Les réseaux de PME, ETI et grands comptes pourront dorénavant mettre en place leur propre CFA (Centre de Formation des Apprentis) afin de former aux métiers en tension grâce à la loi Avenir professionnel.
Par Franck Boccara
Dorénavant, il ne sera plus obligatoire de demander aux régions l’autorisation de créer son centre de formation d’entreprise. De ce fait, les projets de CFA menés par les entreprises ne cessent d’augmenter en France où le nombre d’apprentis a bondi de 7,7 % l’année dernière. C’est la solution que le gouvernement a trouvé afin de mieux adapter la formation aux besoins des PME, ETI et grands groupes. De plus, chaque centre sera noté directement par ses élèves et aura la possibilité de percevoir une somme forfaitaire qu’on appelle le « coût-contrat » selon le nombre de recrues.
Nombreux sont les acteurs qui ont profité de cette libéralisation du secteur initiée par la réforme de la formation menée par le gouvernement à travers la loi Avenir professionnel, à l’image de la Sodexo qui, en partenariat avec Accor, Korian et Adecco va ouvrir un centre de formation pouvant accueillir jusqu’à 1 000 apprentis cuisiniers et commis de cuisine d’ici début 2020. De son côté, l’UIMM (Union des industries et métiers de la métallurgie), principale branche du Medef, finance des centres de formation pour chauffagistes et chaudronniers.

Safran, Arc international ou encore le groupe Nicollin ont, sans tarder, annoncé leur intention de fonder leur propres CFA. Schneider Electric, pour sa part, mise sur le développement de son école déjà existante.
« De nombreux freins administratifs et financiers qui existaient ont disparu, c’est un changement culturel » s’est félicité la ministre du Travail Muriel Pénicaud, qui enchaine les déplacements pour promouvoir ce nouveau dispositif en ajoutant que « une dizaine d’entreprises se sont déjà annoncées officiellement pour une ouverture en 2019 et 2020 ».
« Nous allons nous adresser à la fois aux jeunes, à nos salariés mais aussi aux adultes éloignés de l’emploi » explique François Rebeix, DRH France de Sodexo qui voit dans cette école la possibilité de recruter plus rapidement sur les 4000 sites de restauration que le groupe gère en France en déplorant qu' »il arrive parfois que nous mettions trois mois à recruter un cuisinier là où nous avons parfois besoin de bras du jour au lendemain ».
Philippe Darmayan, président de l’UIMM qui ambitionne plus de 130 projets de CFA, précise leur « objectif est de doubler le nombre d’apprentis » en ajoutant que « Aujourd’hui, certaines petites entreprises abandonnent leur projet de recrutement, faute de candidats. Il faut renverser cette tendance ».