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Difficultés financières des entreprises: une maladie loin d’être incurable

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La sortie de crise se profile, cela signifie réduction et/ou fin des mesures gouvernementales de soutien financier aux entreprises. Pour beaucoup d’entre elles qui ont tout fait pour rester debout au cours des 13 derniers mois, cela signifie un véritable challenge financier avec des nuages gris à l’horizon, surtout après la publication des comptes 2020. Aussi tabou puisse être le sujet, les difficultés financières des entreprises pourraient être une nouvelle forme de « variant du virus » dans les mois à venir. Pour les dirigeants de PME et ETI, il s’agit de faire le maximum pour se préparer et anticiper les choses avant d’être pris dans une mauvaise spirale.

Par Jean-Pierre Le Borgne – Partner chez Lugh & Co

Les procédures amiables, un vrai remède homéopathique

Courant des années 80’, on expliquait volontiers aux futurs créateurs d’entreprises et dirigeants que le « dépôt de bilan » était un acte de gestion comme un autre…. Sur le papier, peut-être, mais à s’interroger si ceux qui distillaient ce message avaient effectivement vécu ce que signifie de se retrouver devant un administrateur judiciaire puis un juge dans cette situation.

Au-delà de cette question philosophique, l’étiquette « maladie peu recommandable » attachée aux difficultés financières des entreprises s’est diluée avec un ensemble de remèdes beaucoup plus doux à disposition des dirigeants.

Ces traitements plus « homéopathiques », que sont les procédures amiables (Mandat ad’hoc et Conciliation) et la Procédure de Sauvegarde sont de plus en plus largement évoqués. Elles ont notamment la vertu de laisser au(x) dirigeant(s) un niveau de maîtrise de la gestion de l’entreprise, tout en étant encadré.

Cela autorise une gestion et appréciation des risques plus sereine pour le dirigeant avec, en ligne de mire, le « rétablissement » de l’entreprise. En effet, chacune des procédures à disposition, si elle est bien mise en œuvre, et au bon moment, permet de donner aux dirigeants comme le maximum de potentiel de rebond face aux difficultés financières des entreprises.

Une question de dosage et de timing, mais surtout de (qualité du) diagnostic…

Comme souvent, il s’agit d’adapter le bon remède en fonction du niveau réel de la maladie et surtout de début du traitement. C’est là que souvent les choses se compliquent, dans la pratique, notamment autour de la notion essentielle de la « date de cessation des paiements » qui conditionne beaucoup de choses en termes de champs des possibles pour traiter les difficultés financières des entreprises.

La bonne connaissance des aspects « techniques » et mécanismes des procédures amiables est bien sûr essentielle, avec leurs indications d’usage et leurs possibles effets secondaires.

La qualité du diagnostic est cruciale. La dimension « couperet » de la date de cessation des paiements limite la marge de manœuvre, mais permet de dessiner les contours de la stratégie du traitement à adopter.

Avec cet aspect timing au cœur des débats, pris dans l’urgence du quotidien couplé à la pression psychologique de la situation, le dirigeant, la tête dans le guidon et souvent esseulé, peine à trouver les bons leviers à activer pour analyser dynamiquement, objectivement et efficacement la situation.

A cela s’ajoute le syndrome « émotionnel » de la relation entre le dirigeant et son entreprise impactant la lecture objective des faits et donc la véracité et fiabilité du diagnostic qui en découle. Entre éléments structurels ou conjoncturels, signaux faibles et forts, fiabilité des informations disponibles, cela peut vite ressembler à un casse-tête avec les jours qui défilent.

Cette démarche en amont peut d’ailleurs avoir une véritable vertu d’anticipation maitrisée qui est également un souhait légitime auquel chaque dirigeant aspire mais que la réalité du quotidien rend difficile à concrétiser.

… pour préparer au mieux l’avenir

Alors qu’il y a encore quelques années, passer la porte du bureau d’un administrateur judiciaire était souvent vécu comme une fin peu glorieuse, il existe aujourd’hui de vraies possibilités, voire opportunités, pour que cela devienne finalement une étape (certes délicate) que les dirigeants franchissent dans le traitement des difficultés financières des entreprises.

Avec l’anticipation d’une forte dynamique de l’activité dans les prochains mois, cette traction générale business devrait réduire la composante exogène des difficultés. Motivation supplémentaire d’aller au bout des choses – sans concession – dans le diagnostic et l’analyse des causes « racines » des difficultés, aussi douloureux soit le constat.

Eviter la rechute en allant jusqu’au bout de la remise en cause si nécessaire et, dans une certaine mesure, profiter de cette période particulière pour redonner à l’entreprise de la force pour repartir de l’avant : autant d’enjeux majeurs pour le dirigeant.

C’est là que le casting de l’équipe soignante à ses côtés est important pour traverser (au mieux) cette période. C’est dans ce contexte que l’avocat spécialisé d’un côté et un coach business de dirigeants peuvent jouer un rôle tout particulier et précieux notamment par la neutralité de leur position dans l’écosystème de l’entreprise avec le dirigeant au centre de leur attention.

Les 13 avril, 22 avril et 4 mai, une série de 3 webinaires abordera d’un point de vue très pratique l’ensemble de ces points.

Inscription au webinaire #1 : Procédures amiables et de sauvegarde : des traitements « homéopathiques » aux véritables vertus

Inscription au webinaire #2 : Reconnaître les symptômes et aller au bout du diagnostic…

Inscription au webinaire #3 : Prévention et guérison, avec une équipe soignante bienveillante

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Un programme dense et inspirant

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Directive européenne sur la transparence des rémunérations : un bouleversement à venir pour les PME et ETI françaises
Le 7 juin 2026, une nouvelle ère s’ouvrira pour les entreprises européennes. C’est à cette date qu’entrera en vigueur la directive européenne sur la transparence des rémunérations, un texte adopté par le Parlement européen en 2023, avec pour ambition de lutter contre les inégalités salariales entre les femmes et les hommes. Si l’objectif est clair et légitime, cette directive soulève de nombreuses interrogations, en particulier pour les PME et ETI françaises, qui devront s’adapter à des obligations inédites en matière de communication interne et externe. Bien plus qu’un simple ajustement réglementaire, il s’agit d’un potentiel tournant culturel, organisationnel et stratégique. Par Franck Boccara

Transparence salariale : vers la fin d’un tabou ?

La directive européenne sur la transparence des rémunérations impose aux entreprises de plus de 100 salariés — puis à celles de plus de 50 à moyen terme — de publier des informations détaillées sur les niveaux de rémunération par genre. Elle introduit également le droit pour chaque salarié de demander à connaître la rémunération moyenne, par sexe, pour les postes équivalents. Autrement dit, les entreprises ne pourront plus garder secrètes les différences de salaires, même si elles résultent d’éléments structurels ou historiques. Dans la culture managériale française, cette transparence reste jusqu’à présent largement taboue. Beaucoup de dirigeants, en particulier dans les PME et ETI, ont fondé leur politique salariale sur la flexibilité et la confiance, avec des marges d’ajustement laissées à l’appréciation du dirigeant. Le passage à une logique de transparence généralisée remet en question cette approche intuitive, au profit d’une gestion plus normée, plus formalisée, et potentiellement perçue comme plus rigide.

Risques de tensions internes et de démotivation

Le premier impact direct, et peut-être le plus délicat à gérer, sera humain. Rendre visible ce qui, jusqu’ici, ne l’était pas, risque de faire émerger des tensions au sein des équipes. Même si des écarts de salaires sont parfois justifiés par des différences de parcours, de responsabilités ou d’ancienneté, leur mise en lumière brutale pourrait générer incompréhensions, frustrations et remise en question du management. Pour les PME et ETI, où les équipes sont souvent réduites et les rapports humains plus directs, ces tensions peuvent avoir un effet disproportionné. Une perte de motivation, voire un départ de collaborateurs clés, peut très vite déséquilibrer une organisation à taille humaine. À cela s’ajoute la difficulté, pour les dirigeants, d’anticiper les réactions et de se préparer à justifier des situations qu’ils n’ont parfois jamais formalisées noir sur blanc.

Un facteur aggravant pour la concurrence entre entreprises

Autre enjeu de taille : la compétitivité. En imposant une transparence accrue, la directive européenne sur la transparence des rémunérations pourrait accentuer la concurrence salariale, tant au niveau national qu’international. Aujourd’hui, un dirigeant de PME peut composer avec son marché local, ses contraintes budgétaires et ses priorités internes. Demain, les niveaux de rémunération deviendront comparables, lisibles et donc comparés – par les salariés eux-mêmes, mais aussi par les recruteurs de grandes entreprises. Les PME et ETI, dont les marges de manœuvre financières sont souvent plus réduites, pourraient se retrouver sous pression pour aligner leurs grilles salariales sur celles de groupes plus puissants. Cela pourrait notamment nuire à leur attractivité sur certains profils techniques ou pénuriques, qui privilégieront les structures capables d’afficher des rémunérations plus généreuses, et désormais visibles.

Des réorganisations RH à anticiper

L’application de cette directive implique aussi un véritable chantier administratif et stratégique. Pour nombre de PME et ETI, cela signifiera d’abord se doter d’outils de pilotage et de reporting RH plus complets, voire de recruter des compétences spécifiques en la matière. Il faudra classer, comparer, expliquer, documenter… et surtout justifier. Les systèmes de classification des postes, rarement formalisés dans les structures de taille intermédiaire, deviendront une nécessité pour pouvoir répondre aux exigences légales et dialoguer avec les représentants du personnel. Il s’agira aussi de construire un discours cohérent et rassurant, à destination des salariés comme des partenaires sociaux. La pédagogie deviendra un outil managérial à part entière : expliquer les critères d’évolution, les logiques d’augmentation, les systèmes de bonus… autant d’éléments qui devront être structurés pour être compris et acceptés.

Une opportunité… à condition d’être bien préparé

Malgré les craintes légitimes, cette directive peut aussi être perçue comme une chance pour les PME et ETI qui sauront s’y adapter de manière proactive. Elle offre l’opportunité de moderniser les pratiques RH, de professionnaliser les outils de gestion des compétences, de renforcer la confiance interne par la clarté des règles du jeu. Elle permet aussi de se positionner comme un employeur engagé sur les sujets d’égalité professionnelle, ce qui peut devenir un levier d’attractivité pour les nouvelles générations, plus sensibles à la transparence et à l’équité. Mais pour transformer cette contrainte en levier, il faudra anticiper. Attendre la dernière minute reviendrait à subir l’obligation sans pouvoir la maîtriser. Il s’agit dès à présent de faire un état des lieux, de se former, de consulter ses instances, de communiquer progressivement pour habituer les équipes à cette évolution. Et surtout, d’ajuster les pratiques existantes avant que la transparence ne les mette crûment en lumière.

Une directive à ne pas sous-estimer

En apparence technique, cette directive européenne sur la transparence salariale porte en réalité une transformation profonde de la culture managériale en entreprise. Pour les PME et ETI françaises, elle soulève des enjeux sensibles : maintien de la cohésion interne, équilibre économique, attractivité RH, conformité juridique. À l’heure où ces entreprises sont déjà confrontées à des défis multiples – transition écologique, numérisation, inflation des coûts – cette nouvelle exigence pourrait apparaître comme une charge de plus. Mais elle peut aussi devenir un révélateur de maturité organisationnelle. Les dirigeants qui choisiront de s’en emparer dès maintenant pourront non seulement éviter les risques, mais surtout renforcer leur légitimité, leur image et leur performance sociale. À condition, bien sûr, de ne pas attendre 2026 pour agir.
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