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Les PME et ETI ne maitriseraient pas leurs risques d'entreprise selon l'enquête QBE/OpinionWay

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Risques d’entreprise : QBE, un des leader mondiale de l’assurance et de la réassurance et OpinionWay, institut français de sondage politique et marketing établissent un constant à la fois rassurant en matière de mesure des risques et inquiétant dans la mise en place de solutions. 

 
Une véritable culture du risque s’installe progressivement chez les PME et ETI françaises, avec une certaine disparité entre les grandes et les petites entreprises. Pour mieux cerner ce phénomène, l’étude QBE a été menée auprès des principaux décideurs de plus de 300 entreprises, de 50 à 249 salariés, et de tous secteurs. Elle révèle ainsi que, malgré une prise de conscience certaine, les PME et ETI françaises restent en difficulté face à la gestion de leurs risques.

En effet, le risque cyber est perçu comme étant en progression, alors que les risques humains et de marché sont toujours les plus redoutés. La gestion des risques d’entreprise : un enjeu majeur pour les PME et ETI, mais encore insuffisamment maîtrisé. D’après l’étude menée par OpinionWay pour QBE, la gestion des risques est devenue un véritable enjeu stratégique pour les PME et ETI françaises.
Ainsi, 65 % des répondants pensent que la gestion des risques représente un enjeu majeur ou important pour leur entreprise, d’autant plus que, pour la quasi-totalité d’entre eux (84 %), le niveau d’exposition auquel ils sont confrontés est en progression ou stable, par rapport à 2016. Ainsi, la gestion des risques est perçue comme l’un des principaux facteurs de compétitivité (40%), à égalité avec l’innovation et la R&D, derrière la stratégie commerciale (71%) et le positionnement prix (42%).
Pour autant, malgré cette prise de conscience certaine, les dirigeants des PME et ETI semblent avoir des difficultés à mettre en œuvre une véritable politique de gestion des risques d’entreprise. En effet, 69% des répondants déclarent ne maîtriser que partiellement leurs risques, voire pas du tout. Les principaux freins identifiés sont le manque de temps et de ressources (56%), les coûts de mise en place des changements ou améliorations (36%), et la difficulté à répercuter les changements dans l’organisation (35%).
« L’étude confirme que la culture du risque continue à s’installer dans les PME et ETI françaises. La marge de progression est encore importante puisque la grande majorité d’entre elles ont conscience de ne pas maîtriser totalement leurs risques. Nous pensons que les assureurs et les courtiers doivent contribuer davantage au développement de la gestion des risques au sein des PME et ETI. QBE met à la disposition des entreprises et de leur courtier des offres, associant assurance et services de gestion des risques, dans cet objectif, » indique Renaud de Pressigny, Directeur Général de QBE France.
Les risques humains et les risques marché, les 2 catégories les plus identifiées et redoutées par les PME et ETI, et un risque cyber en forte progression. Près de 3 décideurs sur 4 déclarent être confrontés à des risques humains, et notamment à ceux liés aux accidents du travail (60 %), aux maladies professionnelles (41 %) et aux difficultés de recrutement (45%). Ces dernières sont d’ailleurs considérées comme en forte hausse sur les 12 derniers mois pour 56 % des entreprises y faisant face.
Les risques de marché sont également une préoccupation importante (59%), et notamment l’augmentation de la concurrence (45 %), en hausse sur l’année écoulée pour près d’une entreprise sur deux confrontée à ce risque.
Parmi les autres problématiques identifiées, on note une forte augmentation des risques règlementaires liée à la crainte des évolutions de la législation du travail (50%) ou du cadre normatif de l’activité des entreprises (45%). Les risques matériels touchent surtout le secteur industriel (55% des entreprises du secteur). Enfin, les risques financiers sont les moins perçus par les PME et ETI, qui citent en priorité, dans ce domaine, l’évolution du cours des matières premières et les cessations de paiement.
Avec la multiplication en 2017 des cyber-attaques (WannaCry, NotPetya, Bad Rabbit…), le risque cyber, bien qu’encore peu identifié par les PME et ETI (15% d’entre-elles), est celui qui connaît la plus forte augmentation sur les 12 derniers mois selon les répondants (43%).
L’assureur perçu comme un acteur devant accompagner ses clients dans la prévention
Si 62% des entreprises considèrent les assureurs et les courtiers comme des interlocuteurs privilégiés en termes de gestion des risques d’entreprise, ils restent des partenaires parmi d’autres, se classant derrière l’inspection du travail (73%), les avocats (71%) ou les organismes vérificateurs agréés (69%). Les assureurs et courtiers doivent aujourd’hui adopter un rôle de véritable partenaire dans la gestion des risques puisque les entreprises attendent d’abord d’eux une analyse des risques les plus probables (75 %) et un accompagnement dans la mise en place de processus efficaces pour la gestion des risques (67 %).
Les PME et ETI disposent rarement d’un service dédié à la gestion de leurs risques, et elles ont donc besoin d’un accompagnement spécifique et personnalisé. Un constat et des besoins spécifiques que QBE France a déjà intégrés depuis plusieurs années avec la mise en place dès 2015 de l’offre QBE Risk Profile, encore aujourd’hui unique sur le marché, qui permet à ses clients d’obtenir gratuitement une cartographie de leurs risques.
QBE a également inclus cette démarche dans le développement de nouveaux produits, qui associent des services de gestion des risques d’entreprise et des solutions d’assurance. C’est le cas par exemple des 2 nouvelles offres en Sciences de la Vie et Cyber, qui incluent des prestations de prévention des risques et de gestion de crise.
Méthodologie : l’étude a été menée entre le 25 septembre et le 13 octobre 2017, par téléphone, auprès d’un échantillon de 302 entreprises, constitué selon la méthode des quotas, au regard des critères de taille d’entreprise, secteur d’activité et région d’implantation.

 

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IA : l'heure de vérité pour les PME et ETI
Longtemps cantonnée aux grandes entreprises, l’intelligence artificielle devient une question de survie pour les PME et ETI. Mais derrière les promesses de productivité se cachent des risques systémiques. Pour ces structures, souvent moins armées face aux crises réputationnelles ou juridiques, l’IA ne peut être qu’éthique, stratégique et gouvernée. Par Marianne Mazaud – cofondatrice et Directrice Générale du sommet international AI ON US pour l’IA Responsable (14-17 Octobre), en ligne, organisé avec le soutien du Ministère de l’Europe et des Affaires Étrangères.

Le temps de l’observation est révolu

L’IA ne se limite plus aux laboratoires des géants de la tech. Elle s’invite désormais dans tous les secteurs : industrie, logistique, services, agroalimentaire. Or, seules 30 % des PME‑ETI françaises ont engagé une démarche IA structurée, selon les données croisées de PwC et Bpifrance. Le retard à l’allumage s’explique souvent par des ressources internes limitées ou une appréhension face à une technologie perçue comme opaque. Mais l’inaction n’est plus une option. Les concurrents avancent, les clients évoluent, les talents s’impatientent. Et surtout, les risques se multiplient : biais algorithmiques, non-conformité RGPD, décisions inexploitables ou non traçables, atteintes à la réputation.

La confiance n’est pas un supplément d’âme

Selon le dernier rapport mondial KPMG / Université de Melbourne (2025), 54 % des répondants à l’échelle globale déclarent se méfier de l’IA, et cette défiance progresse à mesure que la technologie se diffuse. Plus grave encore : les entreprises elles-mêmes affichent une inquiétude croissante, y compris dans leurs propres déclarations réglementaires. Pour les PME et ETI, qui ne disposent ni des départements juridiques surdimensionnés ni des moyens de gestion de crise des grands groupes, la confiance n’est pas un luxe. C’est une exigence vitale. Une erreur dans un modèle IA déployé sans garde-fous peut engendrer une cascade de conséquences : perte de clients, mise en cause publique, sanctions.

Éviter la conformité subie

Face à l’entrée en vigueur de l’AI Act européen depuis le 2 Février 2025 et à son renforcement jusqu’en 2027, à la montée des exigences en matière de transparence algorithmique, beaucoup d’entreprises réagissent à reculons. C’est une erreur de lecture. Car dans ce domaine, la conformité n’est pas un plafond, mais un plancher. Les études le confirment : intégrer l’éthique et la gouvernance en amont est un facteur de performance. Le rapport « ROI of Ethics » (The Digital Economist, 2025) montre qu’une stratégie IA responsable génère en moyenne +20 % de productivité, -35 % de litiges liés à la donnée et -40 % de dépenses imprévues en conformité.

L’IA n’est pas qu’un outil technique

Les PME‑ETI qui réussissent leur transformation IA ont compris qu’il ne s’agit pas de “brancher” une solution technique en plus. C’est un projet d’entreprise : interdisciplinaire, progressif, aligné sur la vision stratégique. Il s’agit de bâtir une IA qui augmente sans aliéner, qui optimise sans exclure, qui automatise sans déshumaniser. Cela suppose de structurer une gouvernance claire : nommer un référent IA, intégrer l’éthique dès la conception, documenter les décisions algorithmiques, former les collaborateurs, associer les utilisateurs finaux.

Transformer l’IA en levier de croissance

Les cas d’usage existent et sont à portée de main : prévision de la demande, maintenance prédictive, amélioration de l’expérience client, automatisation des processus documentaires, détection des anomalies. À condition de les piloter avec rigueur. La qualité du déploiement fera la différence : un modèle IA biaisé ou opaque peut entacher la réputation. Un modèle explicable, audité, sobre et orienté client devient un avantage commercial.

L’IA responsable : facteur de résilience

Les PME et ETI n’ont pas les moyens de réparer les erreurs d’un déploiement précipité ou d’un scandale public. La responsabilité n’est pas une posture morale, c’est une assurance stratégique. Elle permet de :
  • Minimiser les risques juridiques et réputationnels
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  • Attirer des talents sensibles à l’impact social des technologies

Conclusion : ne pas subir, mais construire

Les PME‑ETI sont à la croisée des chemins. Elles peuvent considérer l’IA comme un risque à repousser ou comme un levier à structurer. Mais une chose est sûre : elles ne peuvent plus l’ignorer. L’IA responsable n’est pas un supplément. C’est le seul chemin viable pour transformer une contrainte en opportunité, éviter les faux pas coûteux, et inscrire la technologie dans une dynamique de croissance durable.      
SYMOÉ : repenser le bâtiment à l’ère de la transition énergétique
Dans un contexte où la transition énergétique devient une urgence collective, la performance environnementale des bâtiments est plus que jamais au cœur des enjeux. Le bureau d’études SYMOÉ s’inscrit pleinement dans cette dynamique en proposant des solutions concrètes alliant matériaux biosourcés, confort thermique toutes saisons, réduction de l’empreinte carbone : la transformation durable du secteur passe par des choix techniques aussi précis qu’engagés. Alain Toussaint, gérant de SYMOÉ, nous partage sa vision et son expertise sur ces défis. Il y évoque les solutions concrètes que son équipe met en œuvre pour accompagner la rénovation énergétique des bâtiments et construire un avenir plus sobre et responsable.
Menaces fiscales : le Medef prépare une mobilisation
Dans un climat politique particulièrement tendu à l’approche du débat budgétaire, le patron du Medef, Patrick Martin, est sorti de sa réserve habituelle pour adresser un message clair : les entreprises françaises ne peuvent plus être les variables d’ajustement budgétaires. Face aux menaces fiscales portées par une partie de l’opposition, notamment autour de la très débattue « taxe Zucman », les organisations patronales envisagent un meeting d’ampleur nationale. Une mobilisation inédite à l’initiative du Medef, qui marque un tournant dans le dialogue – parfois conflictuel – entre monde économique et pouvoir politique. Par Serge de Cluny

Une prise de parole ferme dans un contexte incertain

Le président du Medef n’a pas encore dévoilé la date précise de cette future mobilisation, mais l’intention est désormais publique. Patrick Martin avait déjà laissé entendre, il y a plusieurs semaines, qu’une « grande mobilisation patronale » pourrait voir le jour. Aujourd’hui, face à ce qu’il considère comme une menace directe à la compétitivité et à l’investissement, il confirme l’accélération du calendrier. « Nous devons revendiquer notre contribution essentielle au bien public », a-t-il déclaré, rappelant que les entreprises françaises, petites comme grandes, participent activement au financement des services publics, à la formation, à l’innovation, et à l’insertion professionnelle. Il a également déploré la montée de discours qu’il juge déconnectés de la réalité du terrain économique : « Circulent frénétiquement avec un niveau de décibel extrêmement élevé, certaines théories dangereuses pour nos entreprises. »

Une opposition claire à la « taxe Zucman »

Parmi les mesures qui cristallisent les tensions, la « taxe Zucman », du nom de l’économiste Gabriel Zucman, occupe une place centrale. Cette proposition vise à instaurer un impôt sur les grandes fortunes ou sur les superprofits des entreprises, afin de renforcer les recettes de l’État dans un contexte budgétaire contraint. Le Medef s’oppose catégoriquement à ces menaces fiscales, estimant que ce type de taxe aurait un effet délétère sur l’attractivité du pays et sur la relance économique. Patrick Martin s’est exprimé avec une pointe d’ironie : « Moi je ne sais pas danser la zucmania et je n’ai pas l’intention de m’y adonner », soulignant le caractère idéologique de certaines propositions qui, selon lui, ne tiennent pas compte de la réalité des équilibres économiques.

Défendre l’entreprise comme acteur de l’intérêt général

Loin de se cantonner à une simple critique, Patrick Martin entend redonner une voix aux entreprises, parfois caricaturées dans le débat public. « On voudrait signifier que les entreprises ne sont pas des actionnaires assoiffés de dividendes et indifférents à l’intérêt général », insiste-t-il. Il rappelle que la majorité des entreprises françaises sont des PME ou des ETI, engagées localement, créatrices d’emplois et conscientes de leurs responsabilités sociales et environnementales. C’est aussi dans cette logique que le Medef souhaite faire entendre sa voix : non pas contre la solidarité nationale, mais pour une fiscalité équilibrée, prévisible et propice à l’investissement. « Les entreprises ne peuvent pas supporter de nouveaux impôts ou des hausses d’impôts supplémentaires. Au contraire, il est même urgent de desserrer le frein à main pour relancer l’investissement », avertit-il, en appelant à des mesures de soutien plutôt qu’à une pression fiscale accrue.

Une mobilisation attendue, mais mesurée

L’initiative d’un meeting patronal national reste rare dans l’histoire récente du Medef. Ce choix témoigne d’une volonté de faire front, tout en maîtrisant le ton et les modalités. Il ne s’agit pas d’un mouvement de contestation brute, mais d’une prise de position assumée pour rappeler le rôle central des entreprises dans le tissu économique et social du pays. Si certains pourront y voir une stratégie de lobbying classique, d’autres y liront l’expression d’un ras-le-bol silencieux de ces menaces fiscales qui traverse nombre de dirigeants, notamment dans les territoires, confrontés à l’incertitude réglementaire et à une défiance croissante à l’égard du monde entrepreneurial. Dans un paysage politique en mutation, le Medef veut ainsi peser dans le débat en défendant un équilibre entre justice fiscale et dynamisme économique. Le ton est donné. Reste à voir si cette mobilisation fera écho auprès des pouvoirs publics… et au-delà.
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