50 % des chefs d’entreprise considèrent que la neutralité carbone est une priorité mais seulement 16 % agissent pour une trajectoire bas-carbone. C’est le résultat d’une étude Ifop pour Mazars réalisée en 2021. Les dirigeants ne savent pas par quel bout prendre le problème pour la simple raison qu’ils n’ont pas été formés aux enjeux et aux moyens. L’éducation est donc devenue la priorité numéro un pour gagner la bataille de la transformation écologique et énergétique.
Par Emmanuel Beaurepaire – 100 leaders pour la planète
La formation doit englober toutes les dimensions : sociologiques, financières, juridiques, réglementaires, marketing, communicationnelles… plus proches des préoccupations sociétales quotidiennes. Elle doit placer les entreprises en position d’actrices et de contributrices de cette transformation, leur offrir une vision d’ensemble du problème, les connecter pour qu’entre elles, elles accélèrent le partage des compétences et tout faire pour favoriser la co-construction et la mise en œuvre des solutions communes.
Le programme « 100 leaders pour la planète » vise à combler ce déficit de formation. Il s’agit de réunir, dès 2023, les 100 premiers leaders d’entreprises qui en s’alliant avec les meilleurs experts vont conduire les villes, les organisations et les communautés sur le chemin de la neutralité carbone et la maîtrise de leur empreinte écologique. Il s’agit de mettre en commun les expertises au sein d’un programme mêlant e-learning, webconférences, et intelligence collective pour se former et agir.
Le projet 100 leaders est né du besoin d’agir pour transformer et réinventer notre société face à l’urgence climatique et ses conséquences : atteindre la neutralité carbone, maitriser notre empreinte écologique, redonner du sens à nos métiers, agir et ancrer son entreprise, sa ville et sa communauté, dans un futur qui donne envie. Le programme de formation se donne pour mission de former des leaders en poste à la transition écologique et énergétique via un accès à une formation online d’environ cinquante heures répartie tout au long de l’année ( 20 heures e-learning, 20h de webconférences, 10 heures mentoring et studio) pour comprendre les défis et enjeux de la transition écologique et énergétique, se forger une vision, et agir au sein de son organisation.
Ce programmé a été monté par la Fondation e5t « Energie, Efficacité Energétique, Economie d’Energie et Territoires », think thank opérationnel, « pour réfléchir et agir ». Elle a notamment pour vocation de mobiliser dans un format innovant l’intelligence collective autour de cette nouvelle réalité, en faisant appel aux représentants des différents acteurs et parties prenantes du secteur énergétique (entreprises, politiques, administratifs, enseignants, étudiants)-client final compris – de ce nouveau monde de l’énergie quelle que soient leurs contributions et de se constituer en plateforme d’échanges entre ces derniers.
Des patrons formés à la transition énergétique , écologique et sociale feront des entreprises résilientes capables de faire face aux hivers qui nous attendent ; un gouvernement et une administration formés à la transition énergétique, écologique et sociale éviteront certainement que l’Etat ne dépense l’équivalent du budget de l’Education nationale en subventions directes aux énergies fossiles.
Et si vous deveniez l’un des 100 premiers leaders pour la planète ?
C’est le cas de Anza, startup ayant développé une solution de production d’énergie sur des sites isolés, venu collecter des informations pour savoir comment exporter sa solution en Afrique. “Je viens de discuter avec des experts de la fiscalité pour savoir comment créer une entité française en Afrique et connaitre les impacts financiers de mon projet. J’ai rencontré aussi BPIFrance sur le volet financement, notamment sur les FASEP et les équipes de la Team France Export pour la recherche d’études de marché sur mon secteur” confie Jean-Claude TUYISHIME, fondateur de Anza. De son côté, Micadan, entreprise familiale de prêt à porter masculin qui ne réalise actuellement que 5% de son chiffre d’affaires à l’export, souhaite booster ses ventes à l’étranger. “Nous souhaitons tout d’abord cibler les marchés européens tels que l’Espagne et la Suisse, et ensuite partir sur des pays comme la Pologne. Je suis venue m’informer sur la manière de déposer un dossier de prospection, découvrir aussi le dispositif VIE.” précise Marie-Odile KEHR, commerciale export de Micadan.
Didier BOULOGNE, Directeur général délégué de Business France explique que la Team France Export propose un maximun de solutions en fonction des problématiques des entreprises et de leurs secteurs. “Nous avons affaire à deux types d’entreprises : Les startups qui savent dès leur genèse qu’elles doivent aller à l’international. Mais il y a aussi les entreprises plus traditionnelles qu’il faut convaincre que l’export est toujours une bonne solution, c’est un moyen de grandir, c’est un pari toujours gagnant !” Alain BENTÉJAC, Président de la Fabrique de l’Exportation déplore que le commerce extérieur ne soit plus vraiment une priorité comme par le passé : “On essaye avec nos partenaires de trouver les moyens pour que la France se projete mieux à l’international. Je pense qu’on a un système plus organisé en France qu’il y a 15 ans pour accompagner à l’export avec la création de la Team France Export. Mais on met beaucoup moins de moyens en France pour accompagner sur les salons internationaux qu’en Italie ou en Espagne.” Géraldine LEMBLÉ, Directrice générale adjointe du MEDEF International insiste sur l’importance du collectif dans l’accompagnement des entreprises à l’export : “Nous organisons 40 missions collectives à l’étranger par an. 95% de nos adhérents sont des PME et ETI. Mais nos membres grands comptes ont aussi besoin du collectif, notamment sur des marchés plus complexes”.
La soirée s’est conclue par un cocktail, l’occasion pour les entreprises participantes de poursuivre les échanges initiés lors des rencontres experts.
Pourtant, quand on sait que 93% des personnes qui se sont engagées sur le sujet souhaitent poursuivre leurs actions car elles donnent du sens à leur travail, cela fait réfléchir (






