Mardi 14 octobre, le « Fonds défense » de Bpifrance a officiellement été lancé. Ce véhicule d’investissement destiné à soutenir les entreprises françaises du secteur de la Défense est une initiative ambitieuse et résolument stratégique, qui a immédiatement trouvé son public : en seulement quelques heures, plus de 3 millions d’euros avaient déjà été levés.
Par Franck Boccara
Accessible au grand public à partir de 500 €, le « Fonds défense » de Bpifrance vise à mobiliser jusqu’à 450 millions d’euros, avec une période d’investissement de cinq ans minimum. La banque publique, toujours en quête de synergies entre puissance publique et initiative privée, joue ici une carte patriotique, mais aussi financièrement attractive. Nicolas Dufourcq, directeur général de Bpifrance, s’est voulu rassurant sur les plateaux de BFM : « tout indique que la performance sera bonne, voire très bonne ». Une promesse qui, dans un contexte d’incertitudes géopolitiques et économiques, a de quoi séduire les investisseurs avisés.
Le ticket moyen ? Il tourne autour de 1 000 €, selon les premières données. Preuve que l’intérêt est bien réel, et pas uniquement dans les sphères financières. Dirigeants de PME, cadres supérieurs et même particuliers engagés : tous semblent vouloir participer à l’effort de souveraineté nationale… tout en espérant un rendement à la hauteur. D’ailleurs, Bpifrance l’annonce avec un optimisme prudent : un rendement estimé à 5 %. De quoi faire pâlir votre Livret A, sans pour autant promettre la lune.
Attention cependant : le « Fonds défense » de Bpifrance, à la différence d’un produit d’épargne garanti, présente un risque de perte en capital. En d’autres termes, ce n’est pas une promenade de santé, mais plutôt un parcours du combattant réservé à ceux qui savent pourquoi ils s’engagent. Une posture cohérente avec l’esprit du fonds, pensé pour muscler financièrement un secteur vital pour la souveraineté technologique, industrielle et militaire de la France.
Ce fonds, qui avait été présenté par le précédent gouvernement il y a sept mois sous l’impulsion de François Bayrou, concrétise une volonté politique de structurer un écosystème de financement plus dynamique autour de la défense. En ligne de mire : soutenir les PME, les ETI et les start-ups du secteur dans leurs projets d’innovation, de croissance, et d’exportation.
Un dirigeant d’entreprise y verra donc potentiellement un double intérêt : participer à la montée en puissance d’un secteur stratégique tout en diversifiant intelligemment son portefeuille. Car au-delà de la dimension sécuritaire, ce fonds joue aussi sur le registre économique, en promettant de relancer la dynamique industrielle française.
Le message est clair : le Fonds Défense n’est pas réservé aux généraux en retraite ni aux passionnés d’armement. Il s’adresse à tous les investisseurs qui veulent mettre leur argent là où se construit une part de l’avenir stratégique du pays. Et à ceux qui, entre deux comités stratégiques, se disent qu’un placement engagé peut aussi être un placement rentable.
Alors, à vos portefeuilles, citoyens.