Chaque dirigeant le sait, l’enjeu principal des PME et ETI reste le cash via la réduction des délais de paiement. Il faut savoir qu’en France, l’actif client représente 40% des actifs d’une entreprise, soit 650 milliards d’euros. En effet, 25% des dépôts de bilan sont dus à un impayé client et le poste clients reste encore le parent pauvre de la finance en France. Les solutions qui s’offrent naturellement à nos entreprises pour y faire face sont le Factor traditionnel et les plus récentes Fintechs. Faisons ensemble un petit tour d’horizon de leurs services.
Par Franck Boccara
Les Fintechs raffraichissent la gestion du poste clients
L’expression FinTech composée des termes « finance » et « technologie » désigne une start-up innovante qui se sert de la technologie pour commercialiser des services financiers et bancaires. Les FinTech se multiplient dans tous les secteurs et notamment dans celui du financement des entreprises. Elles offrent un moyen simple et efficace pour répondre aux besoins de trésorerie en valorisant le poste clients, grâce a ses différents outils qui peuvent réduire jusqu’à 5 jours sur les délais de paiement la première année. Cela représente des montants de trésorerie vitaux pour une PME ou une ETI.
L’assurance crédit qui reste la solution indispensable a bien été integrée par la Fintech qui simplifie le pilotage de ces assurances grace à l’Intelligence artificielle et des outils comme le cloud computing, le big data ou encore le scoring financier qui permet de noter ses clients à titre préventif.
Mais le point fort des Fintech tient dans leur réactivité et leur agilité car les fonds sont généralement mis à disposition dans la journée, contre plusieurs jours avec un factor traditionnel. De plus, il est possible de savoir à l’avance combien chaque créance cédée va coûter et ainsi de bénéficier d’une très grande souplesse dans le choix des factures remises contrairement aux factors qui demandaient au départ qu’on leur céde la totalité du portefeuille client ou au moins, la totalité des créances d’un même client. Un modèle trop rigide qui laisse peu de place à l’agilité nécessaire pour s’adapter à la réalité du marché et à la variation des besoins en fonds de roulement.
Désireuses de se démarquer des factors traditionnels, les Fintechs poursuivent leurs efforts afin d’accélérer encore davantage les processus d’octroi de financement et sont ainsi plus compétitives que les factors traditionnels sur les solutions d’affacturage digitales.
Les Factors restent les maitres du jeu et s’adaptent
L’affacturage reste malgré tout le premier moyen de financement court terme en maintenant depuis plusieurs années une forte croissance de son activité et malgré les nouveaux acteurs qui émergent sur ce marché, les factors traditionnels arrivent à tirer leur épingle du jeu grâce à leurs tarifs qui, sur les produits d’affacturages classiques, restent les plus compétitifs. En effet la commission d’affacturage des factors, accompagnée par une prestation d’assurance crédit coûte moins de 0,3 % du montant de la créance cédée. A comparaison, le coût de la cession de ses créances aux Fintechs est généralement 0,5 % plus élevé que celui d’un factor traditionnel.
De surcroit, pour faire face à l’arrivée de ces nouveaux entrants sur leur marché et à l’évolution de la demande des entreprises en termes de réactivité, les factors historiques poursuivent leur transformation numérique et proposent de nouvelles solutions « digitales » qui leur permettent de réagir à cette nouvelle concurrence ainsi qu’à l’augmentation constante du volume des factures qui leur sont confiées chaque année.
Le financement à la facture et la baisse des délais de mises à disposition des fonds, qui restaient l’apanage des seules Fintechs, ont également été intégrés aux services offerts par les factors. Les entreprises peuvent ainsi savoir si elles sont éligibles à l’affacturage en quelques millisecondes.
Pour conclure, il faut souligner que cette effervescence sur le marché du financement à court terme est réellement profitable à toute les tailles d’entreprises dont les besoins de trésorerie sont souvent différents. C’est donc après avoir analysé leurs besoins spécifiques que chaque entreprise trouvera le bon prestataire car il est clair qu’aujourd’hui elles n’ont que l’embarras du choix.

C’est le cas de Anza, startup ayant développé une solution de production d’énergie sur des sites isolés, venu collecter des informations pour savoir comment exporter sa solution en Afrique. “Je viens de discuter avec des experts de la fiscalité pour savoir comment créer une entité française en Afrique et connaitre les impacts financiers de mon projet. J’ai rencontré aussi BPIFrance sur le volet financement, notamment sur les FASEP et les équipes de la Team France Export pour la recherche d’études de marché sur mon secteur” confie Jean-Claude TUYISHIME, fondateur de Anza. De son côté, Micadan, entreprise familiale de prêt à porter masculin qui ne réalise actuellement que 5% de son chiffre d’affaires à l’export, souhaite booster ses ventes à l’étranger. “Nous souhaitons tout d’abord cibler les marchés européens tels que l’Espagne et la Suisse, et ensuite partir sur des pays comme la Pologne. Je suis venue m’informer sur la manière de déposer un dossier de prospection, découvrir aussi le dispositif VIE.” précise Marie-Odile KEHR, commerciale export de Micadan.
Didier BOULOGNE, Directeur général délégué de Business France explique que la Team France Export propose un maximun de solutions en fonction des problématiques des entreprises et de leurs secteurs. “Nous avons affaire à deux types d’entreprises : Les startups qui savent dès leur genèse qu’elles doivent aller à l’international. Mais il y a aussi les entreprises plus traditionnelles qu’il faut convaincre que l’export est toujours une bonne solution, c’est un moyen de grandir, c’est un pari toujours gagnant !” Alain BENTÉJAC, Président de la Fabrique de l’Exportation déplore que le commerce extérieur ne soit plus vraiment une priorité comme par le passé : “On essaye avec nos partenaires de trouver les moyens pour que la France se projete mieux à l’international. Je pense qu’on a un système plus organisé en France qu’il y a 15 ans pour accompagner à l’export avec la création de la Team France Export. Mais on met beaucoup moins de moyens en France pour accompagner sur les salons internationaux qu’en Italie ou en Espagne.” Géraldine LEMBLÉ, Directrice générale adjointe du MEDEF International insiste sur l’importance du collectif dans l’accompagnement des entreprises à l’export : “Nous organisons 40 missions collectives à l’étranger par an. 95% de nos adhérents sont des PME et ETI. Mais nos membres grands comptes ont aussi besoin du collectif, notamment sur des marchés plus complexes”.
La soirée s’est conclue par un cocktail, l’occasion pour les entreprises participantes de poursuivre les échanges initiés lors des rencontres experts.
Pourtant, quand on sait que 93% des personnes qui se sont engagées sur le sujet souhaitent poursuivre leurs actions car elles donnent du sens à leur travail, cela fait réfléchir (






