services, les achats pour la partie négociation des contrats et des prix, la finance pour la partie taxes et vérifications des factures, la production ou la maintenance pour les autres aspects.  A cela se rajoute la gestion des subventions et autres CEE (certificat d’économie d’énergie) qui peut parfois rester en souffrance. Il peut aisément y avoir « un trou dans la raquette ».

L’optimisation du prix du MWh est souvent le sujet majeur auquel le dirigeant pense en premier pour optimiser les couts énergétiques. Ce sujet mérite des compléments importants.

Il faut savoir qu’une facture d’électricité ou de gaz comporte 3 parts plus ou moins équivalentes en termes de montants : le prix de fourniture (électron ou molécule de gaz), les taxes et les coûts d’acheminement de l’électricité.

Le prix 

Avoir en permanence les meilleurs prix d’achat d’énergie est complexe en raison d’une part de la loi de l’offre et de la demande, et d’autre part du caractère géopolitique influant directement le prix de l’énergie. Par ailleurs, la dérégulation des prix ont ouvert le marché à de nombreux acteurs. Les contrats se négocient en règle générale sur 2 à 3 ans et une anticipation du marché et des évènements est difficile. L’épidémie du Covid 19 ou les tensions géo politiques entre la Russie et les pays producteurs du Moyen Orient en sont des exemples majeurs récents. Les prévisions d’évolution sont particulièrement complexes. Il faudrait mettre en place une veille permanente pour optimiser les décisions au bon prix, au bon moment. Le recours à des courtiers peut être une solution pour avoir les meilleurs prix, mais attention car un courtier est rémunéré par les producteurs d’énergie et son indépendance est donc relative. A ce constat, se rajoute souvent la volonté de sécuriser partiellement les prix de l’électricité à moyen terme sur 10 à 20 ans par les dirigeants. La mise en œuvre de centrales photovoltaïque sur les sites des entreprises pour de l’autoconsommation en totalité ou partielle, avec ou non injection du surplus dans le réseau Enedis est une solution vertueuse pour sécuriser le coût sur la durée. La règlementation pour mettre en œuvre des centrales photovoltaïques est complexe en France et nécessite une analyse des différentes options juridiques et techniques.

Les taxes

La thématique des taxes est un sujet évolutif en raison du caractère budgétaire national. En effet par exemple en matière d’électricité, la fameuse CSPE (Contribution au Service Public de l’Electricité) (ex TICFE) est en principe applicable. Mais les cas d’exonération totale ou partielle doivent être étudiés au cas par cas. Après une étude des potentielles exemptions, un dossier complet de demande d’exemptions et de remboursement devra être fourni au service des douanes. Par la suite, il faudra que le service comptabilité vérifie bien entendu régulièrement l’application des exonérations.

Les coûts d’acheminement (via les réseaux de transport HT et le réseau de distribution MBT)  

Les coûts sont financés par le TURPE (Tarif d’Utilisation des Réseaux Publics d’Electricité). Il comprend les frais de gestion, les frais de comptage et les composantes de soutirage. Ces coûts sont souvent subis par les entreprises qui estiment qu’elles n’ont pas de levier d’actions pour les réduire. Ce sujet a par ailleurs fait l’objet d’un débat serré entre le gouvernement et les producteurs d’énergie solaire photovoltaïque pour l’autoconsommation. Un audit est souvent utile et rentable pour s’assurer de l’optimisation.

Enfin il est utile de rajouter le sujet des CEE (Certificat d’Economie d’Energie).  Les CEE ont fait beaucoup parler d’eux, parfois négativement en raison des fraudes notamment pour les particuliers.

Pourtant le mécanisme des CEE est vertueux lorsqu’il est bien utilisé et anticipé lors des investissements. Les CEE sont souvent présentés à tort comme des subventions par les producteurs d’énergie aux entreprises. C’est un raccourci de considérer les CEE comme une subvention car cela masque souvent une optimisation des prix de vente des CEE. N’oublions que les CEE se vendent sur un marché boursier appelé Emmy. Souvent les entreprises font confiance à leur fournisseur historique d’énergie en lui confiant la vente de leurs CEE. Le fait de ne pas faire jouer la concurrence entre énergéticiens ayant besoin de CEE complémentaires et énergéticiens ayant déjà leur quotas de CEE , est pénalisant pour les entreprises, car elles ne les vendent pas au meilleur prix.

Ces quelques exemples mettent en évidence que le métier de référent énergie est un vrai métier, nécessitant de nombreuses expertises. Il faut souligner que ce métier s’externalise aisément et surtout que les coûts des prestations externes s’amortissent aisément et que des aides et subventions existent pour accompagner les entreprises.

La transition énergétique est incontournable pour garder des parts de marché. En effet, face à la modification des habitudes de consommation et la nécessité de maitrise des coûts, s’engager dans la transition énergétique permet de mettre en avant la politique volontariste environnementale de l’entreprise. Dans le contexte actuel nul doute que ce sujet devient un atout indéniable pour les entreprises.

Depuis le début de la crise du coronavirus, les entreprises ayant les meilleures notations ESG* ont montré une plus forte résistance au choc économique et financier. Quelques semaines avant l’expansion de la pandémie, Bloomberg mettait déjà en avant la surperformance des fonds ESG. Une preuve empirique de la pertinence de la RSE ?

Par Bertrand Desmier – Expert Associé Tennaxia

La prise en compte des enjeux de développement durable serait donc une source de compétitivité et de durabilité et non un centre de coûts comme on a pu le penser, ou le simple creuset d’abondantes contraintes réglementaires.

Corrélation RSE et performance

Dès 2016, France Stratégie avait publié une étude intitulée “Responsabilité sociale des entreprises et compétitivité” et sous-titrée Évaluation et approche stratégique. Les rédacteurs affirmaient que la RSE est significativement corrélée avec la performance économique des entrepriseset de préciser que “on observe un écart de performance économique d’environ 13 % en moyenne entre les entreprises qui mettent en place des pratiques RSE et celles qui ne le font pas.

En août 2018 le Financial Times publiait les résultats d’une étude réalisée par Axioma. Ses conclusions ? Les sociétés qui affichent les meilleurs résultats en matière environnementale, sociale et de gouvernance ont également des performances financières plus élevées. Ce n’est pas la première étude qui va dans ce sens. L’an dernier, une analyse du Boston Consulting Group, portant sur plus de 300 des plus grandes sociétés pharmaceutiques, de biens de consommation, de pétrole et de gaz, et des entreprises technologiques, a constaté que les entreprises plus éthiques sont plus profitables.

Sustainable Brands ** avait répertorié la même année pas moins de 22 études prouvant le retour sur investissement de la mise en œuvre de politique RSE publiées au cours des dernières années

Transition écologique et transition vers la performance globale et durable

C’est dans ce contexte de RSE synonyme de performance que le ministère de la transition écologique et solidaire, Bpifrance et l’ADEME ont lancé le 5 juin le Plan d’accélération de la transition écologique des TPE et PME, avec 250 millions d’euros à la clé.

Au-delà de la seule transition écologique (au passage, les entreprises françaises ont augmenté leurs dépenses d’investissement ou d’étude dédié à la protection de l’environnement de 11% en 2018), on pourrait aussi évoquer la transition vers la performance globale des entreprises.

Une performance globale et durable, génératrice de création de valeur pour elle et ses parties prenantes. Autrement dit la mise en œuvre d’une Responsabilité Sociétale d’Entreprise (RSE) intégrée et donc pilotée, incarnée par TOP management de l’entreprise et appropriée et déployée par toutes les équipes. Son avènement appelle les entreprises à montrer concrètement comment elles s’inscrivent dans la Cité, répondant aux enjeux sociaux et sociétaux ; comment elles agissent pour préserver l’environnement. Il s’agit de démontrer la capacité de l’entreprise à s’inscrire dans la durée alors que se multiplient les changements climatiques, politiques, économiques, sociaux et communicationnels, à une échelle planétaire, à un rythme effréné. Un défi qui vaut aussi pour affronter les effets de la pandémie qui a paralysé notre économie.

(*) : Environnement Social Gouvernance

(**) : (https://go.sustainablebrands.com/resources-report-22-research-studies-proving-the-roi-of-sustainability)

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