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Marchés émergents : direction l’Europe de l’Est

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Fondamentaux macroéconomiques relativement solides, nearshoring, taux d’intérêt attractifs : il n’est pas nécessaire de regarder bien loin pour bénéficier du potentiel émergent. À l’instar de l’Asie et de l’Amérique latinela région émergente Europe, Moyen-Orient et Afrique (EMEA) abrite des opportunités intéressantes pour les investisseurs. Composée de territoires riches en matières premières, guidés par leur industrie agricole ou manufacturière, la région révèle des économies diversifiées. Elle se distingue cependant par les disparités fortes entre les différents pays qui la constituent.

S’intéresser aux particularités de chacun se révèle nécessaire pour identifier les marchés et les actifs prometteurs, et ce, en prenant en compte les risques associés. Alors que l’Europe de l’Est est au cœur de la crise ukrainienne, ses répercussions résonnent différemment selon les pays, et certains d’entre eux offrent aujourd’hui un potentiel de rendement intéressant, notamment pour les investisseurs obligataires en quête de diversification.

Europe de l’Est : le potentiel émergent à proximité

Plus d’un an après la première offensive russe en Ukraine, les multiples conséquences humanitaires, politiques et économiques qui en découlent sont toujours manifestes à l’échelle mondiale et ont à plus forte raison ébranlé les pays d’Europe de l’Est. Les tensions engendrées par le conflit et les sanctions infligées à la Russie par les pays occidentaux ont mené à une crise énergétique majeure, notamment en Europe, fortement dépendante des combustibles fossiles russes.

Cette crise énergétique couplée aux retombées de la pandémie de Covid-19 et aux politiques monétaires en résultant a ainsi mené le monde dans un nouvel environnement inflationniste tel que nous n’en avions pas connu depuis des décennies. Pour autant, certains pays d’Europe de l’Est, en amorçant un cycle de hausse des taux d’intérêt peu après la crise sanitaire, ont su dans une certaine mesure contenir cette hausse généralisée des prix, et ce, malgré la détérioration marquée de leurs relations commerciales avec la Russie. Cela leur a permis de disposer d’une plus grande marge de manœuvre que les pays développés dans la mise en œuvre de leur politique monétaire.

Ainsi, après avoir vu l’inflation atteindre des niveaux très élevés, certains pays, à l’image de la Hongrie, de la Pologne ou de la République tchèque, devraient faire partie des premiers à enclencher un cycle de baisse des taux, à partir de niveaux actuellement très attractifs.

En parallèle, les tensions provoquées par la crise ukrainienne ont incité certaines entreprises au sein de l’Union européenne à rechercher des solutions alternatives pour pallier les incertitudes liées aux chaînes d’approvisionnement, notamment en relocalisant une partie de leurs activités de production en Europe de l’Est, qui offre une main-d’œuvre qualifiée à un coût plus compétitif.

Dans ce nouvel ordre géopolitique, certains pays de la région, bénéficiant de cette dynamique et justifiant de fondamentaux plus solides, offrent des opportunités à long terme attractives, par exemple au sein des marchés obligataires hongrois et roumains. Compte tenu du contexte toujours incertain, une gestion active et flexible se montre cependant essentielle pour en tirer parti tout en en évitant les écueils.

Hongrie : un émetteur prometteur

Carmignac

Alors que la hausse des prix de l’énergie ralentit globalement, ses répercussions sur les prix des denrées alimentaires se révèlent considérables. La Hongrie a été plus particulièrement touchée par le phénomène, ayant enregistré en mars un taux d’inflation alimentaire record de 25,6% sur un an – plus de trois fois le taux de l’ensemble de l’Union européenne, dont la moyenne s’élevait à 8,3%1Cependant, la tendance à la baisse de l’inflation alimentaire mondiale devrait influencer le comportement de l’inflation hongroise, comme le confirment les chiffres en régression sur ces deux derniers mois.

Dans ses efforts pour contenir la progression de l’inflation, la Hongrie a ainsi débuté, bien avant la plupart des pays développés, un cycle de hausse des taux, et affiche depuis septembre 2022 un taux directeur s’élevant à 13%2.

En outre, la relative solidité de ses fondamentaux macro-économiques fait de la Hongrie un émetteur intéressant à long terme. La rigueur de sa politique budgétaire et le durcissement de cette dernière en 2022 pour parer à la dégradation de son déficit ont contribué à maintenir sa dette à un niveau peu élevé, minimisant ainsi son risque de défaut de paiement.

Enfin, la Hongrie cherche activement à s’améliorer sur les aspects environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG). Le pays s’est notamment engagé à honorer l’objectif européen de neutralité carbone, et prévoit de fermer sa dernière centrale à charbon dès 2025, tout en investissant dans les énergies renouvelables3.

Dans ce contexte, la Hongrie peut être un émetteur clé pour diversifier son portefeuille et permettre potentiellement de bénéficier de rendements attrayants :

  • La dette souveraine locale offre des taux d’intérêt réels très attractifs pour les investisseurs, qui pourraient également bénéficier de manière tactique d’une revalorisation de sa devise.

  • Les perspectives d’une récession économique à l’échelle mondiale pourraient également profiter à la dette souveraine externe hongroise, qui offrirait un potentiel de performance à long terme.

LE SAVIEZ-VOUS ?

Experts de la dette émergente depuis 2015, nous avons créé un Fonds dédié à cette classe d’actifs en 2017, Carmignac Portfolio EM Debt.

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La diversité de la Roumanie

Carmignac

Grâce à son économie diversifiée, ses différentes sources d’approvisionnement en gaz naturel et sa production d’énergies renouvelables, la Roumanie limite l’impact commercial direct de la guerre en Ukraine sur son territoire.

En effet, la Roumanie est la septième plus grande économie de l’Union européenne4, opérant au sein de secteurs clés tels que l’industrie manufacturière, l’agriculture, l’énergie, l’automobile ou les services. Le pays a pu compter sur ses propres ressources de charbon, de pétrole et de gaz, sa production d’énergies renouvelables, et se tourner vers d’autres fournisseurs lorsque le conflit russo-ukrainien a éclaté et que les sanctions vis-à-vis de la Russie se sont intensifiées.

La dégradation des relations commerciales entre les pays occidentaux et la Russie ont également renforcé le phénomène de nearshoring au profit de la Roumanie. Les incertitudes liées à la guerre et la hausse des coûts de production résultant de la crise énergétique ont ainsi conduit de nombreux pays frontaliers à externaliser certaines de leurs activités en Roumanie, où les coûts sont compétitifs et la main-d’œuvre, qualifiée.

Le retour global de l’inflation n’a pas épargné la Roumanie, qui a cependant su réagir rapidement pour tenter de la contrer. La Banque centrale roumaine a ainsi remonté ses taux d’intérêt directeurs jusqu’à atteindre 7% en janvier 20235. Son économie montre ainsi déjà des signes de ralentissement, plaidant en faveur d’une politique plus accommodante prochainement.

La relative stabilité politique du pays, sa dette publique maintenue à un niveau faible par rapport à son produit intérieur brut (PIB) et ses efforts pour renforcer sa réponse à l’aspect environnemental des critères ESG sont autant de facteurs contribuant à l’attractivité de la Roumanie, notamment sur sa dette souveraine externe.

LE SAVIEZ-VOUS ?

Nous avons développé un système propriétaire de notation ESG de la dette souveraine nous permettant d’évaluer les objectifs et tendances des pays émergents sur les aspects environnementaux, sociaux et de gouvernance. Notre modèle est fondé sur 12 critères en ligne avec les principes pour l’investissement responsable (UNPRI) et couvre plus de 70 pays émergents.

Au-delà de l’Europe de l’Est, certains pays d’Afrique peuvent également proposer des rendements attractifs au sein du spectre obligataire, à l’image du Bénin ou de la Côte d’Ivoire. Ces pays riches en matières premières investissent pour se développer et ainsi améliorer leurs fondamentaux macro-économiques.

Au travers de notre série d’articles dédiés aux marchés émergents, nous avons découvert le potentiel de cet univers, que ce soit en Asie, en Amérique latine ou au sein de la région Europe, Moyen-Orient et Afrique, à la fois sur les marchés d’actions et sur les marchés obligataires. Le monde émergent recèle d’opportunités mais il est nécessaire de disposer de la flexibilité permettant de les saisir, où qu’elles soient, tout en faisant preuve d’une grande sélectivité et d’une gestion active des risques : c’est ce qui caractérise l’approche Carmignac.

1Eurostat, 19/04/2023.
2Magyar Nemzeti Bank, Base rate history.
3« La Hongrie prévoit sa sortie du charbon d’ici à 2025 », Euractiv : https://www.euractiv.fr/section/energie/news/hungary-brings-coal-exit-forward-by-five-years-to-2025/
4Fonds monétaire international, 2021.
5Banca Națională a României, https://www.bnr.ro/Monetary-Policy–3318-Mobile.aspx.

COMMUNICATION PUBLICITAIRE. Veuillez vous référer au KID et au prospectus avant de prendre toute décision finale d’investissement.

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Accord Europe‑États‑Unis : un compromis évite la guerre commerciale
Le 27 juillet 2025, l’Union européenne et les États‑Unis ont signé un accord majeur visant à réduire les tensions commerciales imminentes. L’administration américaine a abandonné son projet de tarif global à 30 % contre l’Europe pour le remplacer par une taxe standard de 15 % sur la majorité des biens européens exportés. Cet accord Europe‑États‑Unis vient à la suite de plusieurs mois de négociations tendues entre le président américain Donald Trump et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen. Par Serge de Cluny Ce dispositif comporte plusieurs exceptions notables. Certains secteurs jugés stratégiques bénéficient d’un régime « zéro‑tarif » réciproque : c’est le cas notamment des pièces aéronautiques, des produits pharmaceutiques génériques, des équipements pour semi‑conducteurs, de certaines matières premières agricoles. Par contre, le tarif de 50 % sur l’acier et l’aluminium reste en vigueur, même s’il sera remplacé par un système de quotas dans les mois à venir. Globalement, cet accord Europe‑États‑Unis protège certains pans de l’économie européenne tout en maintenant une pression tarifaire modérée sur les autres secteurs. Il pacifie la relation transatlantique sans céder totalement aux exigences américaines.

L’automobile européenne : le secteur le plus fragilisé

En imposant un tarif de 15 % sur les véhicules européens, l’accord réduit certes le risque de sanction, mais il constitue tout de même une hausse significative par rapport à l’ancien taux moyen de 4,8 % européen. Pour les constructeurs comme Mercedes‑Benz, BMW ou Stellantis, l’impact est double : des marges réduites et une perte de compétitivité face aux producteurs nord américains ou mexicains. De plus, l’incertitude juridique et économique plane toujours chez les fabricants dépendants des exportations transatlantiques. À l’inverse, les groupes européens qui ont implanté des usines aux États‑Unis, comme BMW en Caroline du Sud ou Stellantis, sont mieux armés pour compenser ces effets et demeurent compétitifs sur le marché américain.

L’aéronautique et la pharmacie : des gagnants de l’ombre

Le secteur aéronautique bénéficie d’une exemption totale de tarifs, ce qui représente un avantage considérable pour Airbus et ses fournisseurs européens. Cette clause protège une industrie fortement intégrée transatlantique et positionne Airbus comme un acteur privilégié pour capter des parts de marché aux États‑Unis. De même, les médicaments génériques et certains équipements pharmaceutiques sont exclus des droits de douane, une mesure qui favorise les exportateurs européens en stabilisant leur position internationale concurrentielle face aux acteurs américains.

L’industrie du luxe et les biens de consommation : frémissement perceptible

Si certains produits de luxe échappent à la taxation, l’ensemble des biens de consommation comme les voitures haut de gamme, les cosmétiques, les alcool raffinés (cognacs, whiskies européens) restent soumis à la taxe de 15 %. Cette situation pèse sur la compétitivité des marques françaises et italiennes, même si certaines boissons alcoolisées bénéficient d’exceptions spécifiques.

Les semi‑conducteurs et les technologies stratégiques : un terrain glissant

Les équipements de production de semi‑conducteurs et certaines technologies avancées sont exemptés de droits – une bonne nouvelle pour des acteurs comme ASML. Cependant, les phases d’investigation américaine, notamment sous la section 232, et les mesures de représailles européennes via l’« anti-coercition instrument » créent un niveau d’incertitude persistant. Les entreprises de technologies doivent donc continuer à surveiller l’évolution des règlementations.

Conséquences pour les PME et ETI françaises : entre vigilance et opportunités

Pour les exportateurs transatlantiques, cet accord Europe‑États‑Unis impose une vigilance renforcée sur les produits exportés : les entreprises concernées doivent clarifier si leur offre est concernée par les exemptions ou non. Les PME du secteur industriel, automobile, pharmaceutique ou aéronautique doivent réévaluer leur coût de revient à l’export, ajuster leur plan tarifaire ou songer à localiser une partie de leur chaîne dans la zone américaine. À l’inverse, les PME dans des secteurs exemptés peuvent profiter d’une opportunité stratégique de visibilité sur le marché US sans coût supplémentaire. Ce cadre favorise également les projets de partenariat industriel ou d’investissement transatlantiques, notamment dans l’aéronautique ou les équipements d’énergie et semiconducteurs.

Impact global : stabilité retrouvée, perspectives à moyen terme

En réduisant la menace d’un conflit commercial majeur, l’accord stabilise les marchés. L’annonce a entraîné une légère hausse des principaux indices européens et un renforcement de l’euro face au dollar . Toutefois, certains secteurs comme l’automobile restent exposés et l’équilibre du pacte repose sur des engagements économiques massifs : notamment 750 Md en achats d’énergie et 600 Md en investissement européen aux États‑Unis . Par ailleurs, la désignation de certains secteurs comme exemptés reste évolutive : plusieurs domaines comme les spiritueux, la pharmacie de marque ou certaines matières premières font encore l’objet de négociations.

Un tournant mesuré mais porteur de défis

Cet accord du 27 juillet 2025 amorce une réorientation profonde des échanges transatlantiques. Pour les PME et ETI françaises, il représente à la fois des risques à anticiper dans les secteurs soumis à une taxation, et des opportunités de visibilité inédite dans les segments exemptés. Au-delà de l’exonération tarifaire, il s’agit maintenant d’aborder ce nouveau contexte avec stratégie, en adaptant ses modèles export, en envisageant des implantations locales ou des alliances technologiques avec des partenaires européens ou américains.  
Anticipation de crise : un levier stratégique indispensable pour les PME-ETI
L’anticipation de la crise est souvent perçue comme une simple mesure de protection, visant à éviter les impacts financiers, humains ou réputationnels d’un événement imprévu. Pourtant elle offre bien plus que cela; une stratégie bien pensée et des exercices de simulation peuvent non seulement protéger l’entreprise, mais aussi constituer un puissant levier stratégique, renforçant la compétitivité, la résilience et la confiance. Par Christel Bertrand – consultante indépendante en communication de crise

Renforcer la confiance des parties prenantes

L’une des conséquences indirectes d’une préparation efficace à la crise est le renforcement de la confiance des clients, des partenaires, des investisseurs et des employés. Lorsqu’une crise survient, la manière dont l’entreprise réagit est déterminante pour conserver et renforcer cette confiance. En anticipant la crise, une entreprise envoie un message fort : elle est préparée, elle prend ses responsabilités, et elle est capable de faire face aux imprévus. Ce message résonne fortement auprès de toutes les parties prenantes. Pour les clients, la transparence est cruciale en temps de crise. Lorsqu’une entreprise est préparée, elle est capable de communiquer rapidement et efficacement, de rassurer sur les mesures prises, et de démontrer que la situation est sous contrôle. Les consommateurs sont plus enclins à acheter des produits d’une entreprise qui gère une crise de manière transparente et responsable. Les partenaires commerciaux et les fournisseurs ont besoin de savoir que l’entreprise avec laquelle ils collaborent est stable et capable de surmonter les épreuves sans que cela n’affecte leur propre activité. Une entreprise qui anticipe les crises est capable de minimiser les interruptions dans la chaîne d’approvisionnement et de donner des garanties sur la continuité de ses activités. Les investisseurs sont particulièrement sensibles à la capacité de l’entreprise à gérer les risques. Une entreprise qui dispose d’un plan de gestion de crise montre qu’elle prend au sérieux la préservation de sa valeur. Cela est particulièrement important pour les entreprises cotées en bourse, où la perception d’une crise non maîtrisée peut entraîner une chute significative du cours des actions. Les employés constituent souvent les premiers ambassadeurs de l’entreprise. Une crise mal gérée peut affecter la motivation, l’engagement et la productivité des équipes. En anticipant les crises, l’entreprise démontre qu’elle se soucie de la sécurité et du bien-être de ses employés, ce qui renforce leur sentiment de sécurité et d’appartenance. Cela a pour effet d’augmenter l’engagement des employés et de réduire le turnover. Les autorités et régulateurs attendent des entreprises qu’elles respectent les règles et qu’elles gèrent de manière responsable les crises susceptibles d’affecter la société ou l’environnement. En anticipant les crises, l’entreprise montre qu’elle est proactive, respecte les normes, et prend des mesures pour éviter des conséquences plus graves. Cela peut également faciliter les relations avec les autorités, notamment lorsqu’il s’agit de demander des licences, des autorisations ou de négocier des sanctions. Aujourd’hui, les consommateurs n’hésitent plus à appeler au boycott d’une entreprise sur les réseaux sociaux si elle gère mal une crise. À l’inverse, une gestion transparente et efficace améliore la perception de l’entreprise, démontrant sa capacité à surmonter les défis. Cela peut se traduire par une fidélisation accrue des clients et une plus grande attractivité pour les investisseurs.

Créer une culture de résilience

Une entreprise qui anticipe les crises développe une culture interne résiliente. Cela passe par la formation des équipes, la création de scénarios de crise, et des exercices réguliers. Cette approche proactive permet à l’organisation de mieux gérer l’imprévu et de ne pas être prise de court lors de situations de stress intense. La préparation à la crise sensibilise les équipes. Toutes les entreprises, quel que soit leur taille, on intérêt à s’entraîner.

Accélérer la prise de décision

Lorsqu’une entreprise est bien préparée, elle est capable de prendre des décisions plus rapidement et plus efficacement pendant une crise. Une anticipation de la crise implique une identification claire des rôles, des responsabilités et des processus décisionnels. Cela permet de limiter les hésitations et d’éviter les erreurs dans des moments critiques. Une étude du BCI (Business Continuity Institute) a révélé que les entreprises ayant mis en place un plan de gestion de crise prenaient des décisions 25 % plus rapidement que celles sans plan. Cela peut faire la différence entre contenir une crise en interne ou laisser la situation s’aggraver et devenir publique.

Optimiser les ressources et réduire les coûts à long terme

Un autre avantage souvent négligé est l’optimisation des ressources et la réduction des coûts. Une entreprise qui investit dans l’anticipation de la crise est capable de réduire les coûts liés à une mauvaise gestion de la crise. Les entreprises ayant déjà un plan en place économisent non seulement sur le temps de réponse, mais aussi sur les coûts financiers (avocats, communication de crise, perte de chiffre d’affaires). Les entreprises sans plan de gestion de crise voient leurs coûts opérationnels augmenter de 10 à 15 % en moyenne lors d’une crise, en raison de la perte d’opportunités et des frais supplémentaires pour restaurer leur image.

Améliorer la compétitivité et gagner en part de marché

L’anticipation de crise ne se limite pas à la protection contre les conséquences négatives d’un événement imprévu ; elle peut aussi devenir un avantage compétitif majeur. En montrant aux clients, aux partenaires et aux investisseurs que l’entreprise est capable de faire face à l’adversité, elle peut se positionner en tant qu’acteur fiable et responsable sur le marché. De plus, une réaction rapide et efficace à une crise peut permettre de se démarquer des concurrents moins préparés, voire de prendre l’avantage sur eux. Lorsqu’une crise survient, toutes les entreprises d’un même secteur sont potentiellement impactées, mais celles qui sont mieux préparées sont capables de réagir plus rapidement, de minimiser les perturbations et de reprendre leurs opérations plus vite. Cela permet de prendre l’avantage sur les concurrents moins bien préparés et de capter leurs parts de marché pendant qu’ils sont encore en difficulté.

Une opportunité de différenciation sur le marché

L’anticipation de crise peut être utilisée comme un argument de différenciation vis-à-vis des concurrents. Communiquer sur le fait qu’une entreprise est prête à faire face à l’imprévu renforce la perception de fiabilité. Cela peut aussi être un argument de vente pour convaincre les clients et partenaires qu’ils peuvent compter sur une gestion stable en toutes circonstances. Certaines entreprises mettent en avant leur préparation aux crises comme argument commercial. Le géant du e-commerce Amazon, par exemple, est connu pour ses tests de résilience en logistique et en gestion des stocks. Cette stratégie a permis à Amazon de gérer les pics d’activité pendant la pandémie de Covid-19, attirant encore plus de clients et consolidant sa position de leader.

Encourager l’innovation dans la gestion des risques

L’anticipation des crises pousse également les entreprises à innover. Les simulations de crise, les nouveaux outils de surveillance et les technologies de gestion des risques sont autant de domaines où les entreprises peuvent investir pour mieux anticiper les menaces. Cela permet non seulement d’améliorer la gestion de crise, mais aussi d’optimiser d’autres aspects de l’entreprise. De plus en plus d’entreprises adoptent des technologies de surveillance des réseaux sociaux pour anticiper une crise réputationnelle. Les entreprises utilisent aujourd’hui des outils d’analyse de données pour identifier les signaux faibles d’une crise avant qu’elle ne devienne incontrôlable. L’anticipation de la crise va bien au-delà de la protection immédiate de l’entreprise. Elle devient un véritable levier stratégique, qui renforce la résilience, améliore la prise de décision, optimise les ressources, et permet même de gagner en compétitivité. Pour les ETI, investir dans la préparation à la crise est non seulement une mesure préventive, mais aussi un moyen de se positionner comme une entreprise fiable, innovante et tournée vers l’avenir.  
Arrêts de travail : le plan de bataille du gouvernement et les conséquences sur les PME et ETI
Le gouvernement a récemment annoncé son intention de mettre en place un plan de bataille pour lutter contre la dérive des arrêts de travail dans les secteurs public et privé. Cette initiative vise à rééquilibrer le système d’indemnisation des arrêts maladie et à favoriser la soutenabilité du budget de la Sécurité sociale. Mais quelles seront les conséquences de ce plan sur les PME et les ETI françaises ? Un contexte d’absentéisme croissant L’absentéisme au travail a connu une augmentation significative ces dernières années en France. Selon des données de WTW, l’absentéisme a augmenté de 35,4 % depuis 2019, atteignant 5,3 % en 2022. Les indemnités journalières versées par la Sécurité sociale pour les arrêts de travail ont également augmenté de près de 8 % entre 2021 et 2022, pour atteindre 15 milliards d’euros. Cette tendance touche désormais des secteurs variés comme les services, l’ingénierie informatique, la finance et l’assurance. Les troubles psychologiques génèrent même plus d’arrêts maladie que les troubles musculo-squelettiques. Objectifs du plan de bataille Le ministre de la Santé, Aurélien Rousseau, a annoncé vouloir renforcer les contrôles des arrêts de travail pour rééquilibrer le système d’indemnisation et favoriser la soutenabilité du budget de la Sécurité sociale. L’objectif est de responsabiliser les patients, les entreprises et les médecins pour contenir les dépenses liées aux arrêts de travail. Ce plan s’inscrit dans une démarche plus large de gestion des coûts de la Sécurité sociale et de promotion d’une meilleure santé au travail. Conséquences pour les PME et ETI Pour les PME et ETI françaises, ce plan de bataille pourrait avoir plusieurs conséquences. D’abord, un renforcement des contrôles des arrêts de travail pourrait entraîner une réduction du nombre d’arrêts maladie indemnisés, ou du moins une plus grande rigueur dans l’attribution de ces indemnités. Cela pourrait inciter les entreprises à renforcer leur gestion des ressources humaines et à mettre en place des politiques de prévention de l’absentéisme. Les PME et ETI pourraient également devoir adapter leurs pratiques de gestion des absences pour mieux répondre aux exigences de contrôle renforcé. Cela pourrait inclure une meilleure documentation des absences, une communication plus étroite avec les médecins et les salariés en arrêt, ainsi qu’une mise en place de mesures pour favoriser le retour au travail des salariés en arrêt maladie. Par ailleurs, le plan de bataille pourrait avoir des impacts sur la gestion des coûts pour les entreprises. Une réduction des indemnités journalières versées ou une plus grande sélectivité dans l’attribution de ces indemnités pourrait réduire les coûts directs liés aux absences pour les entreprises. Cependant, les entreprises devront également investir dans des mesures de prévention et de gestion de l’absentéisme, ce qui pourrait représenter des coûts supplémentaires. L'absentéisme enjeu quotidien au travail | NOVATIVE Enjeux de santé et de productivité Au-delà des aspects financiers, le plan de bataille soulève des enjeux de santé et de productivité pour les PME et ETI. Une gestion plus stricte des arrêts de travail pourrait inciter les entreprises à mettre en place des mesures pour améliorer la santé au travail et prévenir les absences. Cela pourrait inclure des programmes de prévention du stress, des actions pour améliorer les conditions de travail, et une meilleure prise en charge des salariés en difficulté. Cependant, un contrôle accru des arrêts de travail pourrait également soulever des questions sur la qualité de la relation entre les employeurs et les salariés. Les entreprises devront trouver un équilibre entre le respect des règles et la prise en compte des besoins de santé de leurs salariés. Perspectives et défis pour les PME et ETI Les PME et ETI devront naviguer dans ce nouveau paysage pour maintenir un équilibre entre le respect des règles et la prise en compte des besoins de leurs salariés. Cela nécessitera une adaptation de leurs pratiques de gestion des ressources humaines et une prise en compte des enjeux de santé et de productivité. Les entreprises qui réussissent à mettre en place des mesures efficaces de prévention de l’absentéisme et de gestion des arrêts de travail pourraient bénéficier d’une meilleure productivité et d’une réduction des coûts liés aux absences. Cependant, celles qui ne s’adaptent pas suffisamment pourraient faire face à des défis en termes de gestion des ressources humaines et de maintien de la motivation
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