Le géant americain a annoncé sa décision d’interdire la publicité pour les cryptomonnaies à partir de juin 2018. cette interdiction s’étendra également aux contenus associés et plus généralement aux produits financiers non régulés ou spéculatifs. Pas encourageant pour les investisseurs en monnaies digitales…. le bitcoin réagit à la baisse depuis plusieurs jours et s’échange ce matin a un peu plus de 6644 € (8161 $ ).
Par Franck Boccara
Cette décision fera date puisqu’elle interdit clairement de faire la promotion des options binaires et des produits liés, des crypto-devises et des contenus associés (y compris les ICO – ‘initial coin offerings’, plateformes d’échanges de ‘cryptos’, portefeuilles de devises numériques et conseils de trading) ainsi que d’autres produits financiers très spéculatifs, tels que les CFD (Contracts for Difference), opérations de change à report tacite.
Il faudra montrer patte blanche
Avant de pouvoir faire de la publicité sur AdWords, les sites proposants ces produits devront être certifiés par Google. Certaines conditions drastiques leur seront demandées pour accéder à cette fameuse certification qui sera disponible uniquement dans certains pays. Ces plateformes ou sites devront recevoir un agrément des autorités financières du ou des pays concernés, vérifier que leurs publicités soient conformes aux politiques AdWords, et se plier aux exigences légales en vigueur, notamment celles relatives aux produits financiers spéculatifs complexes.
Ces mêmes annonceurs pourront demander une certification auprès de Google dès que le formulaire d’application sera rendu disponible.
Contexte tendu pour les cryptomonnaies
Cette décision de Google emboite le pas à une politique similaire de Facebook datant du mois de janvier voulant prévenir des pratiques promotionnelles trompeuses ou illégales, mais elle s’inscrit surtout dans un cadre international plus que méfiant à l’égard des monnaies digitales.
Le G20, les 19 et 20 mars à Buenos Aires, sera le théatre de plusieurs débats à ce sujet. Le Japon, pourtant marché précurseur des « cryptos » va proposer une régulation des cryptos au G20 ayant pour but de lutter contre le blanchiment d’argent. Notons qu’il a été le premier pays à se doter d’un système de contrôle du trading de cryptomonnaies
la Financial Action Task Force (FATF) ou Groupe d’action financière (GAFI) qui a été crée pour lutter contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme, va également rendre ses conclusions au G20 et tenter d’apporter les solutions visant à lutter contre l’utilisation des cryptomonnaies pour le blanchiment.
Le Fonds Monétaire International (FMI) a pour sa part livré une analyse titrée ‘Répondre au Côté Sombre du Monde des Cryptos ». Il en appelle aux gouvernements, en plaidant pour une technologie de régulation et de supervision qui permettrait de lutter contre les activités criminelles liées aux crypto-monnaies dont l’anonymat si attractif pourrait les transformer rapidement en véhicule pour le blanchiment et le financement du terrorisme.
Le FMI prône une vaste coopération international face à ces risques. Il rejoint là -dessus le Japon, mais aussi les USA, dont plusieurs responsables du sous-comité des services financiers de la Chambre américaine des représentants ont ainsi affirmé leur volonté de réguler et de protéger les investisseurs.
Il reste cependant peu probable que les leaders financiers du G20 parviennent dans l’immédiat à s’accorder sur des règles spécifiques aux monnaies digitales et à les mettre en vigueur. Pour l’heure, les approches restent bien différentes selon les pays.
On terminera sur le ton de l’humour en citant l’élu Démocrate Brad Sherman à propos des cryptomonnaies : « Elles permettent à quelques dizaines d’hommes de mon quartier de s’asseoir en pyjama toute la journée en affirmant à leurs femmes qu’ils vont devenir millionnaires ».