Axa s’affirme prêt à soutenir les entreprises françaises mises en difficulté par la crise sanitaire du Covid-19 en investissant 500 millions d’euros dans des PME et ETI implantées sur tout le territoire, a déclaré la semaine dernière Thomas Buberl, le directeur général de l’assureur, sur les ondes de RTL.
Par Eric Orsini
Alors que les assureurs sont critiqués pour leur manque de soutien aux entreprises fortement impactées par l’épidémie de coronavirus, Axa se démarque en annoncant un plan de soutien vers les PME et ETI : «L’idée est clairement de renforcer ces entreprises qui sont fragilisées par la crise pour les accompagner, a expliqué mardi Thomas Buberl, le directeur général d’Axa. C’est un investissement dans les fonds propres des PME et ETI, parce qu’il faut maintenant reconstituer le capital productif pour renforcer le cœur de l’économie française.»
Un fonds dédié aux catastrophes sanitaires
Bien qu’ayant annoncé que cet investissement devrait atteindre 500 millions d’euros, Thomas Buberl n’a toutefois pas précisé les modalités du versement de cette somme. Concernant le thème très sensible de la couverture du risque pandémique par les compagnies d’assurance, le dirigeant d’Axa s’est prononcé « pour » la mise en place d’un « fonds dédié aux catastrophes sanitaires » en France. « Nous pouvons créer avec l’Etat un régime de pandémie », a-t-il ajouté.
Précisons que la justice a ordonné à Axa dans une décision sans précédent (bien qu’en référé et donc provisoire) d’indemniser le groupe Eclore pour les pertes d’exploitation subies par l’un de ses établissements qui a été contraint de fermer en raison de la crise sanitaire du Covid-19.
Ce groupe de restauration dirigé par stéphane Manigold estimait que l’assureur se soustrayait à ses obligations contractuelles concernant son établissement Le Bistrot d’à côté Flaubert, situé dans le 17e arrondissement de Paris, tandis qu’Axa, de son côté, refutait cette demande en estimant que sa police ne couvrait pas les perturbations d’activité liées à la crise sanitaire.
Thomas Buberl en a profiter pour minimiser la portée de cette décision de justice: «On assure 20 000 restaurateurs et dans l’immense majorité de nos contrats la pandémie n’est pas couverte (…). Il y a quelques contrats, dont le contrat de Monsieur Manigold, qui ont une ambiguïté dans l’interprétation (…). Ces contrats, c’est moins de 10 % des contrats des restaurateurs.»
Il s’est cependant dit prêt mardi à trouver des arrangements pour les cas ambigus, «il faut trouver une solution assure-t-il en soulignant qu’Axa aurait souhaité trouver un accord avec Stéphane Manigold. Il faut un dialogue rapide (…). On veut indemniser une partie substantielle de ces contrats.»
C’est le cas de Anza, startup ayant développé une solution de production d’énergie sur des sites isolés, venu collecter des informations pour savoir comment exporter sa solution en Afrique. “Je viens de discuter avec des experts de la fiscalité pour savoir comment créer une entité française en Afrique et connaitre les impacts financiers de mon projet. J’ai rencontré aussi BPIFrance sur le volet financement, notamment sur les FASEP et les équipes de la Team France Export pour la recherche d’études de marché sur mon secteur” confie Jean-Claude TUYISHIME, fondateur de Anza. De son côté, Micadan, entreprise familiale de prêt à porter masculin qui ne réalise actuellement que 5% de son chiffre d’affaires à l’export, souhaite booster ses ventes à l’étranger. “Nous souhaitons tout d’abord cibler les marchés européens tels que l’Espagne et la Suisse, et ensuite partir sur des pays comme la Pologne. Je suis venue m’informer sur la manière de déposer un dossier de prospection, découvrir aussi le dispositif VIE.” précise Marie-Odile KEHR, commerciale export de Micadan.
Didier BOULOGNE, Directeur général délégué de Business France explique que la Team France Export propose un maximun de solutions en fonction des problématiques des entreprises et de leurs secteurs. “Nous avons affaire à deux types d’entreprises : Les startups qui savent dès leur genèse qu’elles doivent aller à l’international. Mais il y a aussi les entreprises plus traditionnelles qu’il faut convaincre que l’export est toujours une bonne solution, c’est un moyen de grandir, c’est un pari toujours gagnant !” Alain BENTÉJAC, Président de la Fabrique de l’Exportation déplore que le commerce extérieur ne soit plus vraiment une priorité comme par le passé : “On essaye avec nos partenaires de trouver les moyens pour que la France se projete mieux à l’international. Je pense qu’on a un système plus organisé en France qu’il y a 15 ans pour accompagner à l’export avec la création de la Team France Export. Mais on met beaucoup moins de moyens en France pour accompagner sur les salons internationaux qu’en Italie ou en Espagne.” Géraldine LEMBLÉ, Directrice générale adjointe du MEDEF International insiste sur l’importance du collectif dans l’accompagnement des entreprises à l’export : “Nous organisons 40 missions collectives à l’étranger par an. 95% de nos adhérents sont des PME et ETI. Mais nos membres grands comptes ont aussi besoin du collectif, notamment sur des marchés plus complexes”.
La soirée s’est conclue par un cocktail, l’occasion pour les entreprises participantes de poursuivre les échanges initiés lors des rencontres experts.
Pourtant, quand on sait que 93% des personnes qui se sont engagées sur le sujet souhaitent poursuivre leurs actions car elles donnent du sens à leur travail, cela fait réfléchir (






