Selon l’ANDRH, 40% des salariés français seraient aujourd’hui en télétravail, soit près de 8 millions de collaborateurs. Oui mais voilà, la crise nous a précipités dans un tourbillon sans précédent, et 75% d’entre nous découvrent pour la première fois les joies ou les peines de cette alternative au travail présentiel, contraints et forcés par leur organisation … et sans forcément en avoir le mode d’emploi !
Par Béatrice Hervieu, Conseil en Organisation, Management et Communication
Si d’ordinaire le
télétravail présente une excellente option pour continuer de
produire tout en conciliant sa vie privée et sa vie professionnelle,
la situation actuelle a en effet contraint nombre d’entreprises à
mettre en place cette mesure de façon permanente et intégrale et à
l’imposer à leurs salariés dans des conditions pas toujours très
favorables.
Un
télétravail imposé …
A toute chose, malheur
est bon. Et le bon côté du télétravail contraint, c’est qu’il
a permis à beaucoup d’entreprises ou de salariés encore réticents
de se rendre compte que sa mise en place était tout à fait
possible. Mieux, certains salariés réalisent qu’ils sont encore
plus productifs !
Alors certes, là non
plus, tout le monde n’est pas logé à la même enseigne. Exercer
en télétravail avec son conjoint et ses enfants dans un petit
appartement, ça n’est pas idéal.
… Un
télétravail désormais plébiscité !
Mais force est de constater que 60% des salariés souhaitent prolonger l’expérience du télétravail et l’envisagent comme une solution d’évolution et de qualité de vie au travail.
Une bonne nouvelle pour
les organisations tout aussi demandeuses, après avoir réalisé, au
travers de cette crise, qu’elles étaient susceptibles d’être
confrontées à de nouvelles épreuves.
Télétravail :
les bonnes questions à se poser, La Check List
Une prise de conscience
qui amène ces mêmes entreprises, d’abord avec l’expérience de
la grève de décembre-janvier puis de ce premier mois intégral de
télétravail particulièrement productif, à reconsidérer
l’organisation du travail en se posant les questions suivantes :
-
Comment maintenir l’activité ? Des mesures telles qu’un
plan de continuité ont-elles été mises en place par exemple ?
- Comment manager et
occuper les salariés à distance ? Les managers ont-ils
été préparés avant la crise ou briefés depuis ?
- Comment piloter le
capital humain et les risques psycho-sociaux ? Les Ressources
Humaines ont-elles établi des liens avec les équipes et se
sont-elles assuré de la capacité à interagir avec les salariés
hors site ?
- Comment doit-on
préparer le retour sur site ? Etat des lieux et évaluation
des risques par la sécurité, le CHSCT et cellule de crise sont-ils
régulièrement faits auprès du CODIR ?
- Comment préparer
les managers et les équipes à s’adapter à ces nouvelles façons
d’exercer leur métier ? Plan de de formation, politique et
règles sur le télétravail ont-ils été prévus chaque année
?
Autant de points et d’étapes nécessaires à aborder tant avec les cadres dirigeants, les représentants du personnel que les salariés eux-mêmes pour construire, pas à pas, une politique de gestion de crise en transparence et en confiance avec l’ensemble des parties prenantes de l’entreprise.