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Accord Europe‑États‑Unis : un compromis évite la guerre commerciale

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Accord Europe‑États‑Unis : un compromis évite la guerre commerciale

Le 27 juillet 2025, l’Union européenne et les États‑Unis ont signé un accord majeur visant à réduire les tensions commerciales imminentes. L’administration américaine a abandonné son projet de tarif global à 30 % contre l’Europe pour le remplacer par une taxe standard de 15 % sur la majorité des biens européens exportés. Cet accord Europe‑États‑Unis vient à la suite de plusieurs mois de négociations tendues entre le président américain Donald Trump et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen.

Par Serge de Cluny

Ce dispositif comporte plusieurs exceptions notables. Certains secteurs jugés stratégiques bénéficient d’un régime « zéro‑tarif » réciproque : c’est le cas notamment des pièces aéronautiques, des produits pharmaceutiques génériques, des équipements pour semi‑conducteurs, de certaines matières premières agricoles. Par contre, le tarif de 50 % sur l’acier et l’aluminium reste en vigueur, même s’il sera remplacé par un système de quotas dans les mois à venir.

Globalement, cet accord Europe‑États‑Unis protège certains pans de l’économie européenne tout en maintenant une pression tarifaire modérée sur les autres secteurs. Il pacifie la relation transatlantique sans céder totalement aux exigences américaines.

L’automobile européenne : le secteur le plus fragilisé

En imposant un tarif de 15 % sur les véhicules européens, l’accord réduit certes le risque de sanction, mais il constitue tout de même une hausse significative par rapport à l’ancien taux moyen de 4,8 % européen. Pour les constructeurs comme Mercedes‑Benz, BMW ou Stellantis, l’impact est double : des marges réduites et une perte de compétitivité face aux producteurs nord américains ou mexicains. De plus, l’incertitude juridique et économique plane toujours chez les fabricants dépendants des exportations transatlantiques.

À l’inverse, les groupes européens qui ont implanté des usines aux États‑Unis, comme BMW en Caroline du Sud ou Stellantis, sont mieux armés pour compenser ces effets et demeurent compétitifs sur le marché américain.

L’aéronautique et la pharmacie : des gagnants de l’ombre

Le secteur aéronautique bénéficie d’une exemption totale de tarifs, ce qui représente un avantage considérable pour Airbus et ses fournisseurs européens. Cette clause protège une industrie fortement intégrée transatlantique et positionne Airbus comme un acteur privilégié pour capter des parts de marché aux États‑Unis.

De même, les médicaments génériques et certains équipements pharmaceutiques sont exclus des droits de douane, une mesure qui favorise les exportateurs européens en stabilisant leur position internationale concurrentielle face aux acteurs américains.

L’industrie du luxe et les biens de consommation : frémissement perceptible

Si certains produits de luxe échappent à la taxation, l’ensemble des biens de consommation comme les voitures haut de gamme, les cosmétiques, les alcool raffinés (cognacs, whiskies européens) restent soumis à la taxe de 15 %. Cette situation pèse sur la compétitivité des marques françaises et italiennes, même si certaines boissons alcoolisées bénéficient d’exceptions spécifiques.

Les semi‑conducteurs et les technologies stratégiques : un terrain glissant

Les équipements de production de semi‑conducteurs et certaines technologies avancées sont exemptés de droits – une bonne nouvelle pour des acteurs comme ASML. Cependant, les phases d’investigation américaine, notamment sous la section 232, et les mesures de représailles européennes via l’« anti-coercition instrument » créent un niveau d’incertitude persistant. Les entreprises de technologies doivent donc continuer à surveiller l’évolution des règlementations.

Conséquences pour les PME et ETI françaises : entre vigilance et opportunités

Pour les exportateurs transatlantiques, cet accord Europe‑États‑Unis impose une vigilance renforcée sur les produits exportés : les entreprises concernées doivent clarifier si leur offre est concernée par les exemptions ou non. Les PME du secteur industriel, automobile, pharmaceutique ou aéronautique doivent réévaluer leur coût de revient à l’export, ajuster leur plan tarifaire ou songer à localiser une partie de leur chaîne dans la zone américaine.

À l’inverse, les PME dans des secteurs exemptés peuvent profiter d’une opportunité stratégique de visibilité sur le marché US sans coût supplémentaire. Ce cadre favorise également les projets de partenariat industriel ou d’investissement transatlantiques, notamment dans l’aéronautique ou les équipements d’énergie et semiconducteurs.

Impact global : stabilité retrouvée, perspectives à moyen terme

En réduisant la menace d’un conflit commercial majeur, l’accord stabilise les marchés. L’annonce a entraîné une légère hausse des principaux indices européens et un renforcement de l’euro face au dollar . Toutefois, certains secteurs comme l’automobile restent exposés et l’équilibre du pacte repose sur des engagements économiques massifs : notamment 750 Md en achats d’énergie et 600 Md en investissement européen aux États‑Unis .

Par ailleurs, la désignation de certains secteurs comme exemptés reste évolutive : plusieurs domaines comme les spiritueux, la pharmacie de marque ou certaines matières premières font encore l’objet de négociations.

Un tournant mesuré mais porteur de défis

Cet accord du 27 juillet 2025 amorce une réorientation profonde des échanges transatlantiques. Pour les PME et ETI françaises, il représente à la fois des risques à anticiper dans les secteurs soumis à une taxation, et des opportunités de visibilité inédite dans les segments exemptés.

Au-delà de l’exonération tarifaire, il s’agit maintenant d’aborder ce nouveau contexte avec stratégie, en adaptant ses modèles export, en envisageant des implantations locales ou des alliances technologiques avec des partenaires européens ou américains.

 

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Vous vous demandez si c’est le bon moment pour investir sur les marchés financiers tout en sachant que le temps est un facteur clé dans ce domaine ? Vous n’êtes pas le seul à vous poser cette question fort légitime mais sachez qu’il existe une solution simple et adaptée à tous : les versement programmés. Ariane Tardieu, Directeur Développement France chez Carmignac, nous explique très clairement ce mécanisme d’épargne progressive qui permet de réduire l’impact des fluctuations des cours tout en maitrisant les versements d’une épargne régulière… une solution idéale pour préparer sa retraite en toute sérénité.

La rentabilité responsable souffre malheureusement de beaucoup de préjugés. « On peut s’enrichir sans rien faire en achetant des appartements et en les louant très chers » ou « Les propriétaires exploitent les locataires ». Ces idées reçues relèvent d’une vision court-termiste et repose sur une mauvaise adéquation entre deux éléments qui constituent l’investissement locatif : le service rendu et le profit.

Par Mathieu Darras – Co-fondateur Brickmeup

Il existe pourtant une façon éthique d’investir pour arriver à une rentabilité responsable. Nous allons vous donner les clés de ce type de placement.

La quête de la rentabilité à court terme dans l’investissement immobilier locatif 

Nombreuses sont les offres alléchantes proposées par des entreprises spécialisées en investissement locatif. Elles proposent d’aider les particuliers à réaliser un investissement rentable clé en main. Sur le principe, ces offres de services sont intéressantes car elles permettent de simplifier la vie d’investisseurs intéressés par l’immobilier. Mais certaines de ces entreprises exercent une sorte de « surenchère immobilière » qui, à terme, risque de « boucher » le marché immobilier.

Comment influer sur sa rentabilité ?

Les deux paramètres qui impactent directement la rentabilité d’un investissement en immobilier locatif sont l’augmentation de la valeur du bien et le montant des loyers collectés.

Pour augmenter la valeur du bien, il faut la créer. Pour cela vous pouvez :

  • Optimiser les espaces
  • Améliorer l’habitat
  • Cibler une zone, objet d’une politique de revitalisation.

Si on suit le principe de rentabilité responsable, il est possible d’investir de façon rentable mais aussi plus éthique vis-à-vis de l’environnement et de la société. Mais comment, dans ce cas, augmenter la valeur du bien et agir sur le paramètre des loyers de façon responsable ?

Augmenter la valeur du bien de manière responsable

Le meilleur moyen de créer de la valeur, c’est de faire de travaux en optimisant les espaces ou en rénovant les biens.

En revanche, vous avez deux façons de faire les travaux : soit vous réduisez au maximum les coûts liés à la rénovation du bien en utilisant des matériaux de qualité médiocre, soit vous êtes plus attentif à la qualité en pensant au confort de vos futurs locataires et à la durabilité.

La deuxième solution est de loin la meilleure et la plus responsable. Vous pourrez revendre plus facilement votre bien et réduirez les tentatives de négociation du prix. Vous avez alors trois gagnants : le locataire, vous le propriétaire et le futur acquéreur.

D’un point de vue environnemental, faire des travaux d’isolation thermique et phonique permet de réaliser des économies d’énergie. Les charges de fonctionnement pour le locataire sont aussi réduites ce qui favorisera son maintien dans le logement.

L’impact de la rentabilité responsable est indirect mais se mesure à long terme :

  • Moins de coûts de maintenance ou de réparation,
  • Moins de vacance locative,
  • Plus de bien être pour le locataire
  • Meilleure valorisation à la revente.

Agir sur le paramètre loyer de façon responsable

Pour fixer votre loyer, il faut avoir en tête deux éléments fondamentaux : Vous positionnez votre bien sur un marché concurrentiel et la valeur du loyer doit vous permettre sélectionner les meilleurs candidats.

Un trop grand nombre d’investisseurs n’ont qu’un seul objectif : la rentabilité à court-terme. Ils omettent d’intégrer que leur locataire n’a peut-être pas d’autre alternative de logement que le vôtre. Dans ce cas, lui proposer un bien avec un loyer élevé ou mal aménagé risque d’influer sur son état esprit. Il sera moins enclin à l’entretenir comme il se devrait et voudra quitter le logement dès que possible. Quant aux risques d’impayés…

Dans un bien de qualité, au contraire, avec un loyer qui correspond au marché il sera plus enclin à rester quelques années. N’oubliez jamais qu’un locataire heureux est un locataire rentable !

Réaliser un investissement responsable sans devoir renoncer à une bonne rentabilité c’est tout à fait possible. Ce type de placements éthiques suit le principe de l’ISR, l’Investissement Socialement Responsable, fortement encouragé par les pouvoirs publics. Cette tendance est en pleine évolution et vise à assainir le marché immobilier de demain.

Natixis Interépargne, la référence en épargne salariale et retraite, est investie dans l’avenir de plus de 81 000 entreprises clientes et plus de 3,1 millions d’épargnants. Natixis Interépargne fait partie du pôle Global Financial Services du Groupe BPCE, deuxième groupe bancaire en France à travers les réseaux Banque Populaire et Caisse d’Epargne. La retraite est un moment clé souvent redouté par les Français. L’épargne retraite est une réponse pour aborder au mieux cette étape. Natixis Interépargne propose des solutions d’épargne salariale et retraite simples et personnalisées, et place l’épargnant au cœur de sa stratégie en l’impliquant dans la constitution de son épargne. Anticiper sa retraite, analyser son parcours professionnel, connaitre les outils et les avantages des dispositifs d’accompagnement existants… sont quelques-uns des thèmes abordés par Patrick Behanzin, Directeur Marketing, Offre et Digital et Laure Rabelle, Head of Digital chez Natixis Interépargne.
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