Comment transformer l’essai ? Plus de 300 entreprises françaises sont présentes au Consumer Electronics Show de Las Vegas, faisant de la France le troisième contingent derrière les Etats-Unis et la Chine. Le CES 2018, qui se tient jusqu’au 12 janvier, voit même la France arriver juste derrière les Etats-Unis quant au nombre de start-up exposant à l’Eureka Park, le temple des jeunes pousses. Mais derrière ces chiffres colossaux, comment faire en sorte que ces entreprises qui souhaitent se frotter à l’international réussissent ? Alain Bentéjac, président du CCE (les Conseillers du commerce extérieur de la France) donne quelques pistes aux entreprises présentes actuellement au CES 2018.
Cette année, plus de 300 entreprises françaises sont présentes au CES de Las Vegas. Comment expliquez-vous cet engouement ?
En effet, il y a plus de 300 entreprises françaises à Las Vegas cette année. La vitalité des entreprises est bonne et dans le secteur des nouvelles technologies il y a un vrai bouillonnement. L’enjeu à présent est de passer du bouillonnement à la croissance car nous avons beaucoup de start-up, mais très peu de licornes. Donc oui, il y a bouillonnement, mais il y a également dispersion.
Pour inverser cette tendance, il faut travailler sur ce qui a un rapport au financement de la croissance afin que ces entreprises passent des caps. C’est pour cette raison qu’il est important qu’elles aillent à l’international, cela leur permet de s’ouvrir à de nouvelles opportunités de marchés.
Au-delà du CES, quelles sont les principales erreurs à ne pas commettre pour une entreprise qui se lance à l’étranger ?
Le premier risque serait d’aller à l’international trop vite et trop tôt. Pour une jeune entreprise, il faut être attentif à ne pas brûler les étapes.
L’autre erreur serait de sous-estimer les particularités du pays. Aller trop vite sur un marché difficile est risqué car les résultats sont plus longs à obtenir. Or, uune jeune entreprise doit chercher les quick wins. Se lancer sur un marché difficile demande des fonds pour pouvoir supporter l’investissement de départ. Par exemple, de très gros marchés comme la Chine ou l’Inde sont complexes par leur taille même.
Mais certains veulent avoir une vision globale dès le départ, ou se frotter à un marché difficile comme celui des Etats-Unis pour prouver que s’ils réussissent cela, ils pourront tout supporter. C’est un argument tout à fait valable, mais dans ce cas, il faut être attentif à la nature du produit et à la maturité des dirigeants.
Après le CES, certains entrepreneurs français vont vouloir se déployer aux Etats-Unis. Nombre d’entre eux ont tendance à se concentrer sur la Silicon Valley, Boston et New York, alors qu’il s’agit de villes extrêmement chères et dans lesquelles la concurrence est terrible. Qu’ils n’oublient pas des villes comme Chicago ou Washington qui représentent un marché potentiel intéressant et qui leur coûteront moins.

Actuellement, une trentaine de Conseillers du commerce extérieur de la France (CCE) sont présents au CES de Las Vegas. Qui sont-ils et quel est leur rôle ?
Le CCE* est un réseau de responsables d’entreprises français qui s’intéressent à l’international soit parce qu’ils dirigent des entreprises françaises qui font de l’export, soit parce qu’ils sont à la tête ou travaillent dans des sociétés installées à l’étranger. Sur un réseau de 4 200 dirigeants, environ deux-tiers sont expatriés. Ils ont donc une connaissance très précise de ce qu’est le déploiement d’une société à l’international. A l’origine en 1898, les Conseillers du commerce extérieur étaient principalement les expatriés des grands groupes. Aujourd’hui, les profils sont beaucoup plus divers, avec également des dirigeants de PME elles-mêmes à l’étranger…
Au CES les entreprises vont voir les innovations, les évolutions du marché. S’y rendre est aussi un moyen de se faire connaître. La trentaine de dirigeants CCE envoyés au CES s’intéresse aux nouvelles technologies et font partie d’un groupe de réflexion sur l’économie numérique. Leur rôle est d’accompagner sur place les start-up présentes au CES, mais aussi de montrer ce que le CCE peut leur apporter. Avec comme premier conseil d’effectuer un suivi rigoureux des personnes rencontrées sur le salon. Car les français ont un peu le défaut de ne pas relancer les contacts.
*Cette association loi 1901 est reconnue d’utilité publique et ses membres sont nommés deux fois par an par les pouvoirs publics, généralement par le secrétaire d’Etat chargé du commerce extérieur.

Avant de commencer à raconter, il est bien entendu essentiel de connaître son public cible. Comprendre son audience permet de créer des histoires qui résonnent véritablement avec son vécu. Les bonnes histoires suivent généralement une structure narrative classique : une situation initiale, un conflit ou un défi, et une résolution.
Cette structure aide à captiver et à maintenir l’intérêt.
Celles centrées sur des personnages sont plus engageantes car elles permettent aux clients de s’identifier.
L’authenticité est cruciale pour le storytelling. Les clients sont de plus en plus capables de détecter les faux messages et les histoires artificielles.
Alors racontez des histoires vraies et honnêtes sur votre entreprise, vos produits, et vos valeurs.
Les émotions jouent un rôle clé dans l’engagement des clients. Que ce soit la joie, la tristesse, la surprise ou l’inspiration, les histoires qui suscitent des émotions fortes sont plus susceptibles d’être partagées et de rester dans les mémoires.
Elles incitent les clients à s’identifier, à faire appel à des souvenirs d’enfance, et ça fonctionne !
La campagne « Thank You, Mom » de Procter & Gamble, qui célèbre les mères des athlètes olympiques lancée aux JO de Rio est un excellent exemple de storytelling émotionnel.
Les visuels et les médias riches, tels que les vidéos, les images et les infographies, peuvent renforcer votre histoire et la rendre plus engageante.
Les vidéos, en particulier, sont un moyen puissant de raconter des histoires de manière immersive.
Airbnb utilise souvent ce canal pour raconter les histoires de leurs hôtes et invités, créant ainsi un lien émotionnel fort avec leur audience.
Vous vous souvenez surement de ces campagnes mais également des suivantes :
« Share a Coke » de Coca-Cola est un excellent exemple de storytelling réussi. En remplaçant leur logo sur les bouteilles par des prénoms populaires, Coca-Cola a invité les consommateurs à partager une boisson avec leurs amis et leurs proches. Cette campagne a non seulement augmenté les ventes, mais a également renforcé l’engagement des clients en les plaçant au cœur de l’histoire.
La campagne « Live in Levi’s » de Levi’s met en avant des histoires de vrais clients portant leurs jeans dans leur vie quotidienne. En montrant comment leurs produits s’intègrent dans des moments significatifs de la vie de leurs clients, Levi’s a réussi à créer une connexion émotionnelle et à renforcer la fidélité à la marque.
Ben & Jerry’s utilise le storytelling pour partager leur engagement envers des causes sociales telles que la justice climatique et les droits civiques. En racontant des histoires authentiques sur leurs initiatives et les impacts positifs qu’ils ont sur la société, Ben & Jerry’s parvient à engager leurs clients sur des valeurs partagées, renforçant ainsi leur loyauté et leur engagement.
Nike « Just Do It » emploie le storytelling pour inspirer et motiver ses clients. Les campagnes de Nike mettent souvent en avant des athlètes surmontant des obstacles pour atteindre leurs objectifs. La campagne « Dream Crazy » avec Colin Kaepernick est un exemple puissant de storytelling qui combine inspiration et prise de position sociale.
Always aussi avec « Like a Girl » transforme une phrase souvent utilisée de manière péjorative en un message de force et d’empowerment. En montrant des filles et des jeunes femmes exécutant des actions avec confiance et compétence, Always a réussi à changer la perception publique et à renforcer son image de marque positive.
Pour implémenter efficacement le storytelling dans votre stratégie marketing, il faut commencer par définir vos objectifs.
Que souhaitez-vous accomplir ? Augmenter la notoriété de la marque, améliorer l’engagement client, ou stimuler les ventes ?
Ensuite, il faut identifier vos valeurs clés : quelles sont les valeurs fondamentales de votre entreprise que vous souhaitez communiquer
Et enfin vous choisirez les canaux de communication.
Où allez-vous raconter vos histoires ? Sur votre site web, vos réseaux sociaux, dans des newsletters, ou via des vidéos ?
Pour cela vous créerez un calendrier de contenus pour planifier les histoires que vous allez raconter et à quel moment. N’oubliez pas de mesurer l’impact de vos histoires sur l’engagement client et ajustez votre stratégie en conséquence.
Vous l’avez compris, le storytelling peut être une technique puissante pour les PME et les ETI qui cherchent à renforcer l’engagement de leurs clients. En humanisant votre marque, en créant des liens émotionnels et en racontant des histoires authentiques et captivantes, vous pouvez non seulement attirer l’attention de votre audience, mais aussi fidéliser vos clients et augmenter votre rentabilité.
Que vous utilisiez des campagnes emblématiques ou que vous racontiez des histoires sur votre engagement social, le storytelling offre des possibilités infinies pour différencier votre entreprise et créer une connexion durable avec les acheteurs.
Si vous faites le choix d’investir dans le storytelling, vous vous positionnez non seulement comme un leader sur votre marché, mais vous créez également une communauté fidèle et engagée.








