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Media training : Diriger c’est aussi savoir parler !

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Media training : diriger c'est aussi savoir parler

Être dirigeant d’une Entreprise de Taille Intermédiaire (ETI), c’est bien plus qu’assurer le quotidien des opérations. Dans les moments délicats, qu’ils soient économiques, politiques ou sociétaux, c’est souvent vous qui devez monter au front et prendre la parole pour votre entreprise. Expliquer une décision importante, apaiser une situation tendue, ou simplement rassurer vos équipes et partenaires… ça ne s’improvise pas. Le media training vous donne les clés pour communiquer avec clarté et sérénité, même sous pression.

Par Christel Bertrand – consultante indépendante en communication de crise

Le media training consiste à organiser une préparation sur mesure pour vous aider à parler aux médias et au public de manière efficace. Vous apprenez à structurer votre discours, anticiper les questions difficiles et, surtout, à rester maître de votre communication. L’objectif ? Que votre message soit clair, rassurant et qu’il préserve l’image de votre entreprise.

Le dirigeant est en première ligne

Dans une ETI, vous êtes souvent le visage de l’entreprise. Un rôle central qui vous place proche des équipes et des opérations. Votre parole est perçue comme légitime et authentique.

C’est le dirigeant qui provoque la confiance des partenaires. Clients, fournisseurs et investisseurs veulent entendre directement de vous ce qui se passe, surtout quand le climat est tendu. Une prise de parole mal maîtrisée peut nuire à votre réputation. À l’inverse, une communication bien menée peut renforcer la confiance.

Les défis de la communication en temps de crise

Quand une crise survient, les enjeux sont élevés. Chaque mot compte :

  • Rester crédible : Les médias et le public vont analyser chacune de vos déclarations. Un faux pas peut aggraver la situation.
  • Garder le contrôle du message : Vous devez transmettre des informations claires et éviter toute ambiguïté.
  • Réagir vite sans paniquer : Dans notre monde ultra-connecté, chaque minute compte. Mais il faut savoir répondre rapidement sans perdre son calme.

Adapter sa prise de parole au contexte

Aujourd’hui, le monde change vite. L’incertitude économique, les tensions sociales et les défis politiques sont partout. Quand vous prenez la parole, il est essentiel de montrer que vous comprenez ce contexte. Les gens veulent sentir que vous êtes à l’écoute de leurs préoccupations. Une communication déconnectée de la réalité peut vite être perçue comme insensible ou inadaptée. Le media training vous aide à ajuster vos messages en fonction du climat actuel et à éviter les faux pas.

Désacraliser les enjeux émotionnels de la prise de parole

Prendre la parole face aux médias peut sembler intimidant, mais cela ne doit pas être une épreuve insurmontable. Les journalistes ne sont pas vos ennemis. Ils font simplement leur travail en posant des questions et en cherchant des réponses. Le media training vous aide à démystifier cette interaction. Vous apprendrez que derrière chaque question, il y a une opportunité de faire passer votre message. En vous entraînant régulièrement, vous allez gagner en confiance et transformer l’appréhension en assurance. Comme dans tout exercice, c’est la pratique qui permet de progresser. Plus vous vous entraînez, plus vous vous sentirez à l’aise. Vous n’avez pas besoin d’être parfait, mais vous devez être préparé.

Ce que le media training vous apporte concrètement

  1. Anticiper et gérer les questions pièges

Le media training vous apprend à identifier les questions sensibles avant même qu’elles soient posées. Vous développerez des réponses claires et stratégiques qui évitent les dérapages. Grâce aux simulations réalistes, vous saurez garder le contrôle même face à des journalistes insistants ou des sujets délicats.

Exemple : Lors de la crise de contamination de produits en 2017, le dirigeant d’une ETI agroalimentaire a su anticiper les questions des médias et répondre avec transparence, évitant ainsi une escalade de la crise. Cette anticipation a permis de rassurer les consommateurs et de limiter les dégâts sur l’image de l’entreprise.

  1. Garder votre calme

Rester serein face à une question provocante ou à une situation tendue est essentiel. Le media training vous entraîne à gérer vos émotions, à respirer correctement et à utiliser des techniques de gestion du stress. Vous apprendrez à répondre posément, même lorsque la pression monte, ce qui renforcera votre crédibilité et votre assurance.

Exemple : Lors des grèves de transport en 2019, un dirigeant d’ETI spécialisée dans la logistique a été confronté à des journalistes cherchant à provoquer des réponses émotionnelles. Grâce à une préparation solide, il a su rester calme et exprimer des solutions concrètes pour ses clients.

  1. Inspirer confiance

Une communication claire, structurée et authentique rassure vos équipes, vos partenaires et le public. En travaillant votre langage verbal et non verbal, le media training vous aide à établir une connexion de confiance. Plus vous maîtrisez votre discours, plus vous inspirerez confiance et leadership.

Exemple : Pendant la pandémie de 2020, certains dirigeants d’ETI ont su, grâce au media training, rassurer leurs salariés et partenaires avec des messages clairs et humains, renforçant ainsi la cohésion interne et la fidélité des clients.

  1. Protéger et renforcer votre réputation

Une prise de parole ratée peut nuire durablement à votre image et à celle de votre entreprise. Le media training vous donne les outils pour éviter ces erreurs. Vous apprendrez à transformer des situations potentiellement risquées en opportunités pour renforcer la réputation de votre entreprise, en démontrant transparence, professionnalisme et responsabilité.

Exemple : En 2021, une PME industrielle a évité une crise majeure en expliquant rapidement et clairement un incident technique, limitant ainsi les spéculations et les rumeurs.

  1. Affirmer votre leadership

Un dirigeant qui communique avec assurance renforce non seulement sa propre autorité mais aussi la crédibilité de son entreprise. En maîtrisant vos interventions médiatiques, vous montrez que vous êtes à la hauteur des défis, capable de guider votre organisation même dans les moments les plus délicats. C’est un signal fort envoyé à vos équipes et à vos partenaires : vous êtes en contrôle.

  1. Gagner en confiance grâce à l’entraînement

La confiance en soi ne vient pas par magie : elle s’acquiert avec la pratique. Le media training offre un environnement sécurisé pour vous entraîner, répéter et ajuster votre discours. Plus vous pratiquerez, plus vous vous sentirez à l’aise. Chaque simulation est une étape supplémentaire pour faire de la prise de parole une compétence naturelle et non une source de stress.

  1. Être poussé dans ses retranchements en toute sécurité

Les séances de media training vous placent volontairement dans des situations inconfortables, similaires à celles que vous pourriez rencontrer face aux journalistes. C’est le moment idéal pour tester vos limites, apprendre de vos erreurs et affiner vos réponses. Mieux vaut se retrouver déstabilisé dans un environnement d’entraînement que face à un journaliste en direct. Cet exercice de confrontation maîtrisée vous permet d’identifier vos points faibles et de développer des réflexes solides pour rester calme et efficace en toutes circonstances.

Investir dans votre succès

En résumé, le media training n’est pas une option, c’est une nécessité. Savoir communiquer avec assurance, même quand le vent souffle fort, est un atout précieux. En vous préparant, vous protégez non seulement votre entreprise, mais aussi votre propre sérénité.

Prendre du temps pour vous entraîner, c’est investir dans la résilience et l’avenir de votre ETI.

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Crise cyber : les ETI doirvent anticiper et communiquer
La cybersécurité est aujourd’hui un enjeu majeur pour toutes les entreprises, quelle que soit leur taille. Mais pour les Entreprises de Taille Intermédiaire (ETI), la réalité est encore plus complexe. En effet, les ETI sont souvent suffisamment grandes pour être des cibles de choix pour les cybercriminels, mais pas toujours assez préparées pour résister efficacement aux cyberattaques. Une crise cyber ne se limite pas à une question technique, c’est également une crise de communication. Et c’est là que se joue la différence : être prêt, c’est limiter les dégâts non seulement pour l’entreprise, mais aussi pour sa réputation et ses relations avec ses parties prenantes. Par Christel Bertrand – consultante indépendante en communication de crise La réalité des attaques cyber pour les ETI françaises une étude récente de l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (ANSSI), environ 54 % des ETI françaises ont été victimes d’une tentative de cyberattaque au cours des deux dernières années. Et parmi celles qui ont été attaquées, près de 30 % ont souffert de pertes financières significatives, et parfois même de paralysies temporaires de leurs activités. Les cybercriminels ne ciblent pas uniquement les grandes multinationales. Au contraire, les ETI présentent souvent une combinaison attrayante de moyens financiers et une sécurité parfois moins robuste. C’est précisément cette vulnérabilité qui fait des ETI des cibles privilégiées. Dans ce contexte, la question n’est plus de savoir si et quand une entreprise va être attaquée, mais plutôt si elle va se relever d’une crise cyber. Crise d’origine cyber : la préparation à la communication est essentielle Lorsqu’une cyberattaque survient, les premières heures sont critiques. Il ne s’agit pas seulement de résoudre le problème technique, mais aussi de gérer la manière dont cette crise sera perçue par vos employés, vos clients, vos partenaires et le grand public. La mauvaise gestion de la communication lors d’une attaque peut engendrer une perte de confiance, qui est parfois plus dommageable que les conséquences financières immédiates. Prenons l’exemple d’une ETI spécialisée dans l’industrie manufacturière qui subit une attaque par rançongiciel. Outre les effets sur sa production, la réaction publique de l’entreprise joue un rôle crucial dans la préservation de ses relations avec ses clients. Une communication confuse ou tardive, laissant entendre un manque de transparence, pourrait éroder la confiance acquise auprès des partenaires commerciaux, voire conduire à la perte de contrats importants. Les bénéfices concrets de l’anticipation Préparer une stratégie de communication de crise en amont permet de :
  • Réagir rapidement : Lorsqu’une cyberattaque survient, chaque minute compte. Un plan de communication bien rodé permet de répondre rapidement, limitant ainsi les spéculations et les rumeurs tant en interne qu’en externe. Les responsables de la communication sont alors confrontés à deux questions : quoi dire ? et comment le dire ? Plus que dans tous les autres types de crise, une crise cyber, comporte des enjeux de « traduction » des termes spécifiques à l’informatique. L’objectif est d’expliquer la nature, les actions engagées et les impacts de la crise dans un langage compréhensible pour tout son écosystème.
  • Maintenir la confiance : Selon une étude de l’Institut national de la consommation, près de 60 % des consommateurs déclarent qu’ils seraient moins enclins à travailler avec une entreprise qui ne gère pas correctement une violation de données. Une communication efficace permet de démontrer que vous avez la situation sous contrôle et que vous prenez la sécurité de vos clients et partenaires au sérieux.
  • Protéger la marque : Une crise bien gérée peut transformer une situation négative en une occasion de prouver la résilience et la transparence de l’entreprise. Des messages clairs, accompagnés de preuves d’actions concrètes, contribuent à protéger, voire renforcer, l’image de marque.
  • Se préparer aux aspects juridiques : La réglementation européenne, et en particulier le RGPD, impose des obligations strictes en matière de communication lors de la violation de données. L’anticipation permet de respecter ces exigences sans précipitation ni erreurs coûteuses.
Un plan de communication de crise : une nécessité, pas un luxe Il peut être tentant pour une ETI de se dire qu’elle pourra improviser une réponse le moment venu. Cependant, l’improvisation, dans un contexte de crise, conduit souvent à des erreurs coûteuses. Un plan de communication de crise bien pensé inclut :
  • Des messages pré-rédigés pour les différents scénarios possibles : qu’il s’agisse d’une attaque par rançongiciel, d’une fuite de données ou d’une interruption de service.
  • Une définition claire des rôles au sein de l’équipe dirigeante : Qui s’exprime publiquement? Qui est en contact avec les partenaires ? Qui s’occupe des médias ?
  • Une liste de contacts clés qui doivent être informés en priorité : clients, partenaires, employés, élus…Informer ses parties-prenantes que l’entreprise est victime d’une cyber attaque c’est avant tout les protéger.
L’idée est de pouvoir communiquer rapidement, calmement et avec précision. Avoir un plan de communication, c’est avoir un gilet de sauvetage prêt à être utilisé. C’est beaucoup plus difficile d’affronter une tempête sans cet outil précieux ! La gestion des émotions : éviter d’ajouter une crise à la crise Lorsqu’une crise cyber frappe une ETI, la gestion des émotions devient un facteur clé, souvent sous-estimé, mais crucial pour la réussite de la réponse globale. Les équipes de communication, généralement restreintes en termes d’effectifs, se retrouvent sous une pression immense pour gérer simultanément la communication interne et externe, tout en maintenant une clarté et une transparence dans leurs messages. Le stress, la peur de mal faire ou de ne pas réagir assez rapidement peuvent exacerber les erreurs et conduire à des prises de décision précipitées. En l’absence d’un soutien organisationnel et de processus établis, ces petites équipes peuvent rapidement se sentir submergées. C’est pourquoi il est essentiel de préparer non seulement un plan de communication, mais aussi de renforcer la résilience émotionnelle des équipes. Des formations régulières, des exercices de simulation, et la mise en place d’une cellule de crise dédiée permettent de mieux anticiper ces moments de tension, en répartissant les responsabilités et en offrant un cadre rassurant aux équipes. De cette manière, elles peuvent mieux gérer leurs émotions, rester concentrées sur l’essentiel et éviter que la panique ne prenne le dessus. La place du dirigeant dans la gestion de crise Il est essentiel de noter que le rôle du dirigeant est primordial lors d’une crise. Une communication efficace passe souvent par une prise de parole du ou des dirigeants, apportant une dimension humaine à la gestion de la crise. Être visible, rassurant et transparent est un atout de taille. C’est pourquoi l’anticipation comprend également des exercices de simulation, permettant aux dirigeants de se préparer à prendre la parole dans des conditions difficiles. La différence entre subir et maîtriser La préparation à la communication d’une crise cyber peut faire la différence entre subir une crise qui dévaste votre entreprise ou maîtriser une situation délicate avec assurance et transparence. Pour une ETI, l’anticipation est la clé de la résilience face aux cybermenaces. N’attendez pas que la crise vous force à agir. En prenant le temps aujourd’hui de préparer une stratégie de communication adaptée, vous vous assurez de protéger non seulement votre entreprise, mais aussi la confiance de ceux qui comptent sur vous.

La gestion privée directe d’AXA offre aux chefs d’entreprises et aux cadres dirigeants un accès sans intermédiaires à des solutions globales et personnalisées que seul un leader mondial de l’assurance peut apporter. Nous sommes allés à leur rencontre afin de mieux comprendre pourquoi cette réelle proximité avec les dirigeants de PME et ETI fait partie intégrante de leur ADN.
Isabelle Chayia-Bonnin, Yann Jaffrézou et Henry de Lambilly vous présentent une approche à 360° qui comprend et répond parfaitement à tous les enjeux patrimoniaux du chef d’entreprise.

"Grande mobilisation patronale" : Patrick Martin (MEDEF) menace de réagir si les impôts des entreprises augmentent
Si les impôts augmentent, il y aura une « grande mobilisation patronale ». Ces mots de Patrick Martin, président du Medef, résonnent comme un avertissement. Et pas un petit. Dans un contexte où les entreprises – et particulièrement les PME et ETI, véritables piliers de notre économie – peinent à reprendre leur souffle, la perspective d’une nouvelle pression fiscale apparaît non seulement déraisonnable, mais dangereuse. Par Franck Boccara Patrick Martin s’est exprimé, ce samedi 13 septembre dans interview publiée sur le site du Parisien, sur la perspective d’un alourdissement de la fiscalité sur les entreprises, en particulier à travers la fameuse taxe Zucman, proposée par la gauche. Une taxe sur les très hauts patrimoines qui inclurait l’outil de travail dans son calcul. Une disposition qui n’existait même pas dans l’ancien ISF. Une hérésie selon Martin : « Pour certaines entreprises – dans la tech notamment – qui valent beaucoup mais ne font pas encore de résultats ou ne distribuent pas de dividendes, instaurer cette taxe serait même une forme de spoliation et les condamnerait à la vente ». Le message est clair : à force de vouloir ponctionner toujours plus, on risque de détruire l’outil productif au lieu de le renforcer. Et ce ne sont pas des grandes multinationales toutes-puissantes que l’on parle ici, mais de structures souvent fragiles, en croissance, innovantes, qui font l’avenir de notre tissu économique mais qui sont capables de suivre cette « grande mobilisation patronale ».

PME et ETI : la colonne vertébrale de l’économie française

En France, plus de 99 % des entreprises sont des PME. Elles représentent environ 6 millions d’emplois, sans compter les ETI, ces entreprises de taille intermédiaire qui font le lien entre les PME et les grands groupes. Ce sont elles qui embauchent, forment, exportent, invitent à innover. Ce sont elles qui font vivre les territoires. Mais elles sont aussi les premières à souffrir lorsqu’on touche à la fiscalité. Contrairement aux géants capables d’optimiser ou de négocier leur implantation, une PME ne peut pas délocaliser sa production à l’autre bout du monde du jour au lendemain. Elle n’a pas de service juridique tentaculaire, ni de réserve financière abyssale. Quand on augmente les impôts, c’est elle qui trinque.

13 milliards d’euros de prélèvements supplémentaires : l’année de trop ?

Toujours selon Patrick Martin, les entreprises françaises vont devoir faire face à 13 milliards d’euros de prélèvements supplémentaires en 2025. C’est un chiffre qui fait tourner la tête. Et pourtant, dans les couloirs ministériels, certains semblent considérer cette ponction comme un « ajustement raisonnable ». Mais peut-on raisonnablement asphyxier les forces productives du pays et espérer en même temps relancer l’économie ? Le président du Medef en doute fortement : « Les entreprises ne peuvent pas supporter de nouveaux impôts ou des hausses d’impôts supplémentaires. Au contraire, il est même urgent de desserrer le frein à main pour relancer l’investissement. »

Le spectre de la promesse envolée : la baisse de la CVAE

Autre point de tension : la CVAE (Cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises), impôt de production que le gouvernement avait promis de supprimer. Une promesse qui n’a pas été tenue, et qui pèse lourdement sur les entreprises industrielles, déjà soumises à une concurrence mondiale féroce. C’est un impôt que peu de nos voisins appliquent avec autant de vigueur. Et pendant que d’autres baissent la pression pour stimuler la réindustrialisation, la France semble prête à resserrer l’étau.

Une « grande mobilisation patronale » dans la dignité (et le calme)

Face à ce contexte tendu, Patrick Martin ne menace pas de bloquer le pays, ni d’envoyer des tracteurs sur les Champs-Élysées. Mais il appelle à une mobilisation massive, sous forme de meetings : « On ne descendra pas dans la rue. On réunira massivement, comme ce fut le cas par le passé, des milliers de chefs d’entreprise, de tout profil, pour bien signifier que nous refusons d’être la variable d’ajustement de politiques contraires à l’intérêt du pays. » Un message fort, mais exprimé avec la retenue d’un homme d’entreprise. Car il ne s’agit pas ici de revendiquer des privilèges, mais de rappeler que sans entreprises, il n’y a pas de richesses à redistribuer.

Taxer l’outil de travail : l’erreur stratégique

La fameuse taxe Zucman, proposée par certains élus, semble incarner ce que le monde de l’entreprise redoute le plus : une fiscalité idéologique, déconnectée des réalités économiques. En intégrant l’outil de travail dans le calcul du patrimoine, cette taxe risque de pénaliser ceux qui investissent, prennent des risques, et parfois même ne se versent pas de salaire pendant des années. Les PME et les ETI ne demandent pas de « grande mobilisation patronale » mais seront contraintes à s’y joindre si on ne les écoute pas. Elles demandent simplement de pouvoir travailler, investir, se développer sans être constamment pointées du doigt ou ponctionnées davantage. Parce qu’au fond, comme le dit Patrick Martin, ce qu’elles refusent, c’est d’être la variable d’ajustement d’une politique budgétaire qui peine à faire ses preuves. Ce n’est pas une hypothèse. C’est la réalité de nombreuses entreprises innovantes, dans la tech, l’industrie verte ou les services, qui réinvestissent tout pour croître et créer de l’emploi. Les taxer sur une valorisation parfois virtuelle, c’est tuer dans l’œuf l’esprit d’entreprendre.

Entre fiscalité punitive et incertitude chronique

L’autre danger, c’est l’instabilité. Trop de réformes fiscales, trop d’annonces, trop de revirements. Les entreprises ont besoin de prévisibilité, pas d’un budget qui change tous les six mois. Sans visibilité, comment investir ? Comment embaucher ? Comment innover ? La fiscalité doit être un levier, pas un frein. En accablant les entreprises, on risque de provoquer l’effet inverse : moins d’investissements, moins d’emplois, moins de recettes fiscales à long terme.

Desserrer le frein à main

L’expression de Patrick Martin fait mouche. Oui, il faut desserrer le frein à main. Redonner confiance aux entrepreneurs. Alléger la fiscalité. Simplifier les règles. Et surtout, reconnaître le rôle central que jouent les entreprises dans la vitalité économique du pays et ne pas les contraindre à manifester lors d’une « grande mobilisation patronale » pour s’en souvenir.
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